Accueil > Piero Fassino : "Le vieux schéma tripolaire droite, centre, gauche, ne (…)
Piero Fassino : "Le vieux schéma tripolaire droite, centre, gauche, ne fonctionne plus"
Publie le mercredi 23 mai 2007 par Open-Publishing2 commentaires
de Jean-Jacques Bozonnet
Issu de la fusion des deux principaux partis de centre gauche, les Démocrates de gauche (DS, héritiers du Parti communiste italien) et la Démocratie libérale-Marguerite (DL, héritiers de la Démocratie chrétienne), le Parti démocrate - une formation de type social-démocrate - doit voir le jour le 14 octobre, dans le cadre d’une assemblée constituante pour laquelle les dirigeants des deux formations comptent faire voter un million de sympathisants.
Quels sont les objectifs du Parti démocrate ?
Avec la coalition de l’Olivier, nous avons mis en route depuis douze ans, et plus particulièrement ces cinq dernières années, un processus d’unification de notre électorat qui a besoin d’être complété.
Le Parti démocrate entre dans le cadre d’une stratégie d’unité des forces réformistes qui s’est déjà réalisée dans L’Olivier et qui a été approuvée par les électeurs. Le deuxième objectif est d’amorcer une réorganisation du système politique à travers une réforme des partis. La réforme des institutions et celle de la loi électorale ne suffisent pas.
En Italie, nous en avons la preuve : l’adoption d’un système bipolaire majoritaire n’a pas mis fin à la culture proportionnelle. C’est pourquoi nous mettons en place une grande force politique qui a l’ambition de réunir plus de 30 % de l’électorat. Notre but est de dépasser la désespérante fragmentation politique qui caractérise le système italien.
Pourquoi le faire maintenant ?
Nous sommes à un moment où le pays a besoin de grands changements et de réformes profondes. Cela ne peut pas se faire seulement à travers le gouvernement. Pour conduire une phase de grande transformation, on a besoin de s’appuyer sur un grand parti politique. Aux Etats-Unis, Roosevelt l’a fait pour son New Deal, Adenauer en Allemagne après la guerre et de Gaulle au moment de créer la Ve République.
L’Italie d’aujourd’hui a besoin d’une grande formation de centre gauche qui soit le moteur du changement.
Sur quel projet idéologique repose cette gauche réformatrice ?
Le Parti démocrate est l’équivalent italien des grands partis sociaux-démocrates européens, en termes de culture, de programmes et de rôle. Sauf qu’on ne peut pas parler seulement de social-démocratie parce que, en Italie, il y a en plus l’apport d’une culture catholique progressiste.
Une constante italienne, c’est le catholicisme en politique. Pendant longtemps, les catholiques ont été représentés par un parti, la Démocratie chrétienne, qui avait une vertu : c’était un parti du centre qui regardait à gauche, c’est-à-dire qui a empêché que les catholiques deviennent la base d’une action conservatrice.
Depuis qu’il n’y a plus de parti catholique, la tentation est récurrente de greffer sur le monde catholique une politique de droite. Le Parti démocrate est aussi la réponse à ce problème : maintenir le monde catholique dans le camp progressiste.
L’avenir de la gauche en Europe est-il celui-ci, toujours plus au centre ?
Les élections des deux dernières années en Europe se sont jouées à un point ou un point et demi. Cela signifie que la compétition est de plus en plus centre-droit contre centre-gauche. Le vieux schéma tripolaire droite, centre, gauche, l’un cherchant à gagner contre les deux autres, ne fonctionne plus.
Même en France, l’hypothèse d’un Bayrou comme troisième pôle s’est révélée inexistante. Il doit choisir, être ici ou là. La gauche doit être capable de parler au centre et de le représenter. Le parti qui guide le front progressiste doit toujours être un grande formation de centre gauche. C’est ce qu’ont fait Tony Blair avec le Parti travailliste et Gerhard Schröder avec le SPD.
Votre expérience peut-elle servir de modèle pour le Parti socialiste français ?
Il n’y a pas de doute que l’élection présidentielle pose ce problème en France. Mais elle ne le pose pas seulement au PS. Il serait trop simple de dire que la gauche ne peut pas vivre sans une alliance avec le centre ; ce dernier doit aussi absolument s’allier. C’est tout le schéma qui a changé.
Il faut réorganiser le système politique en fonction de cette bipolarité nouvelle. Ce n’est pas un hasard si des dirigeants français comme Michel Rocard, Jacques Delors et Dominique Strauss-Kahn regardent avec intérêt notre expérience.
Partout, il faut une force pour conduire une alliance plus large car, en Europe, la bipolarisation n’est jamais un bipartisme.





Messages
1. Piero Fassino : "Le vieux schéma tripolaire droite, centre, gauche, ne fonctionne plus", 24 mai 2007, 14:07
pour conduire lapolitique de la commission européenne, un seulparti suffit
2. Piero Fassino : "Le vieux schéma tripolaire droite, centre, gauche, ne fonctionne plus", 24 mai 2007, 19:49
"TRIPOLAIRE"...
La confrontation capital/travail ?!?!?!
NOSE