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Peut-on en finir avec le capitalisme ou faut-il seulement le rendre plus social ?
Publie le samedi 21 juillet 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Quelques éléments de réponse.
Avant d’essayer de répondre à cette question, quelques remarques sur la question et sa formulation, en effet les deux alternatives présentes dans cette phrase ne sont pas symétriques. Cette asymétrie est marquée clairement par l’emploi du "seulement" pour qualifier la seconde hypothèse posée ainsi d’entrée comme hypothèse par défaut. Cette asymétrie est marquée aussi par le choix des mots employés pouvoir/falloir renvoyant à deux champs de valeurs différents le possible et le nécessaire. L’utilisation de ces deux champs de valeurs aurait pu conduite à quatre formulations différentes et pourtant c’est bien celle-ci qui semble la plus "naturelle".
Cette asymétrie dans le questionnement ne cache-t-elle pas un autre questionnement tout aussi asymétrique ? Se poser la question de la possibilité d’en finir avec le capitalisme ne présuppose-t-il pas la nécessité de le faire et, à contrario, s’interroger sur la nécessité de rendre le capitalisme plus social ne présuppose-t-il pas la possibilité de le faire. La question posée serait alors " Faut-il en finir avec le capitalisme et peut-on le faire ou faut-il seulement le rendre plus social et en avons-nous la possibilité ?".
Ces deux termes cachés de la question initiale me semblent tout aussi important pour envisager les modalités de notre action.
Le capitalisme peut-il devenir plus social ?
Pour ne pas entrer dans le débat sur la définition du capitalisme, nous pouvons retenir une définition simple, celle donnée dans les cahiers de la formation du PCF, définition issue du Petit Larousse 2001) : n.m. Système économique et social fondé sur la propriété privé des moyens de production et d’échange. (Le capitalisme se caractérise par la recherche du profit, l’initiative individuelle, la concurrence entre les entreprises.) - Spécial. Régime économique, politique et social qui selon la théorie marxiste, est régi par la recherche de la plus-value grâce à l’exploitation des travailleurs par ceux qui possèdent les moyens de production et d’échange.
Défini ainsi le capitalisme ne peut, semble-t-il que devenir plus social, étant par définition à l’opposé de toute visée sociale. Mais si le capitalisme est régi par la recherche de la plus-value grâce à l’exploitation des travailleurs, cela signifie que dans tous les contextes le capitalisme cherchera à atteindre la plus-value la plus importante. Et pour cela tous les moyens sont bons, du contournement de la loi à la modification législative voire en d’autres temps ou lieux au coup d’état. Nous avons pu tous constater que chaque avancée sociale aussi minime soit elle doit être défendue sans cesse sous peine de se voir annuler. Si le capitalisme peut devenir plus social, comme cela a pu être le cas à la Libération avec la mise en œuvre du programme du CNR, ces avancées et on le voit bien aujourd’hui ne sont jamais acquises et ne sont maintenus qu’au prix de luttes et de mobilisations constantes.
Toute tentative à rendre le capitalisme plus social ne serait donc que provisoire et réversible. Seule une mobilisation constante sur le terrain des luttes permettrait de conserver ces acquis. L’échec du modèle suédois n’est il pas une illustration de cette difficulté ?
L’impossibilité de rendre le capitalisme plus social de manière pérenne est un élément de réponse à l’autre partie de la question ; faut-il en finir avec le capitalisme ?.
En effet, si le capitalisme est et demeure intransformable la seule solution est d’en finir et de le dépasser.
Le second terme de la question posée initialement perdrait ainsi tout son sens et se résumerait à "Peut-on en finir avec le capitalisme ?". Mais encore une fois la question n’est pas si simple, le peut-on se décline en fait par comment, quand, où, avec qui ?
Oui nous pouvons en finir avec le capitalisme, la question est peut être beaucoup plus celle des moyens que l’on se donne pour en finir, sauf bien sur à se contenter de déclarations incantatoires. Et cet aspect de la question nous renvoie à la nécessité d’une réflexion, refondation (?) théorique de la gauche. Non pas parce que Marx serait dépassé, commençons donc par le relire, voire le lire avant de faire de telles déclarations, mais parce que certains concepts nécessitent d’être retravaillés en fonctions des réalités socio-économiques du XXIème siècle.
