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Sacré Alain Minc !

Publie le mardi 23 janvier 2007 par Open-Publishing

Alain Minc : Les tenants de la " pensée unique ", dont je serai éternellement...

http://www.lesechos.fr/info/france/300128386.htm

Morceaux choisis :

"En matière économique, on crie haro sur la banque centrale européenne, ce qui est pour moi le marqueur absolu du populisme et le comble de l’absurdité : si la préoccupation majeure est de défendre le pouvoir d’achat, la meilleure manière de le faire, c’est de tenir les prix . Et de ce point de vue, il n’y a pas de meilleur défenseur du pouvoir d’achat que la Banque centrale européenne."

"la pensée unique a changé de camp. Elle est devenue populiste, économiquement laxiste, anti-européenne. Nous , nous sommes désormais des francs-tireurs. Des marginaux." [Je en comprends pas bien pourquoi deux paragraphes au-dessus il en est éternellement. Alain Minc serait-il moins intelligent qu’on le rabâche ?]

"Quelle est votre définition de la démocratie ?

C’est le suffrage universel, plus un jeu de pouvoirs et de contre-pouvoirs entre des corps intermédiaires. Si l’on partage cette définition, les enjeux publics résultent d’une négociation avec les corps intermédiaires et le peuple, s’il n’est pas content, change de dirigeants tous les 5 ans.

Comment faire lorsque les corps intermédiaires sont aussi faibles ?

Quand on réfléchit aux vrais handicaps français, il n’y en a en réalité que deux ou trois . Le premier c’est effectivement la faiblesse des syndicats . La France a le taux de syndicalisation le plus faible de l’OCDE et si l’on enlève les gros bataillons de la fonction publique, il n’y a pas pour ainsi dire pas de syndiqués dans le secteur privé. Une partie de nos problèmes macro-économiques découle de cette faiblesse : la répartition de la valeur ajoutée dans les entreprises pourrait être plus favorable aux salariés mais comme il n’y a plus de dialectique sociale, il ne reste plus que l’arme de la grève. Chaque grève salariale dans le privé devrait être saluée comme une bonne nouvelle. Malheureusement, il y en a très peu..

Vous, Alain Minc, vous appelez à des grèves salariales ? On rêve !

Quand le prix de revient usine comporte 15% de coût du travail, qu’on ne me dise pas qu’on ne peut pas accorder 4% d’augmentation salariale au lieu de 2% ! Les patrons ont été tellement formés à la désinflation compétitive que l’idée d’augmenter les salaires leur paraît aujourd’hui obscène. Il faut avoir le sens des réalités, raisonner entreprise par entreprise et comparer avec ce qui se passe à l’étranger : les hausses salariales dans les entreprises concurrentes y sont plus fortes parce que les syndicats y sont plus forts. Ceci dit, le système français retombe à peu près sur ses pieds grâce au développement de l’actionnariat salarié qui tempère les revendications salariales.

Mais ce type d’actionnariat existe aussi dans d’autres pays.

Certes, mais pas au même niveau qu’en France. Je crois qu’on n’a pas encore suffisamment mesuré les spécificités du capitalisme français. J’en vois trois : c’est le seul capitalisme à avoir autant développé l’actionnariat salarié. C’est le seul capitalisme à disposer, grâce aux mutualistes cotés, d’hybrides efficaces. Enfin c’est le seul capitalisme où les entreprises avec contrôle familial sont les plus importantes. La France est certainement le pays qui a vu apparaître les entrepreneurs les plus toniques du monde occidental depuis 15 ans, ce qui est quand même un signe de bonne santé ."


Mais au final :


"Un ancien patron Jean Peyrelevade proche du PS a annoncé qu’il voterait pour François Bayrou en 2007. Et vous, quel sera votre choix ?

D’abord une précision : je ne suis pas un patron, je suis un hybride. Maintenant, je vais vous dire mon choix. En 2002 j’ai voté pour François Baryou . Je le regrette. Je n’imaginerais pas qu’il oserait greffer le populisme sur la culture centriste française. Il a trahi sa famille politique. J’aurais voté pour Dominique Strauss-Kahn avec enthousiasme, je ne voterai pas pour Ségolène Royal . Je pense que son discours populiste est là aussi contraire à la tradition historique républicaine et socialiste. On est comptable de sa famille politique. Et je crains qu’elle ait une culture socialiste embryonnaire.

Certains disent qu’elle est comme François Mitterrand ?

Non car lui ne transigeait jamais sur l’essentiel. J’ai toujours voté pour lui car il n’a jamais cédé sur l’Europe, sur l’anti-communisme, et sur le lien américain.

Pour vous, ce sera donc Nicolas Sarkozy ?

Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit mais il est d’une trempe politique peu banale et me paraît le plus à même de remplir " la fiche de poste". On sous estime de surcroît le gymkana politique que le chiraquisme en action lui a imposé depuis cinq ans .

Propos recueillis par Erik Izraelewicz et Françoise Fressoz"