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Plus de 10.000 personnes défilent à Paris pour soutenir les mal-logés
Publie le samedi 3 septembre 2005 par Open-Publishing5 commentaires

Jean-Marie Godard
Plusieurs milliers de personnes (5.200 selon la police, 10.000 selon les organisateurs) ont défilé samedi à Paris pour crier leur colère après les incendies meurtriers d’immeubles vétustes et insalubres dans la capitale, dénoncer les expulsions de squats et exiger une véritable politique du logement en faveur des plus démunis.
Au son de tam-tams et de sifflets, les manifestants ont défilé sous le soleil des abords de l’immeuble du boulevard Vincent-Auriol -dont l’incendie a fait 17 morts le 26 août dans le XIIIe arrondissement- et la place du Rhin-et-du-Danube dans le XIXe, où plusieurs dizaines de familles ont installé un campement dans un square après avoir été expulsées d’un squat vendredi.
"Opéra, Vincent-Auriol, Roi-Doré : ce n’est pas une fatalité", pouvait-on lire sur une grande banderole en tête du cortège, référence à l’incendie de l’hôtel vétuste "Paris-Opéra" en avril (22 morts), à celui du boulevard Vincent-Auriol et de l’immeuble insalubre de la rue du Roi-Doré dans le IIIe arrondissement qui a fait sept morts le 29 août.
Des membres des familles africaines rescapées des incendies, parmi lesquelles quelques femmes portant les photos de deux enfants disparus, défilaient en tête de la manifestation en brandissant des banderoles où était écrit : "On voulait juste un toit !", "Plus jamais ça !" ou encore "Réquisition des logements vides". Le comédien et humoriste Dieudonné était présent à leurs côtés.
"Solidarité avec les mal-logés !", "Français, immigrés, solidarité !", ou encore "Pouvoir assassin ! Sarkozy assassin !", scandaient les manifestants. Des slogans réclamant la régularisation de tous les sans-papiers étaient également lancés dans le défilé.
"On veut aujourd’hui que les choses changent. Nous en avons marre de vivre dans des logements insalubres avec les rats et les cafards, et malheureusement le feu. Nous voulons des logements décents, mais que les promesses deviennent des actes concrets !", a déclaré à l’Associated Press Yaffa Habidou, l’un des manifestants.
Les militants de la soixantaine d’associations d’aide aux plus démunis, de syndicats et de partis politiques de gauche et d’extrême gauche ayant appelé à se joindre à ce défilé constituaient l’essentiel du cortège.
Au milieu de la manifestation, on notait la présence de la secrétaire nationale du Parti communiste Marie-Georges Buffet et de la porte-parole de Lutte ouvrière Arlette Laguiller, derrière une banderole : "Réquisition, construction, logements sociaux, relogement : non aux expulsions".
Pour Jean-Baptiste Eyraud, le président de l’association Droit au logement (DAL) très présente aux côtés des familles et à l’origine de cette manifestation, "aujourd’hui, c’est la voix de l’indignation qui se fait entendre. Indignation parce que ces tragédies auraient pu être évitées, indignation parce que la réponse de la police aujourd’hui, c’est l’expulsion, la répression, la marginalisation, la stigmatisation de ces familles africaines".
"On demande au gouvernement de changer d’orientation, d’oublier les 5.000 baraques de la honte dont la construction a été annoncée par le Premier ministre sur des terrains réquisitionnés", a-t-il ajouté. "Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une politique de construction massive de logements sociaux et, dans l’attente, la réquisition des logements vides". (AP)
Messages
1. Créer un service public du logement..., 4 septembre 2005, 01:04
Je pense que si l’on tient à véritablement régler le problème du logement il est nécessaire de proccéder à une nationalisation intégrale des agences immobilières, des entreprises de promoteurs et donc de l’ensemble des batiments d’habitation du territoire (si possible sans indemnisation pour les grosses sociétés, il faut bien prendre l’argent là où il est non ?). Le droit au logement pour tous pourrait ainsi avoir l’espoir d’être appliqué.
Il existe pourtant une loi régissant la nécessité de réquisitionner les logements vides. Etrangement, Sarkozy tant adorateur de nos lois semble ignorer celle-ci...
Il faut donc se battre pour la création d’un service public intégral du logement. Donc fini les immeubles privés et autres actionnaires et propriétaires spéculateurs. Il suffirait d’attribuer un certains nombre de mètres carrés habitable équivalent par habitants en prenat compte bien sur la taille de la famille. Mais en attendant onse doit déjà de lancer une politique ambitieuse d’urbanisme et de rénovation du territoire. Il faut réquisitionner des terrains et construire massivement des logements sociaux. Il est aussi nécessaire d’instaurer un maximum des prix (tant à l’achat qu’a la location) sur les logements.
Pourquoi existe-t’il des logements (par exemple dans le 16e ou à Neuilly) qui font plusieurs centaines de m² alors que l’on y trouve parfois que 2 ou 3 personnes... On pourrait aisément les subdiviser afin de loger plus de monde.
Mais pour tout cela il est temps de rompre avec les logiques libérales de la spéculation et faire passez la vie humaine avant le profit....
