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Questions à Marc Dolez, député socialiste du Nord

Publie le samedi 24 décembre 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

Marc Dolez, député socialiste du Nord. Animateur de Forces militantes, il plaide pour l’élaboration d’un « programme commun » à l’ensemble des formations de gauche.

par Didier HASSOUX

Vous réunissez samedi vos amis pour créer un nouveau courant ?

Au congrès du Mans, nous avons refusé de participer à la synthèse générale. Parce qu’elle ne permettait pas une clarification idéologique et parce qu’elle ne crée pas les conditions du rassemblement de la gauche. Elle n’offre pas non plus une véritable alternative au libéralisme. Avec Gérard Filoche (animateur de Démocratie et socialisme), nous nous adressons ainsi à tous ceux, dans et hors le PS, qui estiment que toutes les leçons du 21 avril 2002 n’ont pas été tirées. Et elles tiennent au respect du non émis le 29 mai. Notre ambition est de replacer le PS au coeur de la gauche.

Pourquoi ne pas rejoindre Arnaud Montebourg ?

Nous allons passer avec Arnaud Montebourg et les siens un accord de partenariat. Ensemble, nous allons d’ailleurs tenir, début février 2006, un grand rassemblement pour tous ceux qui veulent rénover le PS et l’ancrer à gauche.

Que votre ancien partenaire, Henri Emmanuelli, organise des états généraux de toute la gauche ne vous suffit pas ?

Ce n’est pas une question d’homme, mais de ligne. Aujourd’hui, les conditions de l’ancrage à gauche du PS ne sont pas garanties. Pour preuve : la synthèse du Mans s’est faite sur le texte de la direction sortante. Je propose que toute la gauche se rassemble et élabore un programme commun en précisant, pour 2007, des mesures d’urgence sociales et démocratiques. Une fois défini ce programme, nous pourrons alors choisir un candidat unique et commun.

« Toute la gauche », c’est de Laguiller à Kouchner ?

Ce rassemblement doit être le plus large possible. Il s’adresse à tous ceux qui souhaitent une alternative au libéralisme. Et à ceux qui sont disposés à prendre leurs responsabilités pour mettre en oeuvre cette politique.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=345734

Messages

  • Tiens donc, M.Dolez, vous voyez une alternative au libéralisme ?
    Je serais curieux de connaître votre projet, à moins de s’enfermer dans un système étatique qui ne pourrait être que totalitaire pour fonctionner. Tel que celui de l’ex-URSS ?

    • J’aime bien les traditionnelles complaintes des neo-libéraux qui opposent sans cesse à leur dogme la vieilles dictature de l’ex-URSS, comme seul horizon binaire.

      C’est l’amie du général Pinochet qui a théorisé TINA, nous laissant croire que la seule possibilité "naturelle" est celle de l’appauvrissement généralisé, de la fuite en avant, et des atteintes à tous les équilibres de cette terre.

      Cher monsieur dans le doute, bien sur qu’il y a une alternative au libéralisme.

      Elle peut s’énoncer de 2 manières, mais le résultat est le même.

      Partageons les richesses, et si cela ne vous sied guère, que dites-vous de partager la misère, la souffrance, la faim, les emplois qui n’en sont pas, le retrait de toute dignité... vous voyez tout de suite que l’idée de partager la richesse l’emporte, et de loin, sur celle du partage de l’exclusion.

      Allez, bon Nöel et toutes ces choses.

