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Poursuite des affrontements devant la prison Korydallos d’Athènes

Publie le jeudi 11 décembre 2008 par Open-Publishing

Poursuite des affrontements devant la prison Korydallos d’Athènes

ATHENES - Des affrontements entre manifestants et policiers se poursuivaient jeudi après-midi devant la prison athénienne de Korydallos, où le policier accusé d’avoir tué un adolescent devait être transféré dans la journée, a constaté un photographe.

Selon une source judiciaire, le policier inculpé mercredi pour "homicide volontaire", doit être transféré et placé en détention provisoire jeudi à Korydallos.

Les accrochages, qui avaient éclaté une première fois jeudi matin quand des centaines d’élèves du quartier avaient lancé des projectiles sur les forces de police devant l’établissement, ont repris en début d’après-midi après une accalmie momentanée.

Les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, selon le photographe.

Les élèves se sont rassemblés devant cette prison, située dans la banlieue ouest d’Athènes, pour protester contre la mort samedi d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, et attendre le transfert du policier accusé de l’avoir tué.

La mort de l’adolescent avait déclenché les plus graves violences en Grèce depuis le retour de la démocratie en 1974, témoignant d’un grave malaise de la jeunesse et plongeant le pays dans la crise sociale et politique.

Dans le quartier de Néa Smyrni, proche de celui de Néo Faliro, dans la banlieue sud d’Athènes, où la victime avait été enterrée mardi, des centaines d’élèves ont interrompu la circulation sur l’avenue principale du quartier, Eléfthériou Vénizelou, selon une source policière.

Un groupe de trois cents élèves s’est dirigé vers le commissariat de Paléo Faliro, où ils ont lancé des pierres et des oranges avant d’être dispersés par les policiers.

De brefs incidents ont également eu lieu jeudi matin dans le quartier populaire de Galatsi, dans l’ouest d’Athènes, de Halandri, dans le nord de la capitale ainsi qu’au Pirée, le grand port d’Athènes, et devant l’Université d’Agronomie, occupée par les étudiants, près du centre-ville, a-t-on ajouté de source policière.

Plusieurs universités à Athènes et Salonique, la grande ville du nord du pays, ainsi qu’une centaine de lycées restaient occupés jeudi.

Deux manifestations étaient prévues en début de soirée dans ces deux villes à l’appel de groupes d’extrême gauche et du Front syndical du parti communiste grec (Pame).

11 décembre 2008 13h41

http://www.romandie.com/infos/News2/081211124155.0blyg7oy.asp

Les accrochages se poursuivent pour le sixième jour en Grèce

Par Reuters, publié le 11/12/2008 à 12:27 - mis à jour le 11/12/2008 à 15:13

ATHENES - Des bandes de jeunes ont lancé jeudi des pierres et des engins incendiaires sur des commissariats de police de la banlieue d’Athènes pour la sixième journée consécutive de violences urbaines.

Dans une rue d’Athènes. Au sixième jour des troubles en Grèce, des étudiants ont affronté jeudi la police dans une université d’Athènes occupée et ont annoncé d’autres manifestations pour les prochains jours. (Reuters/Oleg Popov)

Le centre de la capitale était moins agité que les jours précédents, la population ayant repris le chemin du travail au lendemain d’une grève générale de 24 heures à l’appel des syndicats pour protester contre la politique d’austérité du gouvernement.

A Athènes, des incidents ont toutefois éclaté avant l’aube lorsque des étudiants ont affronté la police dans une université occupée. En milieu de matinée, ces troubles s’étendaient à une quinzaine de commissariats de police, allant des quartiers chics de la banlieue nord à celles, populaires, du sud.

Bon nombre d’étudiants arboraient des banderoles portant l’inscription "Pourquoi ?" en référence à la mort du jeune Alexandros Grigoripoulos, 15 ans, abattu samedi par la police.

A Salonique, la deuxième ville du pays, un demi-millier de personnes ont fait le siège du commissariat central. Des manifestants se sont également rassemblés à Patras, la ville portuaire de l’ouest du Péloponnèse, ainsi qu’à Ioannina, ville du nord menant à l’Albanie.

L’extrême gauche devait se rassembler dans le courant de la journée de jeudi dans le centre d’Athènes tandis que d’autres manifestations sont prévues pour vendredi et lundi.

Dans un climat de fortes tensions socio-économiques, de plus en plus de Grecs s’interrogent sur le sort du gouvernement conservateur après les émeutes qui durent depuis le week-end.

Beaucoup se demandent désormais ce que réserve la suite de ces événements sans précédent depuis la fin de la dictature des colonels en 1974.

"Le gouvernement a montré qu’il était incapable de gérer la situation. Si la police se met à imposer la loi, tout le monde dira que la junte militaire est de retour", déclare Yannis Kalaitzakis, un électricien de 49 ans. "Le gouvernement est placé entre le marteau et l’enclume."

ÉLECTIONS DANS LES TROIS MOIS ?

Beaucoup déplorent que le policier accusé d’avoir tué l’adolescent n’ait pas exprimé de remords en présence des enquêteurs mercredi. Il a dit avoir procédé à des tirs de sommation et qu’un projectile a atteint Grigoropoulos après avoir ricoché. Pour le journal Ethnos, cela revient à "jeter de l’huile sur le feu".

Ce policier, Epaminondas Korkoneas, et un de ses collègues inculpé de complicité de meurtre, ont été emprisonnés dans l’attente de leur procès. Il faut souvent des mois pour que les dossiers soient traités en Grèce.

Le Premier ministre, Costas Caramanlis, qui a annoncé des mesures financières en faveur de centaines de commerces et d’entreprises endommagés durant les émeutes, devait se rendre jeudi à Bruxelles pour un Conseil européen. Son gouvernement s’efforce de poursuivre ses tâches comme en temps normal.

Costas Caramanlis et le chef de l’opposition Georges Papandréou ont lancé des appels à l’arrêt des violences, qui se sont étendues à une dizaine de villes grecques en causant des dégâts évalués à plusieurs centaines de millions d’euros.

Des Grecs ont aussi manifesté à Paris, Berlin, Londres, La Haye, Moscou, New York, en Italie et à Chypre.

Si le gouvernement, qui a une seule voix de majorité au parlement, semble avoir survécu à l’impact immédiat de la tempête, son absence d’intervention a encore affaibli sa cote de popularité, estiment des analystes. L’opposition socialiste, en tête des sondages, réclame des élections anticipées.

"Selon le scénario le plus probable, Caramanlis organisera des élections dans deux ou trois mois", estime Georges Prevelakis, professeur de géopolitique à l’université de la Sorbonne (Paris).

Avec Dina Kyriakidou, Lefetris Papadimas, Tatiana Fragou, Angeliki Koutantou, version française Philippe Bas-Rabérin et Jean-Loup Fiévet

http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-accrochages-se-poursuivent-pour-le-sixieme-jour-en-grece_725468.html