Ces éléments de réponse, à compléter, développer, travailler, nous ramènent de fait, vu la difficulté de concevoir la possibilité d’en finir avec le capitalisme dés demain à la seconde partie de la question qui serait alors "Faut-il rendre le capitalisme plus social en attendant et en se donnant les moyens d’en finir avec lui ?"
Sans illusions sur ces modifications du capitalisme qui ne seront ni des modifications de fonds ni pérennes, il me semble que oui nous devons le rendre plus social.
Le rendre plus social pour aider tous ceux qui souffrent du capitalisme à vivre.
Et le rendre plus social pour apprendre à lutter pour confronter les réalités de la lutte aux réflexions théoriques et inversement.
Tout simplement peut -être redécouvrir le marxisme.
Le 20 juillet 2007 Jean Michel Arberet Maire adjoint d’Arcueil, partenaire du groupe communiste.
http://jm-arberet.over-blog.com/
Messages
1. Peut-on en finir avec le capitalisme ou faut-il seulement le rendre plus social ? , 21 juillet 2007, 12:55
Cher camarade j’ai bien lu et relu ton article qui m’a beaucoup plu.Mais ma conclusion est très proche de la tienne :il faut revenir au Marxisme (l’avions-nous quitté ?)
Penser rendre le Capitalisme plus social revient à accepter la torture si on nous fait moins mal.Non on ne peut pas.
K.Marx a dit :"le capitalisme ce mal nécessaire" Aujourd’hui le "nécessaire"c’est fait mais, reste le capitalisme.Là aussi Marx nous a donné la solution :"en créant le prolétariat le capitalisme a créé sa propre force destructuve" Pour moi c’est toujours d’actualité il suffit d’organiser les prolétaires en grand parti de la classe ouvrière et,C’EST LÀ LA DIFFICULTÉ en effet comment construire ou reconstruire un parti avec l’assurance qu’il ne se bureaucratisera pas ?Cest à ça qu’il faut réfléchir selon moi car là est la clef.
J’ai conscience d’avoir été concis mais l’essentiel de ma pensée est là.Merci pour ton article . Salutations communistes.
François Pellarin.
1. Peut-on en finir avec le capitalisme ou faut-il seulement le rendre plus social ? , 22 juillet 2007, 11:19
Dans le même registre de pensée :
L’ALTERMONDIALISATION N’ EST PAS L’ ALTERMONDIALISME !
Il y a peu le débat portait sur antimondialisation ou/et altermondialisation avec sa variante antimondialiste ou/et altermondialiste . Il perdure mais un autre débat se fait plus incisif : altermondialisation / altermondialisme. Relativement mélangées dans la pratique ces deux notions sont différentes dans la théorie. Explication brève.
Ainsi qu’il a déjà été souligné "Les grandes mobilisations (Seattle, Gênes, Evian) contre les décideurs de la planète, les forums sociaux (comme Porto Alegre), regroupent des forces très diverses non exemptes de contradictions. néanmoins, ils fédèrent les résistances aux politiques néolibérales et élaborent des propositions" (1). Cette diversité est une force qui ne doit pas faire l’objet de sectarisme. Il convient d’en saisir toute la force pour éviter de tomber dans ce travers.
François Houtart comme tant d’autres appuit ce fait : "Petits producteurs de coton de l’Afrique de l’Ouest, peuples autochtones du Chiapas ou d’Equateur, paysans sans terre du Brésil, « pauvres urbains » de Bangkok, consommateurs d’eau de Cochabamba (Bolivie) ou de Sri Lanka, femmes du secteur informel portant le poids de la survie familiale, chômeurs de longue durée, nouveaux nomades que sont les migrants... Tous sont soumis à la même loi de la valeur, mais tous, à travers des modalités différentes, ont été vulnérabilisés. Les uns par les relations salariales avec le capital, les autres par le biais de mécanismes d’ordre financier et juridique auxquels la globalisation de l’économie a ajouté une dimension insoupçonnée : prépondérance du capital financier, poids de la dette, paradis fiscaux, taux d’intérêt astronomiques, programmes d’ajustement structurel, atrophie de l’Etat social, règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), etc. La sous-traitance s’est accrue dans les périphéries, la dérégulation, la diminution de la couverture sociale et parfois celle des salaires réels sont devenues la règle. Ces trente années d’offensives contre le travail et contre l’Etat pour accélérer l’accumulation du capital (en suivant les préceptes du Consensus de Washington), ces dix ans de néolibéralisme triomphant après la chute du mur de Berlin ont créé de nouvelles conditions de luttes sociales .