Laurent, militant LCR
1. > Créer un service public du logement..., 4 septembre 2005, 10:33
"Pourquoi existe-t’il des logements (par exemple dans le 16e ou à Neuilly) qui font plusieurs centaines de m² alors que l’on y trouve parfois que 2 ou 3 personnes... On pourrait aisément les subdiviser afin de loger plus de monde."
Parce que tous ces logements ne sont aps des "logements sociaux"
faut être réaliste, la solution au problème passe par des projets de constructions et non de réquisition, les logements vides étant pour la plupart des logements inabordables pour ces personnes.
Et la nationalisation de tous les immeubles, on est encore dans un pays ou la propriété privé est un droit
2. > Créer un service public du logement..., 4 septembre 2005, 12:14
Oui mais la propriété passe avant le droit au logement, c’est pourquoi ce système n’a plus du tout de légitimité. Je suis d’accord avec Laurent, il est indécent de foutre des familles à la rue et de défendre l’existence de logemets vides au prétexte que c’est pas le bon moment du marché pour louer.
Les etres avant le fric, faudra bien y arriver. Mondo dingo ! Ca va pêter !
3. > Créer un service public du logement..., 4 septembre 2005, 14:43
Sarkozy est un génial ,brillant qu’on dit de lui ,comme lutter contre la pauvrété est inconcevable, il a trouvé le truc ... avec son aire de fils a papa qui travaille bien a l’ecole .C’est si tout bête pourtant ! lutter contre les pauvres ,avec ses bons talents ,au karcher, a la racine .A propos de logement idem ,plus facile de lutter contre les locataires que les medias faiseurs de sorciéres nomme communement squatter, que construire .le probleme sera résolu quand il n’y auras plus de pauvres ,Karcher ,Expulsions ,Charters.... les mots a la mode de la jet Parisienne ... Peuple reveille toi .ils sont devenus fous encore une fois
4. > Mesures d’urgence et mesures à long terme..., 5 septembre 2005, 10:08
Il existe dans la plupart des grandes villes françaises des mal-logés, des très-mal-logés...
La richesse de notre société est telle qu’il n’existe pas de réel problème à résoudre le probleme dans ses aspects d’urgence (la réquisition des logements vides) et dans ses aspects + long terme (casser la spéculation immobilière, ne pas laisser le marché dicter les prix de l’immobilier, construire les centaines de milliers de logements necessaires qui ne soient pas des clapiers...).
Il n’existe donc pas de très gros problèmes pour résoudre cette crise du logement , mais il faut juste ne pas laisser faire le marché, tenir compte de la majorité et avoir un peu de courage pour affronter les interets d’une minorité construits au détriment de l’immense majorité de la population.
Les victimes des incendies ces derniers temps conjuguent une situation de cas extremes mais sont bien à l’image de notre société : La dégradation des conditions d’existence de la majorité des salariés et des pauvres, dégradation très perceptible dans le secteur du logement.
Il est devenu impossible à un salarié moyen d’acheter ou louer un logement décent dans la plupart des grandes villes...
Quant aux salariés africains, alors là, on conjugue bas revenus, racisme réel excluant amenant aux taudis dangereux que l’on connaît...
L’aspect crise du logement dans l’agression permanente globale subie par les couches populaires, avec ses cas extremes conduisant à la mort de personnes , ne vient pas de nulle part et ne peut être qualifié de crise subite ou surprenante...
Il n’y a pas lieu, un seul instant, d’être surpris par de tels drames (qui ne sont pas nouveaux d’ailleurs).
A ce titre, tant ce gouvernement que les gouvernements précédents, y compris les gouvernements de gauche sont responsables de cette situation.
L’émotion de Delanoé devant les victimes m’a plongé dans un embarras profond :
Je ne doute pas de sa sincérité et en même temps je suis plongé dans un abime d’interrogation devant l’absence de politique gouvernmentale vigoureuse en matière de cassage de la spéculation immobilière à l’époque du gouvernement de gauche.
A-t-on tiré les leçons de cette incurie dans la gauche ?
Ou estime-t-on que c’est le marché libre qui doit imposer sa loi aux populations avant les droits de l’homme (comme feu le TCE l’exigeait) ?
Casser la spéculation immobilière en Europe (mêmes problèmes dans la plupart des grandes villes européennes) necessite un minimum de volonté , une volonté de réforme réelle...
Des questions plus larges sont posées, au delà du drame vécu, sur la crise provoquée par une sépculation immobilière effrenée et non régulée. Rien de révolutionnaire ou ultra-gauchiste dans ce constat... Une simple logique social-democrate ou réformiste suffirait à rendre un peu de décence à la situation faite aux couches populaires en matière de logement.
Ne pas poser cette question c’est se condamner à de multiples autres drames, et plus largement au recul continu et continué de la qualité du logement pour la majorité sociale du pays...
Nous sommes très exigeants envers la gauche car elle est censée représenter les interets de la majorité sociale ...
Nous attendons donc des propositions et des engagements réels qui ne soient pas du baratin et du gargouillement technocratique visant à dissimuler une absence de volonté reformatrice (réforme là dans son sens premier : améliorer la situation des populations)...
Et une critique claire là dessus du TCE par les partis de gauche en exigeant que la question du droit au logement soit prédominante sur la liberté du marché...
Copas