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"Sites noirs" ( suite... )

Publie le dimanche 20 novembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

de Al Faraby

Suède, Hongrie, Espagne, Maroc, Norvège, Italie, Roumanie, Pologne, Allemagne : enquêtes et demandes d’explications s’accumulent sur l’utilisation présumée par la CIA de plusieurs pays pour le transport, la détention illégale et la torture de [ présumés ] terroristes islamistes. La Norvège, la Suède, le Maroc et l’Espagne sont les derniers en date des pays concernés par ces allégations.

Le gouvernement norvégien a annoncé mercredi "une réunion avec l’ambassadeur américain pour déterminer les circonstances" de l’atterrissage à Oslo le 20 juillet 2005 d’un avion qui selon les médias locaux a été utilisé par la CIA pour convoyer des prisonniers.

En Suède, au moins deux avions-prison de la CIA se sont posés en 2005 et 2002, selon l’agence de presse suédoise TT. L’un de ces avions se serait rendu plusieurs fois à la base américaine de Guantanamo, à Cuba. Le gouvernement suédois a demandé "une information complète" aux autorités de l’aviation civile.

Au Maroc, Le Journal hebdomadaire a affirmé samedi 12 novembre, citant un ex-agent de la DST marocaine, que ce pays avait participé directement à un programme de sous-traitance de la torture mis en place par la CIA et que des appareils affrétés par l’agence américaine avaient effectué au moins dix déplacements au Maroc de décembre 2002 à février 2005.

En Espagne, quatre avions utilisés par la CIA pour transporter des prisonniers vers des prisons secrètes ont fait au moins dix escales à Palma de Majorque (Baléares), entre le 22 janvier 2004 et le 17 janvier 2005, selon le quotidien El Pais, citant un rapport de la garde civile. Le ministre de l’Intérieur, José Antonio Alonso, a fait état mardi 15 novembre d’une enquête de la justice espagnole sur ces potentiels "faits gravissimes", qui pourraient aussi concerner les Canaries.

A la demande de la coalition écolo-communiste IU, M. Alonso pourrait comparaître devant le Congrès, de même que le directeur du Centre national d’Intelligence (CNI), Alberto Saiz.

"Je ne crois pas que nous ayons été approchés officiellement par le gouvernement espagnol" à ce sujet, a dit mardi un porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères.

Le Sénat américain a exigé que le chef du renseignement l’informe précisément sur les prisons secrètes gérées par la CIA, où qu’elles se trouvent.

Le Washington Post a affirmé que la CIA avait envoyé plus de 100 [ suspects ] détenus [ illégalement ] après le 11 septembre dans un réseau secret de prisons, surnommées "sites noirs" et financés par l’agence américaine en Europe de l’Est et dans d’autres pays, notamment la Thaïlande et l’Afghanistan.

La CIA avait ensuite demandé au département de la Justice d’enquêter sur "les fuites d’informations sur les prisons".

Après la Thaïlande, les démentis officiels se sont succédé en Europe de l’Est sur l’existence de ces prisons secrètes tant en Bulgarie qu’en Hongrie, Roumanie et Pologne.

La République tchèque seule a admis avoir rejeté une demande américaine d’implantation d’une prison pour détenus issus de la base de Guantanamo.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué qu’il réclamait [ en vain ] à Washington depuis au moins deux ans un droit de visite aux personnes détenues secrètement à l’étranger "dans le contexte de la prétendue guerre contre le terrorisme".

En Allemagne, une enquête est en cours sur l’enlèvement en février 2003 en Italie par des agents de la CIA d’Abou Omar, un ex-imam qui aurait transité par la base américaine de Ramstein (sud-ouest de l’Allemagne) pour être conduit en Egypte.

En Italie, le Parquet de Milan a demandé vendredi l’extradition de 22 agents de la CIA soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement d’Abou Omar, qui faisait l’objet d’une enquête anti-terroriste en Italie.

Le gouvernement italien a exigé "le plein respect de la souveraineté de l’Italie".

Le rapporteur spécial de l’Onu sur la torture, Manfred Nowak, a appelé l’UE et le Conseil de l’Europe à "mener des enquêtes de haut niveau" sur l’ensemble de ces allégations. Une enquête du Conseil de l’Europe dans les Etats membres a été annoncée. Avec MADRID (AFP)

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2634

Messages

  • Pourquoi l’UE se tait-elle ?

    Celà fait un moment déjà que les états les plus puissants de l’UE (France, Italie, Allemagne, Grande-bretagne, Espagne, Pologne, etc) sont informés par leurs services spéciaux de l’essentiel de la réalité des choses .

    Les questions posées sont centrales et exigent une démarche de l’UE claire . Pour l’instant l’infamie règne, la lâcheté et les petits calculs perdurent.
    Nous savons où est la prison américaine (Guantanameo) mais les (nos) prisons de la CIA en Europe ne sont toujours pas débusquées .
    Dans l’affaire, nos représentations sont encore plus opaques que celles des USA, les médias encore plus veules en étant trè timides...

    Barroso et les équipes de l’UE sont d’une discretion de violette sur des principes élémentaires liés à un état de droit.
    Les chefs d’état n’interrogent pas, ne questionent pas, ne disent rien...Piètres défenseurs de l’état de droit que voilà qui, quelques mois plus tôt, se faisaient les chantres d’une Europe nouvelle...
    Quel engagement médiocre en faveur du droit et de la transparence.

    Mais les choses sont maintenant dans le ventilateur. A force de questionner, la vérité n’est plus taisable, lentement les digues du silence se mettent à craquer.

    Mais il faut continuer de taper sur le clou, d’en parler sur le net (déjà depuis plusieurs jours "le Monde" commence à se réveiller, il était temps !), ne pas se contenter de n’y voir qu’un passage d’avions-prisons de la CIA, mais poser les questions des prisons sur le sol européen...

    La campagne continue, des procedures doivent mener enquête sur les états soupçonnés d’avoir hebergé des centres de torture illégaux.

    Oui ou non la Pologne et la Roumanie ont hébergé/herbegent des centres de détention clandestins de la CIA ? Si oui, les responsables de ces états qui auraient couvert ces actes doivent être traduits en justice.

    La Pologne et la Roumanie ont-elle place dans l’UE si elles ont hébergé ces centres ?
    Leurs peuples certainement, mais leurs dirigeants c’est beaucoup moins sûr.

    Combien de temps l’UE va-t-elle se taire ?

    Copas

    • Mais parce que c’est son boulot !

      Qui s’imagine encore que l’UE, rejetée par les Pays bas, rejetée à 55% par les français, approuvée "massivement" par 56% de luxembourgeois (si, si, j’ai entendu ça sur France Inter, merveilleuse précision du vocabulaire français, la massivité commence à 55,5 +- 0,499 %) est susceptible de faire la moindre peine à la grande démocratie étatsunienne ? Le commerce est libre est le socialiste Lamy est directeur de l’OMC, que diable !

  • La photo de l’article c’est ou ? et quoi ?