Cette diversité est aussi une faiblesse car les convergences y sont difficiles et les courants modérés s’affrontent aux courants plus radicaux. François Houtart souligned’ailleurs l’aspect fragmenté comme première difficulté : "Face à la concentration des décisions économiques, ces luttes sont restées d’autant plus fragmentées, dans un premier temps, que l’échec du « socialisme réel », les faiblesses de la gauche existante, le « verticalisme » du fonctionnement des partis, l’extinction des partis communistes et les compromissions de la social-démocratie ont réduit la crédibilité des acteurs traditionnels de la contestation". Du coup, "Faire converger des éléments de résistance aussi hétérogènes n’était pas chose évidente. Si la base de tels rassemblements est clairement exprimée dans la charte du FSM de Porto Alegre, la grande diversité géographique, sectorielle et culturelle de ceux qui luttent contre le néolibéralisme et recherchent d’autres voies fait à la fois leur force et leur faiblesse. Il faut y ajouter, partout dans le monde, la tendance à prendre ses distances vis-à-vis des formes organisées de résistance et à privilégier les initiatives spontanées. C’est notamment le cas de nombreux jeunes participant aux forums".
Il est évident que "La création d’un discours politique alternatif ne va pas sans contradictions ni tensions". "Les solutions proposées oscillent entre « humaniser » le marché capitaliste ou le « remplacer » par une autre logique". Certains s’inscrivent dans un processus déconnecté du but : ils se contentent d’un monde "meilleur" car ce qui compte ce sont les pratiques très sectorielles qui ici et là se démarquent du modèle dominant sous tel ou tel aspect. Cette stratégie dite mouvementiste des "petits pas" ne s’inscrit pas nécessairement dans la "fin de l’histoire" de Fukuyama ou dans le "no alternative" de de Mme Margaret Thatcher. C’est bien pourquoi le sectarisme n’est pas de mise . Cette stratégie est nécessaire au "mouvement des mouvements" mais elle ne saurait suffire ou prétendre constituer à elle seule l’armature stratégique du mouvement. En effet, tout un courant, lui-même très composite, porte une dynamique non pas d’altermondialisation mais d’altermondialisme. Autrement dit, ce militantisme agit pour un but précis, une perspective d’alternative globale au capitalime. Ses partisans agissent pour un "autre monde" radicalement différent de celui-ci et non pour celui-ci légèrement amélioré ici ou là.Certains veulent un postcapitalisme non productiviste décroissant, d’autres un écosocialisme, d’autres encore militent pour le sociétalisme dans sa version non capitaliste.
Ce qui change des configurations militantes antérieures c’est l’effort réel accompli pour militer ensemble. Car changer le monde ne saurait se payer de mots. Il faut agir ensemble mais sans se cacher les désaccords. Sans opportunisme ni sectarisme mais pour être efficace, le mouvement doit avancer dans l’action et le débat sur des contenus.
Christian DELARUE
CA ATTAC France
Blog chrismondial
1) Anti-altermondialisme : une présentation.
http://rennes-info.org/Anti-altermondialisme-une.html
2) Ce texte complète un précédent "Altermondialisme et altermondialisation"
http://www.local.attac.org/35/ALTERMONDIALISME-et
3) François Houtart
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/HOUTART/10661
4) A propos de logique et de dynamique
NOTRE ALTERMONDIALISME
Une dynamique pour un autre monde ! par ATTAC Rennes
http://www.local.attac.org/35/NOTRE-ALTERMONDIALISME-Une
2. Peut-on en finir avec le capitalisme ou faut-il seulement le rendre plus social ? , 30 juillet 2007, 10:04
c’est triste aussi peu de profondeur de pensée , c’est pourtant beau le communisme !!!!
la LOUVE tu nous manques , Arberet doit revenir à l’école !!!!!
le frère du louveteau