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Voici donc la troisième page du Contre-rapport Attali :
"Le déficit budgétaire se maintient depuis plus de quinze ans au-dessus de 3 % du PIB, et les intérêts de la dette absorbent à eux seuls les deux tiers de l’impôt sur le revenu. Les conséquences de cette irresponsabilité conservatrice sont catastrophiques, en particulier pour les jeunes et les personnes âgées. Même si chaque Français produit encore 5 % de plus par heure travaillée qu’un Américain, il produit (et pollue ?) 35 % de moins que lui au long de sa vie active.
La rente est triomphante : dans les fortunes foncières, dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites. Seules 5 000 entreprises à but lucratif déraisonné ont plus de 250 salariés. Trop peu d’universités françaises sont prises au sérieux dans le monde parce qu’elles ne sélectionnent pas à leur entrée ! Trop peu de chercheurs travaillent sur les sujets d’avenir par manque de courage politique des décideurs mais la compétitivité la plus déraisonnée commence à baisser : depuis 1994, la part des exportations françaises dans les exportations mondiales décroit régulièrement.
Les inégalités sont plus criantes que jamais : 50 000 jeunes par an, soit environ 6 % d’une génération, proportion considérable, sortent du système scolaire unifié avant la terminale. Seuls 52 % des enfants d’ouvriers obtiennent leur baccalauréat uniformisé, contre 85 % des enfants de cadres supérieurs. Moins de la moitié des enfants des classes populaires passent le bac généraliste, alors que c’est le cas de 83 % des enfants des cadres supérieurs, qui occupent ensuite l’essentiel des places dans les grandes écoles payantes et non payantes. 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans qualification et avec une motivation en berne.
La France compte à la fois plus de 4,5 millions de chômeurs, et plus de 600 000 emplois sous-payés qui sont non pourvus. Le chômage des jeunes, scandale absolu, constitue la preuve de la faillite d’un modèle social qui n’en est plus un : il s’élève en moyenne à 22 % et grimpe jusqu’à 50 % dans certains quartiers dits défavorisés ou sensibles qui ne sont plus des quartiers tout simplement dignes d’y faire vivre décemment une population. Plus de un million de personnes doivent survivre avec le Revenu minimum d’insertion dont la phase "insertion" par la formation est absente (RMI, soit 441 euros brut pour une personne seule sans enfant) et seuls 338 800 d’entre eux sont inscrits à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) tant le travail se fait rare. Et la prise en charge du chômage est de moins en moins efficace pour répondre aux droits fondamentaux des citoyens en situation de précarité ou de grande précarité. Les jeunes, les femmes, les seniors trouvent particulièrement mal leur place dans l’économie capitalistique alors qu’il est possible de les aider à retrouver une véritable place dans notre société grâce à l’autre économie : la sociale solidaire.
Le déclin tout relatif a commencé
Au total, en 40 ans, la croissance annuelle de l’économie française est passée de 5 % à 1,7 % l’an pendant que la croissance mondiale suivait le chemin inverse. Ce qui implique que la France est en position de devoir passer une partie de son activité économique dans de nouvelles formes d’activités liées à la croissance économique raisonnée puis à la décroissance économique. Alors qu’elle était encore en 1980 la quatrième puissance mondiale en PIB et la huitième en PIB par habitant, la France n’est plus aujourd’hui que la sixième en PIB et la dix-neuvième en PIB par habitant (données encore exactes à ce jour ?).
Ce pseudo-déclin doit entrainer une période de transition porteuse de nouvelles orientations économiques : la prospérité irresponsable de la France (donc des Français) ne doit plus être un référent ! De plus, si rien n’est fait, la dette publique représentera 80 % du PIB en 2012 et 130 % en 2020. Et même s’il faut, pour la juger valablement, la comparer à la valeur des actifs, la charge du remboursement qui pèsera sur les contribuables de demain sera le triple de celle qu’ils assument aujourd’hui au grand bonheur des banques privées.... De plus, compte tenu du ralentissement des évolutions démographiques dues en partie à la diminution de la population immigrante, le maintien des taux actuels de remplacement des retraites est compromis : la part des dépenses de retraites dans le PIB devrait passer de 12,8 % aujourd’hui à 16 % voire 18% en 2050.
Aussi, si le pays ne réagit pas fort et vite pour l’arrivée d’une croissance raisonnée et durable, les enfants d’aujourd’hui vivront encore moins bien que leurs parents : le déclassement du pays par rapport aux critères capitalistiques et la prolétarisation des classes moyennes et d’une partie des classes moyennes supérieures à terme doivent en être les premières manifestations."
Messages
1. Stop ou encore ? P.3, 30 janvier 2008, 13:43
Une croissance mondiale basee sur des produits financiers !!!
Elle va avoir belle gueule la croissance mondiale en 2008 !!! On tient le pari ?
1. Stop ou encore ? P.3, 31 janvier 2008, 01:49, par Pierrette
Après le gros crash qui s’annonce une fois relevée et plus raisonnable oui la croissance devrait enfin être au service des citoyens et non des multinationales !