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Riposte à "la Riposte" sur l’avenir du PCF
Publie le mercredi 29 décembre 2004 par Open-Publishing6 commentaires
Le PS représenterait le parti du salariat ?
Il vaut mieux lire cela qu’être aveugle.
La Riposte se prononce pour que le PCF se dirige vers une nouvelle trahison de la classe ouvrière, en préparant dès maintenant l’alliance avec les autres partis de "gauche", probables vainqueurs en effet en 2007.
Il faudrait que les choses soient claires : si le PCF a envie de disparaître définitivement, qu’il suive le conseil de la Riposte.
Car le PS ne cherche même pas à cacher qu’il ne remettra pas en cause les destructions des retraites, de la Sécu, et des services publics, qu’il a d’ailleurs préparées à chaque fois qu’il était au pouvoir depuis plus de 20 ans.
Le peuple vit dans le déni du réel.
Les succès électoraux du PS en 2004 reposent uniquement sur cette espèce de lâcheté et d’impuissance volontaire qui frappe le salariat.
Le peuple pardonnera au PS de poursuivre la politique de Raffarin.
Il ne le pardonnera pas au PCF.
La moyenne d’âge est très élevée au PCF.
Si la direction de ce parti commet l’erreur de suivre les "conseils" de la Riposte, c’est une extinction biologique qui attend ce parti.
Messages
1. > Riposte à "la Riposte" sur l’avenir du PCF, 30 décembre 2004, 13:18
Chers camarades,
La réaction de René Sens à notre texte sur le programme et la stratégie du PCF nous critique mais ne propose rien de concrêt. La Riposte est un journal marxiste. Il présente un programme communiste et révolutionnaire, et cherche à convaincre les militants communistes et syndicaux de la justesse de ce programme. Comme il est dit clairement dans notre texte, La Riposte considère que le programme actuel du PCF ne présente aucune alternative sérieuse au capitalisme, et qu’il serait totalement inacceptable de rentrer dans un nouveau gouvernement de gauche pour poursuivre la politique pro-capitaliste (privatisations, restrictions bugétaires, précarité etc.) mise en oeuvre par le gouvernement Jospin.
Mais ceci ne suffit pas pour René, qui va jusqu’à écrire : "La Riposte se prononce pour que le PCF se dirige vers une nouvelle trahison de la classe ouvrière, en préparant dès maintenant l’alliance avec les autres partis de "gauche", probables vainqueurs en effet en 2007."
Cette approche envers la question des alliances est incorrecte. Elle contredit tout ce que les plus grands représentants du marxisme, comme Marx lui-même, et comme Lénine, ont enseigné en matière de stratégie électorale. Il suffit de lire, par exemple, le livre remarquable de Lénine, "La maladie infantile du communisme" pour s’en rendre compte.
Par exemple, en réponse aux révolutionnaires britanniques comme Willie Gallagher, qui, dans la perspective de former un Parti Communiste, refusaient d’avance tout soutien au Parti Travailliste, Lénine, après avoir salué "l’esprit révolutionnaire admirable" des militants en question, leur expliquait que cette qualité ne suffira pas pour faire avancer la cause du communisme en Grande-Bretagne. "Que les Henderson, les McDonald et les Snowden [les Jospin, Hollande, Fabius de l’époque] soient irrémédiablement réactionnaires, cela est exact. Il n’est pas moins exact qu’ils veulent "administrer" selon les vieilles règles bourgeoises et se comporteront forcément, une fois au pouvoir, comme les Scheidemann et les Noske. Mais il ne suit point de là que les soutenir, c’est trahir la révolution. Il s’ensuit que les révolutionnaires de la classe ouvrière doivent, dans l’intérêt de la révolution, accorder à ces messieurs un certain soutien parlementaire." Si les communistes veulent porter leurs idées à l’attention de la classe ouvrière, "faute de quoi nous risquons de n’être plus que des bavards" écrit Lénine, "nous devons d’abord aider Henderson ou Snowden à battre Lloyd George et Churchill [les Chirac et Raffarin de l’époque ]."
Contre l’argument qui consistait à refuser tout "compromis" avec les dirigeants travaillistes, Lénine insistait, au contraire, sur la nécessité de proposer un compromis avec ces dirigeants dans le cadre des élections législatives. Les communistes devaient demander une entière liberté de propagande en faveur de leurs idées, disait-il, en échange de leur soutien électoral. Dans le cas où les dirigeants travaillistes refuseraient ce compromis, poursuivait Lénine, les communistes pouvaient présenter des candidats dans un nombre infime de circonscriptions, et uniquement dans celles où la présence d’un candidat communiste n’empêcherait pas la victoire du Parti Travailliste. Dans toutes les autres circonscriptions, les communistes devaient appeler haut et fort à voter travailliste. Lénine estimait que, malgré le caractère pro-impérialiste des dirigeants travaillistes - qui avaient soutenu sans réserve le carnage impérialiste de la guerre de 1914-18 - il fallait soutenir le principal parti des travailleurs britanniques pour qu’ils fassent eux-mêmes l’expérience de leurs dirigeants au pouvoir, ce qui les aiderait à prendre conscience de la véritable nature des ces dirigeants et à s’émanciper de leur influence.
