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Pertuis mobilisé pour son bloc chirurgical (grève nat hopital public le 11 mai !)

Publie le samedi 6 mai 2006 par Open-Publishing

désolée pour les bugs ds ce message (il m’est parvenu ainsi) ! il est qd même lisible !

Pertuis (Vaucluse),
Le bloc opératoire de la ville est stigmatisé par la rapport
Vallancien. L’ARH prévoit la fermeture du service de chirurgie. Un
comité de soutien s’est constitué.

Les deux salles d’opérations de l’hôpital de Pertuis, 150 lits, dont 16
de chirurgie, sont flambant neuves. Elles ont rouvert il y a un peu plus
d’un an, après totale réfection et mise aux normes. Pourtant, le Conseil
national de la chirurgie (CNC) vient d’en préconiser la fermeture, avec
112 autres blocs de petits hôpitaux disséminés sur le territoire. « Sans
délai », insiste son rapport, remis au ministre de la Santé par Guy
Vallancien, chirurgien à l’Institut Montsouris et ennemi juré de
l’hôpital public.

Motif de cette urgence : avec 430 actes par an, le bloc de Pertuis ne fait pas assez de chiffre. Il ne garantirait pas la sécurité des patients. « On nous parle sans cesse de restrictions, mais on rénove deux salles pour en contester l’utilité quelques mois plus tard, c’est problématique », ironise Frédéric Vigne, président du comitéde soutien de l’hôpital et aide-soignant à l’hôpital d’Aix-en-Provence.
Comble de l’hypocrisie, les statistiques brandies par le CNC pour
condamner le bloc sont celles de 2004. Soit l’année où il a été
inutilisable pendant huit mois, le temps des travaux. Fatalement,
l’activité chirurgicale n’était pas à son mieux.

À Pertuis, dans l’attente des éléments de 2005, le service de chirurgie
se contente sobrement d’opposer au CNC les chiffres de 2002 et 2003,
plus proches de la réalité. Le bilan de l’hôpital fait état
respectivement de 1 405 et 1 422 actes. Soit plus de trois fois le
chiffre avancé par le CNC. Mais toujours pas assez : pour l’instance, à
moins de 2 000 actes par an, un bloc est présumé dangereux. En dessous
de ce seuil, les chirurgiens ne pratiqueraient pas suffisamment pour
conserver leur « savoir-faire ». Le CNC estime ainsi que la moyenne de
300 interventions par an pour les chirurgiens des petits établissements
est trop basse. Or à Pertuis, le Dr Bramin, chef du service et seul
titulaire, est largement au-delà. En 2002, il a joué du bistouri à 600
reprises. Sans compter qu’il exerce aussi à l’hôpital Nord de Marseille.
Difficile d’insinuer qu’il s’encroûte.

Quant aux risques encourus par les patients, rien ne les étaye. « Le CNC
n’apporte aucune preuve tangible de la dangerosité du service »,
souligne Lydie Antonelli, aide-soignante et secrétaire du syndicat CGT
de l’hôpital. Le service de chirurgie n’a connu aucun procès. « Dans les
trois dernières années, nous avons enregistré un seul signalement de
maladie nosocomiale, ce qui n’a rien d’anormal », complète Annette
Terrier, directrice de l’établissement. Pas de mortalité ni de morbidité
suspectes non plus. C’est qu’ici, la prudence est de mise : « 80 % des
interventions peuvent être réalisées en hôpital général, détaille Lydie
Antonelli, mais dès qu’un cas au-delà de nos compétences se présente, il
est orienté vers l’établissement le plus adapté. »

DIRIGÉS SUR AIX

Les correspondants marseillais du CNC sont venus sur place, il y a deux
mois. Mais, de l’avis de la direction et du comité de soutien, ils
avaient déjà leurs propres données. Et leurs convictions. « Même s’ils
ont reconnu que le problème venait du manque de médecins, seul leur
importait le calendrier de la fermeture », déplore Frédéric Vigne.
Opportune coïncidence, c’est aussi la préoccupation de l’agence
régionale d’hospitalisation (ARH). Le schéma régional d’organisation des
soins (SROS), entériné fin mars, prévoit la disparition du service de
chirurgie de Pertuis. Ce qui supposerait la condamnation, non pas du
bloc entier, mais d’une seule salle. La seconde resterait disponible
pour l’obstétrique. La directrice de l’hôpital ne cache pas que pour
elle, l’affaire est pliée. « L’idée est clairement de tourner la page »,
regrette Frédéric Vigne.

Les candidats à la chirurgie seraient dirigés sur Aix, qui n’aura pas de
place supplémentaire. Paradoxe : « Au nom de la sécurité, la solution
consiste à éloigner la réponse médicale. Il est évident que cela fera le
lit d’une réponse privée lucrative », souligne Frédéric Vigne. Amer, il
met l’accent sur une fragilisation délibérée de la chirurgie. Ainsi, à
la fin des années quatre-vingt-dix, l’échec d’un pool commun
d’anesthésistes avec l’hôpital d’Aix a coûté cher à l’hôpital de Pertuis
 : « Les anesthésistes n’ont accepté de travailler que pour la maternité,
puis ils ont cessé de venir. Personne ne les a rappelés à l’ordre », se
souvient-il. Aix a dénoncé l’accord à l’été 2005, « mais les postes
appartenant à Pertuis ne lui sont pas revenus », précise Lydie
Antonelli. Puis l’anesthésiste qui exerçait encore à Pertuis a
démissionné, il y a un an. Sa remplaçante n’est là qu’en intérim, pour
six mois. De son côté, le Dr Bramin est devenu seul titulaire du service
de chirurgie, après le départ non compensé en retraite de son collègue.
Il bénéficie de l’aide d’un assistant, mais doit assumer la plupart des
gardes. Le sous-effectif médical est criant, la situation humaine
critique.

Pourtant, la chirurgie a sa place à Pertuis. En pleine expansion, le
bassin de population de 66.000 habitants pourrait approcher les 100.000
dès 2008. L’hôpital d’Aix n’est certes qu’à 30 minutes de là, « mais des
villages plus isolés sont à 45 kilomètres », affirme Lydie Antonelli,
qui ne doute pas que « si l’offre de soins était meilleure, le nombre
d’actes augmenterait ». La syndicaliste pointe aussi l’importance pour
les familles des patients de n’avoir pas trop de route à faire pour les
visiter. Face à la détermination de l’ARH, le comité de soutien entend
lutter jusqu’au bout. Bon point pour lui : le conseil régional de
Provence-Alpes-Côte d’Azur a voté une motion demandant un sursis de six
mois dans l’application du SROS.

ce sont le apostrophes qui ont sautées !!!! sorry !