      GoG, passant attentif

  • Oui, il est grand temps que les responsables de la gauche ouvrière se rassemblent en tenant compte des voix du Non à l’Europe libérale du 29 mai dernier, sinon, c’est Sarko qui sera content, et Le Pen encore plus !!!
    Alors Bravo, Dolez et les autres si vous trouvez un programme commun anti-libéral !
    On en a vraiment besoin avec la liquidation de tous les acquis de nos ancêtres en 36 : Sécu, privatisation des biens de l’état, c’est à dire de nous. Des services, oui, mais plus chers, c’est tout ce qu’on aura.
    Et les revirements en douceur sur le droit des femmes à l’avortement libre et gratuit. Je dis ça pour les petits jeunes qui ne se rendent pas compte que s’ils font l’amour librement, avec la pilule, et les préservatifs, c’est parce que leurs vieux se sont battus contre la bien pensance et la réaction.
    Nos dirigeants de gauche ont une grande responsabilité à saisir, sinon, on risque d’être dans les choux comme après 2002 avec les 80% à Chirac. Pire même car la droite se sentira tellement forte qu’elle amplifira toutes les mesures libérales(deux écoles, deux hôpitaux), c’est la droite qui divise la France en deux, comme d’habitude, et après, elle accuse ceux d’en face de vouloir la guerre.
    La droite et Hollande veulent tous nous rendre américains avec deux camps assez proches, et les pauvres qui ne votent plus, dégoûtés.
    Nous, on ne veut plus de pauvreté, ni avec l’abbé Pierre, ni avec Coluche ! On veut la justice, enfin, et la dignité !

    • Contre la pensée unique mondiale, que disent les intellectuels de tous les pays ?
      Elevons le débat !
      La réponse ne réside pas qu’en France. Nous faisons partie d’un ordre mondial.
      Où sont les Voltaire, les Diderot, les Rousseau (et tous les autres que je ne connais pas ailleurs, mais qui inventaient la liberté de tous contre quelques-uns) ?
      Bien au chaud ?
      Je veux lire leurs oeuvres !
      J’ai bien aimé entendre Benjamin Stora parler de la décolonisation à la télé, et expliquer que la France avait toujours été coupée en deux.J’aibien aimé Pena-Ruiz, libre-penseur dans ce monde où les hommes n’aiment décidément pas être libres. Surtout pas les libéraux, avec leurs entreprises privées qui les rendent encore plus accro aux conduites addictives comme sniffer le fric !
      J’aime bien Slavoj Zizek, qui analyse notre société au vitriol, mais les autres, où sont-ils ? Les héritiers de tous ceux qui ont posé des problématiques nouvelles, de Trotski à Deleuze ?
      A quand le grand parti mondial d’une révolution mûre des enseignements du passé. La VIème république, c’est bien beau, mais avec les bases de la Vème, c’est crade ! (exploitation de l’homme par l’homme, c’est bourgeois comme idée). On pourrait peut-être inventer la vie sur la base du service à rendre et non de l’exploitation pour quelques-uns. c’est simpliste, mais ça marche quand c’est bien fait = services publics en France, sans liquider tous les postes qui les font dysfonctionner)
      J’aimerais bien un monde où les gens qui naissent auraient le droit de vivre dans la dignité (et je ne parle pas de bonheur, on est mortels quand même !).
      Si tu es comme moi, réponds-moi !

  • Mais que veulent donc Gérard Filoche et Marc Dolez ? Qu’espèrent-ils de ceux qui sont « hors le PS » ? qu’ils les rejoignent ou qu’ils adhèrent au PS pour conforter leur démarche interne ?
    S’il s’agit de rejoindre Gérard Floche et Marc Dolez, on peut consentir à cet effort à condition de ne pas se laisser aspirer avec eux par la spirale de la « synthèse » !
    Si l’objectif est de muscler, au sein du PS, une opposition à l’actuelle majorité, laissons là ces rêveries intempestives. Le temps n’est plus aux querelles d’appareil, aux tentatives de replâtrage, aux espérances futiles !
    On peut en revanche imaginer Filoche, Dolez et bien d’autres suscitant un mouvement vers la gauche et s’efforçant d’entraîner dans ce mouvement ceux qui ont maintenant définitivement décelé l’irrésistible tropisme du PS vers un centre mou, ceux qui précisément refusent ce glissement, ceux qui toujours se réfèrent aux fondamentaux du socialisme et n’acceptent pas l’abdication du PS, les tragiques adaptations blairistes, schroederiennes, personniennes, ou même zapatériennes aux prétendues exigences de l’économie de marché.
    Peut-être pourra-t-on suivre Gérard, Marc, Arnaud et les autres quand ils auront fait table rase des ragoûts solférinesques et qu’ils se seront tournés vers ceux qui cherchent à recomposer la gauche, à lui redonner le goût de vivre, à retrouver le sens de ce qui la justifie !

    Muncerus