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Publie le mercredi 11 avril 2007 par Open-Publishing

Appel des Journalistes de l’audiovisuel public pour des débats contradictoires Signez la pétition

de Maurice Ulrich

Douze jours d’ici au premier tour du scrutin présidentiel et 42 % d’indécis. 18 millions, au bas mot, d’électrices et d’électeurs qui n’ont pas encore arrêté leur choix, au point que certaine presse ou Internet leur proposent désormais des tests pour savoir de qui ils seraient les plus proches.

La politique au niveau de la presse du coeur et des magazines pipole. La Star Ac de l’Élysée.

Parmi ces 18 millions qui n’ont pas encore fait leur choix, les jeunes, les femmes, les ouvriers sont en plus grand nombre. Est-ce si surprenant ?

Ce sont eux, sans doute, qui n’ont pas besoin de tests mais attendent d’autres réponses que celles qui ont cours dans le champ médiatique. Eux qui ont besoin, confusément parfois, sans y croire souvent, tant le doute et les échecs ont massacré l’espoir, que la politique change la vie, leur vie. Quelles réponses, aujourd’hui, sur le logement, le SMIC, les salaires, la précarité ?

C’est le grand rendez-vous du surf.
Derniers numéros en date, ceux de Le Pen et du candidat UMP qui semblent se répondre. La provocation du candidat du FN, rappelant que Nicolas Sarkozy est d’origine hongroise, est cousue de ces fils dont on se sert pour les marionnettes. Sauf que c’est l’opinion qu’il s’agit, ici, de manipuler, pour ramener le débat à un tête-à-tête. Mais une telle manoeuvre serait-elle possible si l’ancien ministre de l’Intérieur n’avait créé lui-même les déplorables conditions d’une telle dérive ?

Qu’il s’agisse des surenchères sécuritaires, de sa proposition de « ministère de l’Identité nationale », il a passé la balle. Le Pen la renvoie.

François Bayrou s’en tient à son ni droite ni gauche qui cache mal désormais son programme de droite.

La candidate socialiste, qui semble un peu passer d’une vague à une autre, dénonçait la semaine dernière les idéologies punitives du profit. Elle remettrait, dit-on, le cap sur le social. Navigation à vue, comme sa décision soudaine de se rendre à PSA-Aulnay ? Pas seulement. Car la réalité c’est aussi que ses propositions sociales, économiques ne sont pas à la hauteur des besoins et sans doute des attentes.

Quand elles ne sont pas franchement à l’opposé. Ainsi du contrat première chance pour les jeunes que la première organisation étudiante, pour ne citer qu’elle, voit comme un frère du CPE.

Ainsi, c’est inédit, l’élection présidentielle n’aura donné lieu à aucun vrai débat de programme, de société, de projet. Et voilà que Libération s’en prend à la campagne officielle et au temps de parole égal pour tous les candidats. « Voilà une règle qui va donner à la campagne à la télévision un tour à peu près aussi sexy que la lecture du bottin. » Outre qu’elle va troubler, poursuit le quotidien, « le jeu électoral dans la dernière ligne droite ». Circulez, il n’y a rien à voir en dehors des candidats désignés, les autres ne sont pas sexy.

La démocratie n’est pas sexy non plus.

Dominique Voynet et Marie-George Buffet ont souhaité, demandé, l’organisation de véritables débats. À gauche, l’avenir politique de la France ne passe pas par un destin personnel. Il n’y aura pas de changements, de réponses aux attentes des jeunes, des femmes, des plus modestes, sans construction commune.

Car il s’agit bien de construire. S’installer dans la protestation, en faire une posture d’apparence radicale peut payer un temps. Mais à quelles fins ?

Pour quelles hypothétiques échéances ? Marie-George Buffet depuis le début de sa campagne porte une tout autre ambition. Il s’agit bien de changer la donne.

De soutenir des propositions et des choix antilibéraux qui permettent à la gauche de repartir, de gagner.

C’est cela le vote utile. Plus que douze jours, encore douze jours.

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