RAT BOUGRI !

Bourgi, l’entremetteur entre les Français et les Africains, le collecteur de fonds mal acquis, qui profitent toujours, est passé, un peu tardivement, à des aveux fort sélectifs au demeurant mettant en accusation certains… et pas d’autres. Retour de morale ou de manivelle ?

Un acteur « imprévu » et totalement méconnu jusqu’à ce jour vient de faire son apparition sur la scène politique française… comme par un hasard qui n’en est aucunement un.

L’homme, Bourgi de son nom, était, dit-il, « transporteur de valises », dans une vie antérieure entre la France et l’Afrique.

Il ne le fut pas, malheureusement, dans le cadre honorable d’une lutte de libération comme ceux du réseau Janson qui s’impliquèrent totalement dans la guerre d’Algérie… au risque de leur vie.

Non !

Bourgi n’était qu’un vil et servile ramasseur de billets malodorants servant à financer la campagne de ceux qui, en France, se prétendent démocrates, argent provenant des richesses de pays dépouillés par des despotes africains.

C’est du moins lui qui l’avoue… bien tardivement, d’ailleurs !

Voilà pour ce qui est du bonhomme.

Toutefois, le sujet de ma chronique n’est pas de parler des activités d’un individu de l’ombre, magouilleur et tricheur, mais de ses motivations… celles d’aujourd’hui… en somme des non-dits !

M. Bougri fait son mea culpa et nous gratifie de quelques secrets qu’il a envie de partager ici et maintenant avec les Français après les avoir gardés pendant de longues décennies.

Certes, l’homme avait flirté avec de nombreux gouvernements et s’était fait l’avocat du diable dans maintes circonstances et on peut comprendre qu’il ne se soit pas dévoilé bien avant sachant qu’il faisait partie de toutes les nomenklaturas et de tous les complots. Mais, ce qui me parait peu crédible c’est qu’il le fasse aussi spontanément, aujourd’hui, en invoquant une conscience qu’il n’avait jamais eue auparavant et qui ne l’avait jamais chatouillé. .. c’est le moins que l’on puisse écrire !

L’homme savait pourtant qu’il transportait des millions de francs ou d’euros provenant de pays dont les populations, dépouillées sans vergogne, crevaient de faim, étaient dirigées par des tyrans qui les torturaient, les affamaient, les privaient de liberté. Pourquoi alors n’avait-il absolument rien « ressenti », à l’époque, d’autant qu’il se savait entreprendre des opérations fort malveillantes, terriblement louches, absolument interdites et particulièrement immorales ?

Soudain, à quelques mois des élections ne l’oublions pas, curieusement, Bourgi retrouve mémoire et morale et nous vomit malproprement ses tripes mais en prenant bien soin de le faire sur des coupables bien précis… particulièrement sélectionnés !

Cela ne me parait pas très… catholique mais extraordinairement cathodique.

Était-ce pour le simple plaisir de se faire connaitre ?

La chose parait peu probable car si l’homme est resté dans le secret depuis fort longtemps cela suppose qu’il avait opté volontairement pour l’anonymat sachant pertinemment que c’est justement cette pratique qui ferait sa richesse.

Alors pourquoi cette apparition sur la scène politique subite et « spontanément calculée » ?

Il n’est pas difficile de le comprendre car l’artifice est un peu gros. Mais plus c’est gros et mieux ça passe !

Tout d’abord, il faut savoir que Bourgi a mis en cause deux figures importantes de la politique française : l’ancien Président de la République, Chirac et l’ex-premier ministre, De Villepin.

Mais, apparemment, il ne visait que le second.

En effet, De Villepin annonce indirectement sa candidature aux présidentielles. Il ne fait plus partie de l’UMP donc il peut être désigné par le Mouvement qu’il a crée. Et, même s’il a peu de chance d’être élu, en temps normal du fait de son inexpérience, il peut l’être aujourd’hui car les Français opteront pour un vote de sanction contre Sarkozy.
Ce dernier l’a très bien compris. Et le connaissant comme nous le connaissons, sachant qu’il a trahi de nombreux amis et compagnons de lutte, qu’il est un opportuniste dans l’âme, qu’il n’a pas hésité à faire virer un directeur de publication qui avait édité quelques lignes sur son ex-épouse Cécilia, qu’il avait fait même interdire l’édition d’un livre sur elle… nous pouvons alors comprendre que l’affaire Bourgi s’apparente à celle de Clearstream. Parce que, comme Carthage pour Rome, il faut détruire De Villepin pour Sarkozy.

Et notre Empereur s’y attelle… en y mettant du cœur ; rappelons-nous qu’il avait juré d’accrocher De Villepin à un crochet de boucher par les c… !
Dès lors, l’affaire Bourgi parait bien Rat-Bougrie.