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Quelques remarques démographiques (à l’attention de Mr Fillon)

Publie le samedi 26 juin 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Comme en 2003, Mr Fillon justifie sa réforme des retraites par des arguments démographiques, comme si la démographie de la France était cataclysmique.

Nous invitons le premier ministre à prendre une paire de lunettes, tant sa myopie paraît avancée, et lui soumettons ces quelques remarques, étayées par des chiffres officiels (Insee).

Ainsi donc, les ministres du gouvernements ne cessent de comparer la France au reste de l’Europe ("la France est le seul pays européen qui ne fait pas ceci, qui ne fait pas cela..."). Or, notre pays possède un taux de natalité (13 pour mille) plus élevé que la moyenne européenne, et le second après celui de l’Irlande :
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF02215

Avec l’Irlande, le taux de fécondité de la France est le plus élevé d’Union européenne : 2 enfants par femme. Notre pays a donc connu par le passé des situations démographiques bien pires qu’actuellement (notamment dans les années 1930, les générations ne se renouvelaient pas du fait d’une faible fécondité).
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF02215

Certes l’espérance de vie a augmenté (mais pas dans les proportions indiquées par le gouvernement, car cette espérance de vie à la naissance prend en compte la baisse de la mortalité infantile). Si l’on considère à présent l’ "espérance de vie en bonne santé" à la naissance (=le nombre d’années en bonne santé qu’une personne peut s’attendre à vivre), on peut estimer que la plupart des Français prendront leur retraite avec une incapacité : 63,1 pour les hommes et 64,2 pour les femmes, en 2007.
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPECF02228

Messages

  • De plus, l’espérance de vie est bien sûr connectée à la portée et l’efficacité de l’assurance-maladie, à la nocivité des conditions de travail, à la durée et l’intensité de celui-ci.

    Réduire les dépenses sociales et tailler dans l’assurance-maladie, c’est à coup sûr entamer l’espérance de vie.

    Le phénomène a été vérifié dans les pays de l’Est et se vérifie pou les catégories les plus pauvres de nos sociétés.

    Après la retraite, le gouvernement va raboter une nouvelle fois l’assurance-maladie. Et la négociation de la future convention Unedic devrait porter un nouveau coup à la prise en charge du chômage.

    Bref la bourgeoisie va compromettre notre espérance de vie.

    Un gouvernement populaire digne de ce nom devra annuler toutes les mesures anti-sociales prises depuis 25 ans par la gauche comme par la droite : 41 ans de cotise, forfait hospitalier, déremboursement de médicaments et autres.

    Le Front de gauche fera-t-il de cette orientation une condition sine qua non à toute présence gouvernementale ? On voudrait les entendre. ce serait plus engageant que de brailler "unité, unité" sans préciser ce qu’on entend faire de cette unité. Notre méfiance est d’autant plus légitime que sous Jospin, ils n’ont pas fait de l’abrogation des mesures Balladur ou du forfait hospitalier un cassus belli avec le PS.

  • L’espérance de vie future est conditionnée à ce que nous aurons eu dans nos assiettes...Les centenaires d’aujourd’hui ont été nourris dans un pays qui nourrissait 40 millions de personnes sans aucun pesticide...Que deviendront nos organismes avec tout ce que nous aurons ingurgité depuis la fin des années cinquante...? Avec le nombre effrayant des cancers et autres maladies liées au mode de vie, on peut penser que la Grande bourgeoisie a bien calculé son coup ( coût )...? Payer le moins de retraites possibles tout simplement après une vie de labeur qui aura servi à engraisser la mafia financière....Tout ce que l’on nous dit sur l’espérance de vie est faux, car nous n’avons aucun recul suffisant pour étudier l’impact des saloperies que l’on nous met dans la nourriture...