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Revenu citoyen : un débat qui dérange

Publie le mardi 22 janvier 2008 par Open-Publishing
14 commentaires

La proposition d’André Gerin, maire communiste de Vénissieux, de « refondre toutes les aides sociales existantes en un revenu minimum d’existence accordé dès la majorité, voire des 16 ans, sans contrepartie » (Humanité dimanche n° 94) pourrait bien devenir une des thématiques centrales du prochain congrès du PCF de décembre 2008.

Les politiques économiques inspirées du néolibéralisme ont entraîné une augmentation exponentielle de la misère et de la précarité.

Les classes dirigeantes tenantes de la pensée unique néolibérale, quelles soient liées à la droite ou au socialibéralisme, en ont inversé le principe de responsabilité : la précarité de masse et la misère qui en découle ne sont pas le symptôme d’une faillite généralisée du modèle de développement mais de la responsabilité directe des populations incapables de s’adapter aux exigences du monde contemporain.

Forts de ce principe honteux, les gouvernements successifs ont interprété les politiques d’insertion non pas comme un droit mais comme un système de contrôle généralisé des populations en les transformant en véritables systèmes de harcèlement et de persécution.

Le plein emploi n’étant pas à l’ordre du jour, le patronat a pu profiter de la situation en imposant une flexibilité et des relations de travail moyenâgeuses.

Il a, avec la bénédiction de l’Etat, exploité sans vergogne cette misère poussant hommes et femmes à la désespérance.

Ce revenu d’existence que nous préférons appeler « revenu citoyen » peut devenir la première étape d’un droit à se défendre contre les politiques néo/libérales.

La misère et la précarité au travail sont aujourd’hui au centre de l’exploitation capitaliste et demeurent essentielles à la réalisation du profit.

Revendiquer le droit à un revenu d’existence individuel et sans contrepartie, indépendamment du droit à une formation rémunérée et à un emploi valorisant, signifie se positionner au coeur du conflit de classe et dépasser tout positionnement corporatiste ou d’accompagnement de l’actuelle
politique de classe.

Messages

  • Je suis entièrement d’accord.
    Quand je vois comment les artistes sont traités, c’est la porte ouverte à la mort de la culture !

    • C’est la position de l’ultralibéral Madelin. Y a pas de doute le PCF progresse
      Bigoudène

    • et si je ne m’abuse, de Boutin aussi... ainsi que de Toni Negri, "altermondialiste"...

      ceci dit, Guérin n’est pas le PCF à lui tout seul :)

      Thom

    • C’est une question sérieuse qu’il faut discuter à fond.

      1/ La lutte fondamentale doit porter sur le plein emploi : se placer en dehors de cette logique c’est ouvrir des débats sans fin, tous à l’avantage du capitalisme.

      2/ S’il y a impossibilité d’offrir un emploi à une personne, quelle qu’en soit la raison (maladie, pas d’emploi momentanément disponible, etc.) alors l’Etat (la collectivité) est en défaut et doit donner une compensation, le temps qu’un emploi adapté soit trouvé.

      De cette façon, on reste dans la logique du plein emploi et le travail reste un moyen d’être reconnu comme membre à part entière de la société. Il peut aussi devenir un moyen d’épanouissement, mais cela demande en plus une transformation de la formation, de l’orientation, de l’organisation du travail, etc.

      Ainsi renverser la question en proposant un revenu citoyen, c’est s’éloigner du plein emploi et accepter que le chômage organisé par les capitalistes soit dans leurs mains une arme pour acroître l’exploitation, quelles que soient les mesures caritatives qu’on y opposera.

      JeanNimes

    • Bigoudéne,Thom,si Sarko dit qu’il fait jour à midi faut le traiter de menteur ?

      Le Pen à voté non,fallait voter oui au réfenrendum ?

      Amener des arguments,débattre me parait plus interressant.

      JCG

    • on parle bien d’argent public là ?

      Boutin, par exemple, dit qu’il n’y aurait pas de critères de revenus, de quotient familial...

      ça me dérange,

      mais je ne demande qu’à en débattre ;)

      Thom

    • Thom a parfaitement raison !

      Le revenu citoyen doit être conçu comme un dû pour tous ceux que
      la crise économique a mis dans la merde.

      Il doit donc y avoir des critères de revenu pour y avoir droit.

      Mais attention j’ai dit critères de revenu pas de comportement !!!

      Paolo

  • Les positions dogmatiques sur ce sujet me donnent envie de vomir. Les jeunes qui se prostituent pour payer leur études, ça ne vous trouble pas ?
    Vous ne sortirez donc jamais de votre cathéchisme ?
    Le réalité en vous saute pas à la figure ?
    Pas étonnant que le PCF soit complètement à côté de la plaque et ne veuille plus rien dire pour les gens.
    Tant mieux pour ceux qui ont un boulot et tant pis pour les autres !

    Cigale

  • 1/ La lutte fondamentale doit porter sur le plein emploi : se placer en dehors de cette logique c’est ouvrir des débats sans fin, tous à l’avantage du capitalisme.

    Le plein emploi est une illusion. La technologie ainsi que l’obligation de parvenir à une société de décroissance, rendent obsolète l’aliénation au travail.

    Dans moins de 20 ans la robotique rendra caduque la majore partie du travail humain. Nous n’aurons le choix qu’entre 2 solutions =>
    * Subir et souffrir ou réclamer que l’ensemble de l’activité robotique (création de richesses) soit convertie en revenu citoyen.

