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Quel devenir pour la révolution du 30 avril ?
Publie le dimanche 8 mai 2005 par Open-Publishing5 commentaires
Plutôt coriace de réfléchir au lendemain d’une révolution en creative commons puisque par ce principe, personne ne peut se l’approprier. Elle n’a donc ni leader, ni référent, ni porte parole représentatif, ni grille d’analyse pré-machée, ni charte. Elle ne s’appuie que sur la participation volontaire et sur la coopération de chacun.
Pas évident non plus de rester cohérent avec l’idée de base. On marque une pause dans la participation à la servitude volontaire. Et on se parle, et on réfléchie ensemble. Librement.
Contrairement aux autres révolutions imaginaires, celles des grands soirs promis un jour ou l’autre, la révolution du 30 avril n’est pas événementielle, elle n’existera tant que des gens y participeront et mettront des actions en pratiques, quotidiennement, hors événementiels, hors de la société du spectacle.
A partir de là quel suite proposer ?
Pour rompre avec le défaitisme, l’attrait à la mélancolie, l’envie de toujours tout noircir, et le besoin de désespérance, il faudrait des initiatives qui soient ancrées dans le réel, en d’autres termes qui soient réalisables, qui insistent sur la construction de nouvelles idées et de nouvelles pratiques plutôt que sur la médiatisation, l’urgence.
L’objectif ne saurait être d’imposer quoique ce soient (encore moins une révolution) mais de convaincre une majorité de personnes que le changement social est possible. Qu’il s’agit juste d’un choix. Faire quelque chose d’utile et d’agréable, pour soi et pour les autres. Convaincre qu’un autre monde est possible, et, qu’il est à portée de main.
Par où commencer alors ?
Peut-être par ouvrir une boîte à idées. Parfois, on est plus intelligent à plusieurs que tout seul. Parfois.
Où chacun et chacune pourrait faire des propositions et à chacunE de les suivre ou non. Pas une règle, un livre rouge, vert ou noir, mais une multitude de propositions ouvertes.
Par exemple, 3 idées de boycott concrets et réalisables ce mois ci :
– arrêter de lire, même sur internet, la presse des dominants. Cette propagande influence, à force de répétition, l’ensemble de la société autant politiquement que culturellement, esthétiquement et socialement. Se détacher d’elle, c’est prendre de l’autonomie et renforcer la presse de d’opposition. M’abonner à CQFD...
– arrêter d’utiliser autant que possible l’utilisation des logiciels propriétaires et interpeller les élus de proximités pour que les municipalités, les régions, les administrations... s’équipent de logiciels libres. Les élus ne le feront pas d’eux même s’ils ne sentent pas une pression dans ce sens.
– Boycotter, et le faire savoir, les enseignes qui diffusent des produits ogm greenpeace. Et boycotter les entreprises qui ne respectent les droits sociaux (Carrefour, lu...). Un boycott non pas pour se restreindre mais pour soutenir l’émergence d’autres formes d’entreprises, de marchés...
Plus une :
– Voter non au référendum sur le traité constitutionel.
En 1999, les groupes affinitaires au USA a Seattle ont marqué la fin de la construction clandestine de l’OMC, de la banque Mondiale et du FMI. Cela ne les a pas arrètés (depuis 50 ans ces instances ultralibérales se développaient dans le silence obligeant des syndicats, des partis et des mouvements de gauche). Depuis Seattle, l’Inde, le Brésil, le Vénézuela par exemple ont réussi à bloquer pour un temps, sur certains points, l’impérialisme ultralibéral.
Le vote contre le traité permettra de passer le même message. Pas sans nous et pas malgré nous !
Si le "non" gagne, ce ne sera pas décisif. Car il y aura un autre vote dans les mois ou les années qui suivent (comme c’est arrivé en Irlande pour son intégration à l’Europe). Mais plus rien ne sera comme avant. Et cela lancera la révolution du 30 avril partout en Europe. L’an 01, on s’arrête !
Certains trouveront cette liste incomplète ou inconsistante. Ils auront certainement raison. C’est le coté confortable d’une révolution en creative commons. Chacun apporte sa part à son niveau et l’assume. Qu’ils fassent leurs propositions.
