Accueil > Schneider va supprimer un millier d’emplois en France

Schneider va supprimer un millier d’emplois en France

Publie le jeudi 3 juillet 2003 par Open-Publishing

Henri lachmann, PDG du groupe d’équipements électriques l’avait laissé entendre : "L’euro va obliger Schneider Electric à localiser en dehors de la zone euro des productions, des cols bleus et des cols blancs. On va mettre nos produits plus près de nos marchés puisque 60 % de nos coûts sont en euros, alors que seulement la moitié de nos revenus sont en monnaie européenne. Il nous faut rééquilibrer durablement notre base de production pour être compétitif", avait-il indiqué dans une récente déclaration (Le Monde du 27 juin). Ce programme de restructuration a été présenté aux organisations syndicales signataires, le 23 juin, d’un accord de méthode, que seule la CGT n’a pas signé. Il vise à préparer cette réorganisation interne, en application de la loi Fillon de janvier 2003 sur la gestion prévisionnelle des effectifs, modifiant la loi de modernisation sociale.
Selon la CFDT, un millier d’emplois pourrait être supprimés en deux ans, sur 180 sites industriels du groupe, qui compte 22 000 salariés en France (et 75 000 dans le monde). "Le programme sera massif avec des délocalisations mais aussi des transferts entre des régions françaises qui toucheront les études, la production et le commercial", a précisé le syndicat à la veille de la deuxième réunion du groupe de travail, mercredi 2 juillet. La CFDT a demandé des "garanties sociales", ainsi que des études d’impact par bassin d’emplois.Les informations données par le syndicat ont été confirmées en partie, mercredi, par un communiqué de Schneider Electric, qui proteste cependant de sa "volonté d’éviter tout licenciement sec".
Le plan prévoit surtout la reconcentration sur des sites spécialisés de diverses unités éparpillées. Il envisage des délocalisations vers l’Europe de l’Est - ainsi une partie de la production de disjoncteurs de l’unité Gardi (480 salariés) de Barentin (Seine- Maritime), - voire l’externalisation de secteurs de l’entreprise, telle l’informatique.
En outre, la direction de Schneider a prévu de centraliser à Grenoble (Isère) ses activités de recherche fondamentale et de développement dans un pôle unique, qui nécessiterait le déplacement des équipes de Paris et de Dijon. La procédure des accords de méthode devrait permettre d’organiser ces reclassements internes, en intégrant les départs naturels et anticipés, avant l’application de la loi sur les retraites.

Michel Delberghe

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3234--326232-,00.html