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Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”
Publie le dimanche 24 janvier 2010 par Open-Publishing4 commentaires
Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”
Le Parisien.fr : Les élus locaux vous demandent de venir ?
Rachida Dati : Je suis sollicitée. J’aime le terrain. C’est pour cela que je tiens toujours à ouvrir mes réunions à tous, qu’ils soient sympathisants de l’UMP, du PS ou du FN. Je ne suis pas sectaire ! Je considère notamment qu’on a caricaturé les électeurs du FN, et qu’ils se sont sentis abandonnés ! C’est important d’expliquer, d’aller à leur rencontre, de leur dire quels sont nos convictions, nos projets. Je le répète : il ne faut craindre aucun débat.
Propos recueillis par Frédéric Gerschel et Henri Vernet
Députée européenne, l’ancienne ministre de la Justice juge que les régionales ne sont pas forcément perdues pour la droite et tend la main aux électeurs lepénistes. Elle explique aussi pourquoi elle a choisi de devenir avocate même si la date de sa prestation de serment au barreau de Paris n’est toujours pas fixée.
Vous avez récemment décidé de devenir avocate. N’êtes-vous pas suffisamment occupée par vos différents mandats ?
Rachida Dati. Je ne comprends pas le grand intérêt que cela suscite.
J’ai été heureuse comme magistrate et j’ai souhaité reprendre un métier, celui d’avocate. Comme disait Philippe Séguin, la politique ce n’est pas un métier, c’est un engagement. J’ai un engagement politique dont je ne veux absolument pas me défaire et j’aurai aussi un métier. On reproche parfois aux responsables politiques d’être coupés de la réalité et de la société civile, ce ne sera jamais mon cas.
Mais la plupart de vos collègues qui deviennent avocats le font pour obtenir un complément de revenu…
Je travaille à plein temps depuis l’âge de 16 ans et demi. Gagner sa vie, pour moi, n’est pas une honte, ce n’est pas tabou. Bien entendu, il y aura un aspect financier mais cela ne m’empêchera pas de m’investir pour des causes ou des personnes en difficulté sans contrepartie. Tout sera transparent. Il n’y a rien d’exceptionnel à cela. A droite comme à gauche, d’autres élus ont fait le même choix comme Pascal Clément, Robert Badinter, Noël Mamère ou Jean Glavany. Il n’y a pas de quoi en faire toute une histoire.
L’Europe a semblé absente lors du séisme en Haïti contrairement aux Etats-Unis. Trouvez-vous cela décevant ?
Ce qui s’est passé à Haïti est un drame humain épouvantable et nous vivons actuellement un moment important de solidarité émotionnelle internationale. Mais il ne faut pas s’émouvoir puis oublier. Le rendez-vous historique de l’Europe sera un engagement durable pour la reconstruction matérielle et administrative d’Haïti.
Qui doit en être le garant ?
Toutes les institutions européennes doivent être engagées : le Parlement, la Commission, le nouveau président de l’Europe, Herman Van Rompuy, et la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton. Le traité de Lisbonne, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, a doté l’Europe d’une boîte à outils efficace. En Haïti, l’UE doit inscrire son action dans la durée. Il est vrai aussi que ce type de catastrophes plaide pour la création d’une protection civile européenne, visible et réactive.
Beaucoup doutent de votre engagement européen. On dit que vous êtes allée au Parlement de Strasbourg à reculons…
C’est faux. J’ai toujours mis beaucoup de passion dans tout ce que j’ai fait. Que ce soit aide-soignante, magistrate, ministre, conseillère ou porte-parole. J’aime la politique, j’aime convaincre et j’aime militer.
Le Parlement européen est une enceinte tout à fait adaptée à mes engagements. On ne le sait pas assez : l’UE a été très en pointe dans de nombreux sujets qui touchent à notre vie quotidienne comme la protection de l’environnement, la sécurité alimentaire, les produits toxiques dans les jouets, la baisse du prix des communications des téléphones mobiles, mais aussi la sécurité avec les mandats d’arrêts internationaux ou l’interconnexion des casiers judiciaires.
Comment voyez-vous les élections régionales, que certains prédisent catastrophiques pour la droite ?
Les élections, ce ne sont pas des sondages. J’ai appris une chose en politique, c’est qu’il faut faire campagne avec un projet, aller l’expliquer sur le terrain et ne jamais craindre le débat. J’ai mon activité européenne, j’ai mon activité parisienne dans le VIIe mais je m’implique également dans la vie de notre mouvement en participant à beaucoup de réunions publiques, que ce soit à Strasbourg, à Toulouse, dans la Somme ou comme à Sens, cette semaine.