Déjà commencer par là.
Que chacun propose sa liste. Ou autre chose.
Pas de mots d’ordre général. On appartient pas à cette révolution. Laissons cette idée ("je suis membre de..., j’appartient à...) aux mouvements sociaux et aux partis. La révolution du 30 avril est une idée libre. Chacun peut y participer plus ou moins. Un pied dans le monde marchand, un autre dans l’autre monde. Qu’importe cette contradiction ! Ce qui compte, c’est de construire, un pas après l’autre, un choix de société.
"Un autre monde est possible". Soit, Il faut juste le commencer par le construire...
La révolution du 30 avril peut elle appeler à d’autres actions collectives ?
A chacun d’organiser ce qui lui semble juste. Et qui l’aime le suive.
Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le coeur il dit oui à ce qu'il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problèmes sont posés soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les pièges et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur
Messages
1. > Quel devenir pour la révolution du 30 avril ?, 8 mai 2005, 23:22
Dérisoire.
La réponse est un parlement citoyen.
Installez un parlement citoyen à la place du senat voilà un objectif valable.
1. ??? c’est quoi un parlement citoyen ?, 8 mai 2005, 23:59
Un truc avec des gens élus et rénumérés qui en font leur métier ?
2. > ??? c’est quoi un parlement citoyen ?, 9 mai 2005, 00:20
http://www.altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=2575
3. > Quel devenir pour la révolution du 30 avril ?, 9 mai 2005, 08:58
tu veux dire la révolution du 30 mai non ????
alors ???
Une démocratie directe, avec 1/2 h par jour prise sur le temps de travail
pour s’informer et internet gratuit pour tous (des maisons de la démocratie à la place des maisons du chomeurs) ...et un référendum national numérique tous les 10 jours...
des gestionnaires non rééligibles, élus pour 3 ans qui expédient les affaires courantes
et appliquent le choix populaire
avec rapport obligatoire sur les actions menées dans les mêmes 10 jours...
de la clarté de l’humilité (de service public..) et de la volonté.
mais ya a faire pour concurrencer la ferme et la 1° compagnie...
tout ça sans "obligation" autre que la conscience de retirer les choix aux politicards...
faut aimer se prendre la tête et c’est toujours les mêmes qui "aiment"...
il parait que les partis politiques et les syndicats existent déja pour ça ???
le ps et la cfdt sans doute ????
en fait il faudrait pouvoir éviter le non choix entre les partis dit de gouvernement,
entre un corrompu de droite et un pourri de gauche...
(ou inversement)...je prédis sarko-dsk en 2007...
voila une idée qui va surement limiter les délocalisations...
et la frontière suisse va devenir l’a7 du 14 juillet....
en fait, comment motiver la population à prendre son destin en main ???
parce que tu a l’air de croire que la question de la constitution interpelle tout le monde...
et va enfin montrer le monde tel qu’il est ???
je vais t’inquiéter là, mais non... c’est pas ça du tout, comme le dit mon voisin
oh vous savez, c’est que l’europe... ben oui yen a ...et ils vont aller voter eux aussi...
il parait qu’il existe aussi le concept de dictature du prolétariat...
on est déja en dictature non, au vu du comportement médiatique officiel..
et en parlant de dictature, personne ne parle des dictatures rampantes,
qui installent les faux fréres de gauche et de droite aux bonnes places
et cachent leur maçonnisme d’affaire (si si, le terme est d’eux, enfin de certains)
sous un vernis humaniste...
ou bien une nouvelle couche de merde avec un vote mouton sur le oui...
et une bonne colère saine avec gréve générale ??? pour commencer...
on devine les récupérations ensuite... mai 68 reviens...
en tous les cas et pour rester positif
MERCI DE POSER LA QUESTION...
parce que je suis sur que c’est la bonne,
les gens ne vont plus encaisser sans réagir...
sauf mon voisin....
