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Premier bilan du mouvement de lutte contre les retraites

Publie le mardi 2 novembre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Lundi 1 novembre 2010 1 01 /11 /2010 17:54
Premier bilan du mouvement de lutte contre les retraites (même si c’est loin d’être fini !)

Malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié. Partout en France, les blocages dans les raffineries, les centres de traitement des ordures et bien d’autres sites se sont multipliés. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat à imposer leur réforme des retraites a poussé le mouvement social à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps.

L’unité à la base

Le mouvement social sur les retraites a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont privilégié leurs intérêts en développant une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.

L’interprofessionnalisme

Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.

L’action directe des travailleurs

Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée ces dernières semaines. Dans son sens premier, c’est-à-dire loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée qui reste sans effet mais plutôt en organisant des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux et sans déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.

L’autogestion des luttes

Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.

La solidarité de classe

Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps — notamment les précaires et/ou isolés —, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. Ce mouvement a renforcé la conscience de classe de tous et toutes : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts et nous sommes solidaires !

Le blocage de l’économie

Contrairement à ce qu’a affirmé la propagande d’État, les grèves reconductibles et les blocages de ces dernières semaines n’ont pas été un choix mais une nécessité. Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’Histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous avons redécouvert dans le mouvement contre la réforme des retraites !

Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner demain. Ne lâchons rien ! Continuons de développer dans le mouvement actuel comme dans ceux qui suivront :

— L’unité syndicale à la base,
— Les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte,
— Les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses,
— Le partage des informations sur les luttes et initiatives,
— La solidarité interprofessionnelle,
— Les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner,
— Les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production des richesses et donc des profits…

Lettre CNT d’information publique, 1er novembre 2010.

Messages

  • Pour rallier la majorité,a commencer par les etudiants, a faire greve,bloquer etc, il faut prouver que l’enjeu n’est pas seulement les années et la durée de cotisation,mais bien que la retraite par repartition est morte, par la loi votée..

    sur la base de recommandations europeennes :

    77. prend acte de ce que le grand krach éclaire d’un jour nouveau le défi démographique et celui du financement des retraites ; considère que le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés, dûment garantis par une réglementation et une surveillance spécifiques destinées à protéger les investisseurs ; considère en outre que les retraites devront être réformées à l’échelle européenne pour contribuer à financer la solidarité intergénérationnelle ; considère que l’allongement de la durée de vie soulève des questions transversales en termes d’organisation de la société qui n’ont pas été anticipées ;

    Mercredi 20 octobre 2010 - Strasbourg
    Edition provisoire
    Crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre
    P7_TA-PROV(2010)0376
    A7-0267/2010

    Résolution du Parlement européen du 20 octobre 2010 sur la crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre (rapport à mi-parcours) (2009/2182(INI))

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2010-
    0376+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR

    donc que toute la propagande de la “reforme” pour sauver la retraite par repartition, est du bla bla bla.

    reste a decortiquer la loi fantome,le titre V prioritairement et tous les amendements,decrets etc,regularisant et amplifiant la retraite par capitalisation deja en partie en place.

  • Bien qu’un bilan soit une image d’une situation a un moment donné (compta), c’est souvent perçu comme une analyse pratiquée à la fin et l’auteur de l’article le sait puisqu’il précise :

    (même si c’est loin d’être fini !)

    .

    Voilà pourquoi, à un moment ou la propagande médiatique bat son plein pour tenter de mettre dans les têtes que tout est fini, il faut choisir ses mots et les titres : il y avait d’autres possibilités, au hasard : "Où en est le mouvement ? "
    "Départ de la deuxième étape" "La lutte continue, bilan d’étape" etc ...

  • un travail d’enquete precieux en cours,sachant que vendredi 21 octobre, la séance se ferme sur un vote unique demandé par le gouvernement sans que certains amendements ne soient abordés alors qu’inclus dans la loi :

    Les nouveaux fonds de pension, la face cachée de la réforme des retraites

    http://ownipolitics.com/2010/10/29/les-nouveaux-fonds-de-pension-la-face-cachee-de-la-reforme-des-retraites-capitalisation-woerth-lobbies-senat-epargne/

    confirmé en partie par les posts :

    Sevriena, l’entreprise sarkozyste de démolition des retraites

    par Thierry Brun

    http://www.politis.fr/Sevriena-l-entreprise-sarkozyste,11865.html

    en complement :

    Retraite : à lire détonnant

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article108085