Les élus locaux vous demandent de venir ?
Je suis sollicitée. J’aime le terrain. C’est pour cela que je tiens toujours à ouvrir mes réunions à tous, qu’ils soient sympathisants de l’UMP, du PS ou du FN. Je ne suis pas sectaire ! Je considère notamment qu’on a caricaturé les électeurs du FN, et qu’ils se sont sentis abandonnés ! C’est important d’expliquer, d’aller à leur rencontre, de leur dire quels sont nos convictions, nos projets. Je le répète : il ne faut craindre aucun débat.
Vous en parlez à Nicolas Sarkozy ? Vous le rencontrez ?
Nous nous sommes vus à plusieurs reprises avant Noël. Nous avons discuté de mon activité parlementaire, mais aussi plus largement de l’UMP et des réformes à venir. Il a souhaité que je continue à m’impliquer et à m’engager dans la vie du mouvement.
A-t-il évoqué un retour au gouvernement ?
Ce n’est ni à l’ordre du jour ni une fin en soi.
Fallait-il lancer ce débat sur l’identité nationale, malgré ses dérapages ?
C’est un sujet qui a été mis de côté, puis complètement oublié. A force de ne plus l’évoquer, il ne faut pas s’étonner de faire face à des amalgames ou à des mots malheureux. Il faut mettre ce débat sur la table pour bien rappeler ce qu’est être français, quels sont les principes et les valeurs qui nous permettent d’avoir une communauté de destin et de définir ensemble une grande ambition pour notre pays. Notre identité, ce n’est ni le repli sur soi ni le rejet de l’autre qui sont des attitudes dangereuses.
Etes-vous favorable à une loi sur la burqa, comme Jean-François Copé ?
Le voile intégral n’est ni un signe religieux ni un problème culturel ou traditionnel. C’est une atteinte à la dignité ! Ce n’est pas en accord avec nos valeurs républicaines, encore moins avec le principe de l’égalité homme-femme. Il faut à la fois éviter de stigmatiser et rappeler qu’on ne peut pas accepter de vivre et de cohabiter avec des personnes dont on ne connaît pas le visage. Jean-François Copé a fait preuve de responsabilité et de courage en soulevant la question et en proposant une loi.
Quelle réaction vous inspirent les récents propos de Luc Ferry vous accusant de ne pas servir à grand-chose ?
Je le renvoie à mon bilan et aux deux ans de réformes que j’ai menées : réforme de la carte judiciaire, de l’Ecole nationale de la magistrature, création des classes préparatoires intégrées, sécurisation et informatisation des juridictions, instauration des peines planchers et de la rétention de sûreté, création du juge des victimes et des centres d’éducation fermés avec prise en charge pédopsychiatrique des mineurs délinquants… Je préfère le Luc Ferry qui écrit à celui qui parle. Le premier prend au moins le temps de réfléchir.
Messages
1. Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”, 24 janvier 2010, 13:28, par Mengneau Michel
balaise comme récup....de toute façon, qui se ressemble s’assemble !
2. Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”, 24 janvier 2010, 13:30
Ah....Rachida...Fadela...On leur passerait volontiers la burqa pour cacher leur hideuse face de Kollabo.
1. Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”, 24 janvier 2010, 14:07
En 3 ans d’UMP, le taux de chômage est passé de 8% à 11 ou 12%. Plus de 1 millions de demandeurs d’emploi en plus du fait d’une politique calamiteuse. (PS puis UMP) Et mal-heu-reu-se-ment, il y a fort à parier que cette hausse n’est pas terminée.
Contre 90 000 sans-papiers chassés hors de France.
En Italie, on leur tire dessus.
Pendant ce temps toute une classe de bourgeois parasites se gave. La Côte d’Azur est remplie de béton ( pire en Esspagne), de propriétaires parasites de maisons secondaires souvent étrangers. Pendant ce temps, 1 millions de personnes connaissent le mal logement ou vivent dans la rue.
Les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues. On reprend les mêmes et on recommence ?
3. Rachida Dati : “On a caricaturé les électeurs du FN.”, 24 janvier 2010, 17:26, par momo11
Avec rachida,c’est l’intelligence qui est caricaturée !momo11