2. > Quel devenir pour la révolution du 30 avril ?, 9 mai 2005, 15:02
Moi, je trouve ton idée très positive car cette révolution, c’est aussi pour moi une révolution qui utilise le temps. Bien évidemment que je n’ai pas envie que ce soit le chaos ; la révolution, au sens symbolique et historique français, c’est des gens qui descendent dans les rues avec des fourches, des pioches et des marteaux, qui dressent des barricades contre le pouvoir et l’armée comme à la Commune... Aujourd’hui, c’est vrai que nos policiers ont changé, se sont robotisés, ont toute la panoplie des terminators de l’Ordre... Au début du siècle, on tirait sur les ouvriers qui demandaient quelques centimes d’augmentation... et lorsqu’ils se faisaient charger par la police montée, une technique de combat était de couper les jarrets de chevaux en action ou de lancer des billes sous leurs sabots. Je pense que s’il fallait en revenir là, le peuple français saurait répéter la violence du passé. Si le peuple a dans ses gênes le souvenir de ne jamais se laisser faire jusqu’au bout par le pouvoir en place, cet héritage peut se réveiller dès lors qu’un nombre suffisant de personnes ressent la même colère.
La révolution, c’est aussi utiliser les armes de l’ennemi. L’argent et le travail restent tout de même le nerf de la guerre, quoi qu’on en dise. L’argent, donc : toutes les banques appartiennent à la même famille de margoulins internationaux qui vous font payer de plus en plus cher le droit de retirer votre argent que vous leur avez confié et sur lequel ils tirent des bénéfices en le faisant travailler ? Et bien, si on retirait l’argent de ces banques pour le mettre dans d’autres banques ? Attention aux banques équitables qui sont en fait accolées à de grands groupes financiers... Une contradiction peut-être, mais de l’argent épargné qui peut aider à monter des projets locaux (artisanat, commerce, services, agriculture, social, économie)... Le travail ? Je reprendrai les mots de Coluche : "le système ne veut pas de nous ? Qu’il se rassure, nous non plus on ne veut pas de lui !...". Soit on reste à cheval entre le on et le off (un boulot, un job, une activité rémunératrice...), soit on a la chance de s’auto-alimenter, mais si le système rejette, il s’agit de monter un système parallèle. Si économie il y a, il y a de la place pour le travail alternatif à la pensée unique... C’est comme l’argent, si travailler nous devons pour vivre dans un système qui utilise encore l’argent, pourquoi donner notre énergie de travail à des employeurs dont nous ne partageons ni les valeurs, ni les objectifs, ni les réalisations (au hasard : les banques, les assurances, les groupes chimiques, pétroliers, nucléaires, les hypermarchés, les fast-foods, etc) ? Pourquoi ne pas créer de nouveaux réseaux de création ? Le retrait du système peut être progressif : petit à petit, je retire mon argent, ma consommation, ma force de travail du système actuel. Je fais d’autres choix de consommation dans mon quotidien ; grâce à un travail de fourmi, je trace les grandes marques et j’essaie de leur donner le moins possible de mon argent (puisque finalement, il n’y a que ça qui les intéresse : que je dépense mon argent surtout chez eux...), je voyage autrement (très peu en voiture et en avion), j’apprends à renouer avec le temps de la vie... j’ai remisé mon téléphone portable au musée des objets inutiles (onjets dont le lien entre instrument ou outil était devenu esclavage de l’inutile...).
Moi, j’aimerais créer une coopérative de produits frais et charcuterie, vin, bons fromages, légumes bio à Paris... Comme à la Bellevilleuse, quand c’était une coopérative ouvrière. On pourrait consommer local (faire fonctionner les commerçants du quartier en priorité, éviter les courses en hypermarchés, à la périphérie de la ville, associer les commerçants du quartier à la démarche et à son développement...) et en même temps, créer des liens avec des villes et villages français et étrangers. On aurait des sortes de jumelages commerciaux avec des priorités environnementales et sociales, des échanges de visu, des fêtes et des animations communes... on peut imaginer tout sorte de coopérations entre des réseaux existants.
Je pense que l’idée d’une boîte à ... idées, est chouette car on réfléchit mieux/ou plus, à plusieurs têtes...
La Mouche du Coche