    L’état exercera sont contrôle (asservissement) via l’obtention ou non du revenu selon la docilité des ayant droits.

    Le revenu citoyen est la première étape d’un processus transitoire qui à pour but la suppression du capitalisme.

    Une fois les robots autonomes et capables de subvenir à tous nos besoins, le capitalisme n’aura plus de raison d’être.

    Soit le peuple légifère (via élection) dans l’optique du progrès pour tous soit il abandonne sont avenir au marché et les patrons ferons des robots nos ennemies.

    Nous n’avons plus d’autre choix

    AAP

    • C’est bien ce qu’il faut faire : se projeter dans l’avenir. Il n’est plus question de donner le plein emploi à tous les citoyens qui le veulent, mais bien garder le cap sur plus de fric pour les patrons-actionnaires. La preuve, personne n’a fait gaffe à l’affaire du clonage des bêtes, mais nous y voilà. C’est le même processus que pour les OGM. les scientifiques ont d’abord assuré pour les deux cas, que ces recherches avaient pour finalité des raisons médicales. Et voilà qu’aujourd’hui ça dérape, ils en sont à proposer de vendre de la viande clonée ! Et un spécialiste de nous expliquer, qu’en effet le clônage sert surtout à reproduire les bêtes les plus productives, en viande et en lait, par ex., pour que tout le monde s’y retrouve, surtout les labos qui pratiquent le clonage (c’est pas gratos, histoire de brevet), et les industries agricoles.

      Tout est dit !

      Alors bien sûr, reste plus que le "revenu citoyen", car entre le clônage, les OGM, les robots, les heures sups, les semaines à plus de 40 heures, il ne restera plus beaucoup d’emplois vacants pour tout le monde. Faut pas rêver, la source du travail se tarit sérieusement ! Faut penser dès à présent, à l’après !

    • Voilà bien pourquoi la question est sérieuse !

      1/ La robotique va certainement transformer considérablement les modalités de la production et donc du travail. Mais pour autant, il y aura besoin encore d’humains pour produire et les humains peuvent travailler dans des productions qui aujourd’hui ne sont pas du tout réalisées. Les activités culturelles, les conservations du patrimoine, de la diversité biologique etc., les gestions environnementales et démocratiques sont des tâches qui constituent des sources d’emploi non développées aujourd’hui.

      2/ La source de la création de richesses est le travail humain. Une société où les humains seraient oisifs et auraient un revenu venant de la production des robots est une vue de l’esprit... les utopistes qui se sont engagés dans cette voie n’ont jamais pu résoudre le problème fondamental : c’est le travail (activité nécessaire socialement pour produire et reproduire les conditions de vie et de production) qui permet aux humains de se développer.

      3/ S’il y a aliénation dans le travail cela vient de l’exploitation capitaliste et de la division en classes de la société. Ce n’est pas le travail qui est aliénant en lui-même...

      JeanNimes

    • Le revenu citoyen ne s’oppose pas à l’emploi.

      Dans le capitalisme mondialisé l’exploitation du travail humain sous la forme de travail salarié reste la source du profit. La mondialisation de l’organisation du travail a permis aux classes possédantes de modifier l’organisation du travail, de plus en plus à fil tendu, et sa rentabilité.

      Dans le sociétés jadis industrielles et régis par un capitalisme encore défini par des frontières nationales, les licenciements massifs (délocalisations) ont provoqué un phénomène de chômage de masse sans pour autan diminuer le nombre des salariés au niveau mondial.

      Souvent la demande d’un retour au plein emploi a abouti à une dévalorisation de la valeur salariale.

      C’est dans ce contexte que le revenu citoyen sans condition (comme le SMIC d’ailleurs) pose le problème d’un revenu minimum et agit comme un outil fondamental dans la negotiation salariale avec le patronat.

      Il ne s’agit absolument pas de charité ni d’un réflexe humanitaire.

      C’est au contraire une revendication essentielle pour rétablir un rééquilibrage entre la masse salariale et le profit réinvesti dans la sphère spéculative.

      S’y opposer par pour esprit idéologique (vive l’idéologie du travail !!) ne fait que apporter des armes supplémentaires au patronat.

      Paolo

    • Va bossé en usine et tu comprendras peut-être si le travail n’est pas aliénant !!!
      AAP

    • Pour JeanNimes.

      Une société où les humains seraient oisifs et auraient un revenu venant de la production des robots est une vue de l’esprit...

      Avoir un revenu est l’étape transitoire => période d’adaptation durant la substitution graduelle du travail humain par celui des robots. Une sorte de système tampon pour adoucir la crise. L’objectif à atteindre et un monde sans argent. Plus de besoins, plus de travail, plus de chefs !! Décroissance.

      c’est le travail (activité nécessaire socialement pour produire et reproduire les conditions de vie et de production) qui permet aux humains de se développer.

      => C’est quoi cette connerie ? (Et je reste polis) Tu as trouvé cela ou ? Dans la bible ou chez Marx ? Remplace humain par robot et la production sera la même, il ni a que la finalité qui change. Ainsi plus d’exploitation de l’homme par l’homme et fin du capitalisme. Moi je travail pour vivre et non l’inverse.

      Le mini poste d’avant (aliénation au travail) est aussi pour toi, je l’avais écris sous le coup de la colère, désolé. Loin de moi l’idée que tu sois un fainéant. Sache que mes camarades et moi-même, sans aucune hésitation nous ne refuserions notre remplacement par des robots contre un revenu citoyen, plutôt que de nous tuer en 3/8 en bousillant notre santé payer au SMIC.
      AAP