Accueil > Pentecôte : les syndicats de l’Education se préparent à mobiliser leurs troupes

Pentecôte : les syndicats de l’Education se préparent à mobiliser leurs troupes

Publie le jeudi 31 mars 2005 par Open-Publishing

Les syndicats de l’Education, soutenus par la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et les organisations lycéennes et étudiantes, se préparent à mobiliser leurs troupes le lundi de Pentecôte -16 mai- pour protester contre la suppression de ce jour férié.

Ils confirment également leur appel à manifester samedi dans neuf grandes villes de France pour dénoncer la politique éducative du gouvernement.

Lors d’une conférence de presse commune à Paris, les fédérations ont réitéré jeudi leur appel à manifester à partir de 15h samedi dans neuf "pôles régionaux" répartis sur tout le territoire, c’est-à-dire à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille, Metz, Rennes, Toulouse, Ajaccio et Paris.

Les syndicats dénoncent les suppressions de postes, les restrictions budgétaires, ou encore l’adoption "à marche forcée de la loi Fillon sur l’école". A Paris, les manifestants se sont donné rendez-vous place de la République et défileront jusqu’à la place Saint-Augustin.

"Il y aura des suites aux manifestations prévues samedi, et il est vrai que la date du lundi de Pentecôte est déjà dans le paysage", a lancé le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération de l’Education) Gérard Aschieri lors de cette conférence de presse.

"Le lundi de Pentecôte est venu s’ajouter aux autres sujets de mécontentement et, sur le terrain, on a des remontées nous demandant d’organiser quelque chose ce jour-là. Il reste six semaines au gouvernement pour réagir sur ce sujet", a-t-il ajouté.

Le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, premier syndicat des collèges et lycées) proposent de son côté une journée interprofessionnelle d’actions le 16 mai, et la FCPE recommande aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l’école ce jour-là.

Les grandes confédérations syndicales semblent également sur le pied de guerre concernant cette journée et réfléchissent déjà au actions à mener. A la CFDT, on hésite pas à prôner le "sabotage" du lundi de Pentecôte travaillé.

"Tout en restant dans la légalité, il faut que ce jour ne soit pas un jour comme les autres. Il ne faut pas avoir peur de parler de sabotage", a déclaré jeudi à l’Associated Press Rémi Jouan, secrétaire national de ce syndicat.

"Nous sommes pour la solidarité, mais elle doit être nationale. Elle ne doit pas concerner que les salariés. Nous sommes donc contre la décision de la suppression du caractère férié de lundi de Pentecôte", a-t-il ajouté.

"La loi a été votée. La durée légale du temps de travail est désormais de 1.607 heures annuelles au lieu de 1.600, soit. Mais il faut laisser les entreprises s’organiser elles-mêmes avec les instances du personnel au lieu d’imposer la suppression d’un jour férié", a poursuivi M. Jouan.

Mercredi soir, le premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré que le gouvernement maintiendrait "le dispositif de la journée nationale de solidarité pour le lundi de Pentecôte".

"Un certain nombre d’entreprises et d’administrations ont payé leur cotisation", a-t-il rappelé lors d’une visite au salon international Handicap et Autonomie, à Lyon.

Il a rappelé que les deux milliards d’euros mobilisés dès cette année grâce à la journée nationale de solidarité étaient "déjà prévus pour venir en aide aux personnes handicapées d’une part, aux personnes dépendantes et aux personnes âgées d’autre part".

Jean-Pierre Raffarin a cependant expliqué avoir "mis en place un comité d’évaluation" pour tirer les enseignements de la première application cette année de la journée de solidarité.

Plutôt que d’attendre le lundi de Pentecôte, certains départements ont préféré devancer l’appel en organisant cette nouvelle journée travaillée le lundi de Pâques -notamment le Gard en raison de la Feria de Nîmes- sans grand succès.

Ces décisions isolées ont en effet suscité une belle pagaille, avec un fort absentéisme dans les écoles et un faible fonctionnement des services publics.

Selon Rémi Jouan, "les enfants n’étaient pas à l’école le lundi de Pâques, pas parce que les enseignants étaient en grève, mais simplement parce que les citoyens refusent cette mesure". PARIS (AP)