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Solidarité en exemple : De Bagnolet à Chatila

Publie le lundi 12 septembre 2005 par Open-Publishing

Pour une politique solidaire et citoyenne

Après l’Italie, le Mali et l’Allemagne, c’est Chatila qui est à l’honneur de la politique des relations internationales menée par le maire de Bagnolet en partenariat avec des associations.

En effet, ce camp situé dans un quartier périphérique de Beyrouth, au Liban, et habité essentiellement par des réfugié(e)s palestinien(ne)s qui ont élu domicile dans ce lieu depuis 1948, fait l’objet d’un jumelage avec la ville de Bagnolet depuis plus de trois années. Cette démarche de coopération basée essentiellement sur la communication et prônant l’ouverture vers l’autre et le rapprochement entre des populations, est un acte qui revêt une dimension à la fois symbolique et politique.

Symboliquement, le jumelage entre Bagnolet et Chatila est source d’enrichissement mutuel pour deux raisons essentielles.

Primo, cette démarche offre une opportunité d’échanges et de contacts permettant ainsi à chaque groupe de découvrir l’autre ; cet autre qui nous semble si loin, si différent et pourtant si proche et si semblable.

Secundo, cette approche incitant à la découverte et à la rencontre de l’autre est un pas vers la connaissance de soi-même.

Cette attitude permet de renforcer le sentiment d’appartenance à une « communauté » dont les frontières dépassent largement le cadre national ; une « communauté » où les valeurs humanistes, le respect et la prise en compte de l’autre en tant qu’individu à part entière sont autant de principes qui régissent les relations humaines.

Politiquement, ce jumelage avec les réfugié(e)s palestinien(ne)s s’inscrit dans le cadre d’un acte citoyen et solidaire. C’est un moyen de sensibiliser la population bagnoletaise sur l’importance de manifester de la solidarité avec ce groupe de personnes relégué dans un lieu où la pauvreté, la privation et le dénuement semblent être le lot quotidien et dont l’exil semble se prolonger indéfiniment.

Ce jumelage a pris la forme de plusieurs rencontres et échanges entre les Bagnoletais(e)s et les habitants du camp palestinien de Chatila. En effet, en décembre 2004, une délégation composée de douze personnes, élus, agents communaux et citoyens bagnoletais, s’est rendue à Chatila.

Au cours de ce voyage, la délégation a rencontré les membres du comité de jumelage dont l’objectif est de représenter les habitants de Chatila. Cette visite a également permis de constater in situ les conditions de vie des habitants de ce camp. En juin 2005, trois membres du comité de jumelage de Chatila ont été reçus par la ville de Bagnolet et ce, lors de sa traditionnelle fête annuelle. Et c’est à l’occasion de cet événement qu’a eu lieu la remise des clés d’un bus offert par la ville de Bagnolet et le comité régional d’entreprise de la RATP.

Par ailleurs, le festival Kosmopolite organisé en juin 2005 a permis à Abdel Rahman El Katanani, peintre, caricaturiste et grapheur vivant dans le camp de Chatila, de rencontrer d’autres artistes et de développer son savoir-faire en matière d’art.

En juillet 2005, une délégation de jeunes vivant à Chatila a été reçue à Bagnolet pour une durée de 15 jours. Durant ce séjour, ces derniers ont été hébergés par des familles bagnoletaises et invités à passer une semaine dans le centre de vacances de la ville à l’Ile d’Oléron.

En août 2005, c’était au tour de Bagnolet d’envoyer une délégation de jeunes de la ville pour une période de 15 jours.

Puis en septembre 2005, une importante délégation regroupant des forces vives de la ville de Bagnolet se rendra au camp de Chatila pour assister à la commémoration des massacres de Sabra et Chatila perpétrés les 16 et 17 septembre 1982.

Cette coopération avec Chatila semble avoir incité l’union locale CGT de la ville à manifester de la solidarité envers la population du camp de Chatila en invitant les jeunes réfugié(e)s palestinien(ne)s en visite à Bagnolet à un goûter.

Au cours de cet événement, les enfants ont pu bénéficier de dons matériels (effets scolaires et autres) offerts par les comités d’entreprises CGT, l’union départementale CGT et des syndiqu(e)s. Par ailleurs, l’UL CGT envisage d’inscrire cette attitude citoyenne et solidaire dans la durée et ce, en développant davantage d’actions en direction de la population de ce camp.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2496