A moins de considérer que Lénine prônait, lui aussi, "la trahison de la classe ouvrière", les arguments de ce dernier devraient donner à réfléchir à des camarades comme René, qui, à partir d’une animosité tout à fait légitime vis-à-vis de la politique défendue par la direction actuelle du PS, en tirent des conclusions tout à fait erronées.
Le PS est, qu’on le veuille ou non, le principal parti du salariat. Les dernières élections le démontrent clairement, et non pas pour la première fois. Le programme du PS est pourtant pro-capitaliste. Est-ce contradictoire ? Oui, complètement ! Et c’est précisément pour cette raison que l’avenir réserve au PS une longue série de crises et de convulsions internes.
Le fait d’appeler à voter pour le PS ne signifie nullement cautionner ni son programme, ni ses dirigeants, pas plus que le fait d’appeler à voter communiste constitue une approbation du programme actuel du PCF. En mettant le PS au gouvernement — car quelle est l’alternative ? La droite, peut-être ? — nous faciliterons la prise de conscience de la part de cette grande masse de travailleurs et de jeunes quant au caractère pro-capitaliste de sa politique. Quand le PS est dans l’oppostion, ses dirigeants "gauchisent" leur discours (il paraît que Hollande est contre la privatisation tout d’un coup !), alors que quand ils sont au pouvoir, il ne s’agit pas de paroles, mais d’actes.
La question fondamentale est celle du programme que propose le PCF. Si les dirigeants du PCF avaient dénoncé la politique de Jospin entre 1997 et 2002, au lieu d’accepter docilement les privatisations etc., le PCF se serait renforcé au cours de cette période. Il a perdu du terrain parce qu’il était associé à la politique de Jospin.
Le fait de refuser tout soutien au PS au deuxièmes tours, comme semble proposer René, équivaut à laisser passer la droite. Ce serait démarche catastrophique qui, au lieu de renforcer le PCF, ne pourrait que l’affaiblir davantage.
Fraternellement,
Greg Oxley
pour La Riposte
1. > Riposte à "la Riposte" sur l’avenir du PCF, 30 décembre 2004, 16:25
Bonjour,
Greg Oxley dit :
"il fallait soutenir le principal parti des travailleurs britanniques pour qu’ils fassent eux-mêmes l’expérience de leurs dirigeants au pouvoir, ce qui les aiderait à prendre conscience de la véritable nature des ces dirigeants et à s’émanciper de leur influence."
Les travailleurs français n’ont t’ils pas déjà fait leur propre expérience du PS ? J’ai un peu de mal avec cet arguement. Merci
Christophe, PCF
2. > Réponse à Greg et Christophe, 30 décembre 2004, 18:25
Pour moi je pense que sa survie passera par un programme révolutionnaire qui s’attaque rééllement au causse de toutes les souffrances, donc au capitalisme pour l’abattre et l’éradiquer de la société. Il est vrai que dans le dernier gouvernement il a suivi bec et ongle le PS dans sa forme libérale, se détournant du peuple, mais il appartient au peuple de se dotter d’un parti communiste révolutionnaire et de consigner sa direction actuelle qui fait obstacle, là ou doit être dorénavant sa place, à savoir la poubelle de l’histoire.
pierre
3. > Riposte à "la Riposte" sur l’avenir du PCF, 30 décembre 2004, 22:45
Chers camarades,
Christophe a raison. On a déjà fait l’expérience du PS au pouvoir. Et, justement, l’attitude des travailleurs envers les dirigeants socialistes a été radicalement transformée en conséquence. C’est précisément pour cette raison que La Riposte met l’accent sur le programme que doit défendre le PCF. Car si le PCF avait adopté l’attitude que nous préconisons dans notre texte (PCF : alliances, stratégie électorale et participation gouvernementale) il aurait bénéficié grandement de l’expérience des années Jospin. Malheureusement, on avait droit le triste spectacle de Robert Hue et compagnie en train de justifier les privatisations etc.
Le PS sera soutenu contre la droite malgré son programme. Ses dirigeants ne suscitent aucun enthousiasme. C’est pourquoi est il plus urgent que jamais de faire avancer les idées du marxisme et le programme du socialisme authentique au sein du PCF, afin d’offrir une alternative sérieuse à la politique défendue par la direction du PS.
Fraternellement,
Greg Oxley
4. > Riposte à "la Riposte" sur l’avenir du PCF, 30 décembre 2004, 22:56
Mais enfin les gars, vous rêvez ! Le PCF est un appareil rompu aux magouilles, aux opérations électorales, aux compromis, avec une bureaucratie bien installée, qui place ses membres dans les assemblées, bien au chaud et bien payés (voir Robert HUE, sinistre pantin qui siège au Sénat)... et vous croyez comme cela que cette bureaucratie est transformable, perfectible ? Vous révez complètement. Vous révez comme les militants du PS (style Filoche) qui croient naïvement (à moins qu’ils aient quelques intérêts) qu’ils vont pouvoir faire évoluer ce parti.
Vous perdez votre temps dans des structures bureaucratiqes qui doivent être désertées par des gens comme vous.
Le temps n’est plus à ces structures vermoulues et corrompues.
Rémi
5. > Réponse à tout le monde, 3 janvier 2005, 20:00
http://www.republique-des-lettres.com/journal/rl06199401.php