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Première enquête exhaustive sur les besoins de recrutement
Publie le lundi 18 avril 2005 par Open-PublishingPARIS - L’assurance-chômage diffuse lundi pour la première fois une enquête exhaustive sur les besoins de recrutement en France, qui mesure les intentions d’embauche sur l’ensemble des 370 bassins d’emploi et est accessible à tous via un site internet interactif.
L’Unedic, par cette étude sur les besoins de main d’oeuvre ("enquête BMO"), a recensé plus d’un million de projets de recrutement en 2005, au premier rang desquels des emplois de service, notamment dans l’hôtellerie et la restauration.
L’enquête mesure aussi la "perception" de la difficulté à recruter. Sans surprise là aussi, les métiers où les employeurs signalent le plus de difficultés de recrutement restent ceux du bâtiment et des travaux publics.
"L’adéquation entre offre et demande d’emploi reste trop difficile", note le directeur général de l’Unedic, Jean-Pierre Revoil, dans une interview à paraître lundi dans La Tribune, en estimant que l’enquête BMO peut aider à "dégripper" le marché du travail.
Pour remédier à l’inadéquation entre les offres et les demandes d’emploi, le gouvernement a entrepris de réformer le service public de l’emploi dans le cadre du plan Borloo de cohésion sociale, notamment par les "maisons de l’emploi" et le rapprochement entre l’Unedic et l’ANPE.
Alors que la France compte près de 2,5 millions de chômeurs, près de 220.000 offres restaient non pourvues à la fin février 2005 un mois après avoir été déposées (contre 292.000 à la fin 2003), selon les chiffres de l’ANPE.
Le gouvernement s’est donné pour objectif de ramener ce nombre à 180.000 d’ici la fin 2005. Un plan d’action est lancé par chaque direction régionale de l’ANPE sur les cinq métiers les plus en tension, afin d’améliorer de trois points le taux de satisfaction des offres.
UNE "CULTURE D’ASSISTANCE"
"Cette année, 417.500 entreprises nous ont répondu (sur un total de 1,4 million), soit 30% des affiliées à l’Unedic. Cela nous donne un état des lieux par bassin d’emplois sur une centaine de métiers", précise Jean-Pierre Revoil à La Tribune.
"Les chefs d’entreprise ont une visibilité, sur leurs recrutements à venir, de trois à six mois. Cette enquête est un formidable outil d’aide à la décision et un instrument de travail pour tous les acteurs locaux : appréciation des besoins, ouverture de formations courtes, prescriptions de formation à des chômeurs, mises en relation avec les employeurs, placement."
C’est la quatrième année consécutive que l’Unedic réalise avec l’aide du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) cette enquête BMO qui aide notamment les Assedic à adapter leurs offres de formation aux demandeurs d’emploi.
Mais c’est la première fois que sa diffusion sur internet permet de rechercher les métiers qui recrutent par bassins d’emploi ou par secteurs ( www.assedic.fr ).
L’Unedic et l’ANPE doivent signer d’ici l’été avec l’Etat une convention qui devrait répondre à la question du contrôle des chômeurs.
"Nous avons encore trop en France une culture d’assistance", estime Jean-Pierre Revoil à ce sujet. "Il faut habituer les Français à être beaucoup plus réactifs."
"Si le chômeur refuse la démarche de recherche et d’accompagnement vers l’emploi, alors qu’il est indemnisé, il y a un problème. Il faut trouver alors des moyens de pression, voire de contrôle et même dans certains cas avérés de sanction." (Reuters)