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Sarkozy, clown diplomatique.

Publie le mardi 12 août 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

Sarkozy, clown diplomatique.

Par Roland Hureaux, qui relève toutes les contradictions de Nicolas Sarkozy en ce qui concerne les jeux olympiques en Chine, les droits de l’homme et sa rencontre avec le dalaï-lama.

A la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, Nicolas Sarkozy était le seul chef d’État présent parmi ceux des grands pays d’Europe occidentale. Il est aussi le seul à n’avoir jamais rencontré le dalaï-lama (qui a déjà été reçu à Washington, à Londres et à Berlin). En bonne logique, la France devait donc être au cours des prochains mois le partenaire privilégié de Pékin.

A ce qu’il semble, il n’en est rien. Il se murmure dans les milieux diplomatiques pékinois qu’une fois le temps des politesses olympiques passé, la France va payer au prix fort son attitude envers l’Empire du milieu. Non seulement le président s’est mis à dos les Chinois, mais en paraissant s’incliner devant le diktat de Pékin, il a déçu les défenseurs des droits de l’homme. Tels sont les effets de l’invraisemblable accumulation de maladresses qui a marqué les relations franco-chinoises depuis un an.

La première fut de laisser présenter la participation du Président français comme un enjeu politique majeur. « Boycotterait-il ou non les Jeux Olympiques ? » se demandait-on il y a un an, sans que personne en haut lieu n’ait la prudence de désamorcer la question. Le terme de boycott avait jusque-là une signification pour les athlètes, on ignorait qu’il en eut pour les invités. Mais si les seconds veulent voler la vedette aux premiers.

Quand les Jeux Olympiques eurent lieu à Rome en 1964, le général de Gaulle, chef de l’État, ne s’y rendit pas, sans que cela ait revêtu une quelconque signification pour les relations franco-italiennes. Voilà ce qu’on aurait pu rappeler, le Président se réservant de se déterminer au dernier moment « en fonction de son emploi du temps ». Silvio Berlusconi a bien su invoquer la météo pour ne pas aller à Pékin. Déconnection d’autant plus nécessaire que Nicolas Sarkozy était sans doute décidé dès le départ, avec son fils, à ne pas manquer l’événement.

Soit-dit en passant, ceux qui tiennent les Jeux olympiques pour une manifestation purement sportive noteront que la question de la participation des autorités politiques à la cérémonie d’ouverture ne se pose pas quand les jeux ont lieu dans État démocratique, à Atlanta ou à Sydney. Ce n’est que quand ils ont lieu dans un État non-démocratique que la question se pose : cela seul suffit à faire la différence entre les pays d’accueil.

Pour durcir encore l’enjeu, la France préside cette saison l’Union européenne et à travers elle, c’est l’attitude de l’Europe entière qui a semblé en cause, alors même que le gouvernement français, sur cette question, en droit, n’engageait que lui. Cela non plus n’a jamais fait l’objet d’une mise au point.

A cette première erreur s’ajoute l’incroyable réaction de soumission intervenue lorsque le gouvernement chinois a élevé la voix contre les manifestations ayant accompagné en avril le parcours de la flamme olympique sur notre territoire. Là où il eut fallu rappeler sèchement que dans un pays comme la France, à la différence d’autres, les manifestations de rue ne sont pas téléguidées par le gouvernement, on envoya au contraire une délégation de haut niveau, le président du Sénat et un ancien Premier Ministre, rien de moins, pour « renouer le dialogue ». Tout cela avait, qu’on le veuille ou non, l’air d’une repentance et donc d’un aveu de culpabilité. Alors même que notre police avait fait plus que du zèle contre les manifestants, laissant même agir sur notre territoire, au mépris de toutes les règles de souveraineté, un obscur service d’ordre chinois.

Enfin, comment ne pas trouver insupportables les avertissements arrogants de Pékin mettant en demeure le gouvernement français de ne pas accueillir le dalaï-lama lequel, on l’a dit, l’a déjà été dans les grandes capitales occidentales ?

Bernard Kouchner heureusement l’a rappelé. Mais ces avertissements ont eu leur effet : Nicolas Sarkozy a annoncé à la veille de son départ pour Pékin qu’il ne recevrait pas le chef religieux tibétain immédiatement. Là aussi coup double : d’un côté, on paraît s’incliner devant les dirigeants chinois, de l’autre on les mécontente en laissant supposer que le dalaï-lama sera reçu un peu plus tard. Comment ces dirigeants n’auront-ils pas eu l’impression, tout au long de cette histoire, qu’on les prenait pour des imbéciles ?

La question chinoise illustre les limites de la méthode Sarkozy. On peut penser beaucoup de mal des hommes qui gouvernent à Pékin mais, à la différence des militants UMP, on ne peut pas leur faire gober tout et son contraire. C’est la même chose des autres grands dirigeants étrangers. Mais le dommage est là moins apparent : Washington se réjouit trop d’un alignement inconditionnel pour faire le difficile. Les Européens sont déjà habitués à nos pitreries – et d’ailleurs ils en ont déjà vu d’autres avec ces grands communicants qui ont pour nom Blair ou Berlusconi.

Poutine, pour des raisons qui restent à expliquer, s’accommode bien du caractère de notre Président. Bien des dégâts ont déjà été faits en Afrique et en Amérique latine, mais qui s’en préoccupe aujourd’hui ?

Avec la Chine, on est tombé sur un os. La somptueuse ouverture des jeux a montré, s’il en était besoin, que ce pays tient aujourd’hui son rang. Sans doute fallait-il marquer le coup au sujet du Tibet mais pas avec tant de légèreté, Monsieur le Président ! Car ces gens-là ne rigolent pas !

Roland Hureaux.

http://www.marianne2.fr/Sarkozy,-clown-diplomatique_a90226.html

Messages

  • La plupart des élus politiques ont été des clowns et continuent à l’être à propos du Tibet et de sa marionnette sectaire ! (pour rappel la manif débile des députés et sénateurs toutes tendances confondue)

    Normal, puisque très peu de politiques n’osent mettre en avant pour la France, son principe d’une laïcité héritière du siècle des lumières.

    A force de ménager les religions , à la mode communautaire, les partis politiques dont les dirigeants pour la plupart ont reçu une éducation religieuse , font le lit d’une fatalité pour les populations en difficultés, entre une alternative révolutionnaire laïque, et le "ça ne changera jamais" !

    Il suffit de faire ses courses dans la banlieue ou de pénétrer dans les appartements des populations intermédiaires pour observer le nombre de plus en plus jeunes de filles voilée ou voir le nombre de bouddha dans les salles à manger , pour moi c’est une catastrophe !

    Je préférais encore voir la faucille et la marteau chez les prolos , plutôt que des crucifix etc...accrochés au murs des lamentations sans espoirs !

    Edmond curieux

  • Clowns, pantins et girouettes certes mais en attendant ils bousillent nos vies. GREVE GENERALE en septembre, virons ces mafieux qui ne nous font pas du tout rire. lul

  • A la veille dune quatrieme guerre mondiale, voulue par lOtan, bras arme des compagnies petrolieres, les questions soulevees par le camarade Hureaux a propos du dalai-lama et de Sarkozy apparaissent ridicules.

  • a quelque chose malheur sera bon ,

    Si NS nous scié les béquilles a Pékin , il va falloir que nous nous remettions a répondre de nous même a nos besoins ... nous allons remanger comme chez nous , nous refringuer comme chez nous . A moins que nos futurs chefs d’entreprises ne soient Chinois .