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SBFM en lutte...

Publie le vendredi 31 octobre 2008 par Open-Publishing
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SBFM. « Le plan de charge s’achève en février »

Au quatrième jour du mouvement de grève du personnel de la SBFM de Caudan (Le Télégramme de mercredi), la direction de la fonderie a accepté de sortir de son mutisme. Giovanni Galeazzi, directeur du site, s’explique.

« Nous sommes dans une situation bizarre, explique le directeur du site Giovanni Galeazzi. La grève a été déclenchée par le syndicat CGT sur une rumeur qui n’est pas motivée. Il n’est pas question de mettre en place un plan social. »

Aucune visibilité

Luc Bramy, consultant extérieur du groupe italien ZEN qui détient la SBFM, a eu l’occasion de le répéter plusieurs fois dans l’après-midi au personnel. Sans toutefois convaincre car il reconnaît qu’il y a sureffectif : « Les salariés veulent nous entendre dire qu’il n’y aura pas de licenciement. On ne peut pas le dire car nous n’avons aucune visibilité à long terme. Ils veulent des certitudes. Nous n’en avons pas... » L’équation se pose en ces termes. D’une part, les constructeurs automobiles « refusent de donner leurs prévisions pour les prochaines semaines. » D’autre part, le plan de charge de l’entreprise ne va pas au-delà de la semaine « 6 » et le volume de production ne cesse de baisser.

« Notre développement c’est ici »

Comptant en partie sur des mesures de plan amiante pour réduire les effectifs, la SBFM a choisi de recourir au chômage partiel. « Le plan social n’a aucune raison d’être. On n’y réfléchit même pas. Notre trésorerie ne nous le permet pas », insiste Giovanni Galeazzi qui se veut même rassurant : « L’actionnaire principal, Garro, y croit. Nous avons amené ici des fabrications qui, jusqu’alors étaient réalisées en Italie. Les sites italiens, situés en ville, ne peuvent plus s’agrandir. Ici, tout est possible. Nous voulons installer de nouvelles machines de coulage plus performantes, mais il faut revenir à une gestion normale de la société. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Les mesures de chômage partiel sont prises pour sauver l’entreprise et réduire ses coûts pour garantir son équilibre. »

Les salaires réclamés

Hier, le versement des salaires du mois d’octobre a été longuement discuté. « Sans paie, on ne retourne pas au travail », disaient les grévistes. « Sans reprise du travail, il est impossible de faire les fiches de paie », rétorquait la direction. Problème de trésorerie ? Giovanni Galeazzi dément. Luc Bramy précise : « Nous devons faire un certain nombre d’opérations qui ne sont pas possibles depuis le blocage. Nos factures, par exemple, ne peuvent être confiées à la banque tant qu’il y aura ce blocage ». Hier soir, les salariés demandaient toujours aux pouvoirs publics d’organiser une table ronde en terrain neutre.

Yves Guégan

Circulation bloquée et face-à-face tendu

Manifestation, blocage sur la voie express, et face-à-face houleux avec la direction... le mouvement du personnel de la SBFM est monté en puissance hier. Entamée à 10 h à Hennebont, l’action des manifestants a ensuite provoqué d’importants ralentissements sur la voie express. Les grévistes ont en effet bloqué la circulation entre Lorient et Vannes, dans les deux sens. Les salariés en colère ont ensuite pris le chemin de la mairie de Caudan, où s’étaient réfugiés plusieurs membres de la direction, notamment Giovanni Galeazzi, directeur du site et Luc Bramy, consultant extérieur.

Au terme d’échanges, très vifs, les grévistes ont décidé de retenir les membres de la direction jusque 21 h, heure à laquelle un fax de l’actionnaire Garro annonçait le retrait des pouvoirs qui ont été délégués aux cadres, « incapables d’assumer librement leurs responsabilités ».

Messages

  • Hier, avant de se rendre en mairie de Caudan (notre photo) des salariés de la fonderie ont perturbé la circulation à Lorient. Photo : Ouest-France.
    Le climat reste très tendu à la fonderie de Caudan sur laquelle pèse la menace d’un plan social.
    Les salariés de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM) ont séquestré hier soir trois dirigeants de l’entreprise, dont Giovanni Galeazzi, le représentant de l’actionnaire Zen Garro, dans la mairie de Caudan. La direction y avait réuni l’encadrement. Pendant près de deux heures les deux parties ont discuté des mesures annoncées de chômage économique partiel (Ouest-France d’hier).

    Vers 17 h, la situation, tendue toute la journée, s’est durcie. Les salariés qui demandent la tenue d’une table ronde avec les pouvoirs publics ont décidé de retenir la direction. « C’est un dialogue de sourds, a affirmé la CGT, nous sommes contraints à cette séquestration. » Giovanni Galeazzi a répliqué : « Il n’y a pas de prise de position possible dans un contexte de prise d’otage. L’actionnaire refuse de discuter dans ces conditions. » Un cordon de gendarmes séparait les deux parties à l’intérieur du bâtiment. À 21 h, les salariés ont quitté la mairie de Caudan pour regagner leur entreprise et « libéré » leurs dirigeants.

    Dernière minute
    Ouest-France
    Lorient
    10:26 - vendredi 31 octobre 2008
    Conflit de la SBFM : les grévistes rencontrent le préfet cet après-midi
    Le blocus se poursuit à la SBFM, à Caudan. Les salariés grévistes se sont réunis en assemblée générale vendredi matin. Ils ont décidé d’accepter la proposition du préfet du Morbihan et le rencontreront à Vannes en début d’après-midi. Préalablement, le représentant de l’Etat aura échangé avec les élus dans la matinée.