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Suicide de Mohammad Bahramian : réponse à l’honteuse allocution du Ministre R.D. de Vabres le 31/01/
Publie le vendredi 3 février 2006 par Open-Publishing1 commentaire
MOHAMMAD BAHRAMIAN
Le suicide de Mohammad Bahramian au siège de la RMN, le 23 janvier 2006, plonge tous ses amis dans une profonde affliction. Mohammad Bahramian, « Bahram » pour les uns, « Momo » pour les autres, était un homme d’une grande générosité, d’un sens aigu de la justice et du service public, sculpteur inventif au talent reconnu - il avait été primé deux fois lors du Salon international des inventions de Genève, en 1999. Tout au long de sa carrière au sein de la RMN, il a mis ses compétences, son expérience professionnelle et son savoir-faire antérieur - titulaire d’une licence de sculpture de l’école des Beaux-Arts de l’université de Téhéran (1968) et d’un DEA d’Esthétique de la faculté à faculté de Paris-Sorbonne, en 1978 - au service de la préservation et de la mise en valeur du patrimoine culturel.
Dans le cadre de ses fonctions, il a conçu de nouveaux procédés de moulage.
Son esprit d’innovation ainsi que les analyses critiques qu’il a produites pour améliorer la qualité de reproduction des moulages ont engendré au sein de son entreprise des réactions contradictoires et suscité tant l’hostilité de son chef d’atelier que l’intérêt de sa hiérarchie supérieure sans que cet intérêt n’aboutisse à une reconnaissance professionnelle effective et à une promotion interne. En réponse à sa demande, fin 1999, de requalification au titre de conseiller technique et esthétique, il est déqualifié, fin 2000, de l’emploi de maître-ouvrier mouleur à celui de mouleur confirmé.
Il a subi harcèlement et discriminations dans le travail (cantonnement à des travaux subalternes au sein de l’atelier, arrêt des missions qualifiées sur sites à l’extérieur, brimades en forme de tâches d’exécution non qualifiées, propos racistes).
Pour défendre ses droits, il introduit une action aux Prud’hommes en 2001. Mais la détérioration de ses conditions de travail le contraignent à se mettre en arrêt de travail au motif : « état d’anxiété majeur en lien avec ses conditions de travail. » Il fait une première tentative de suicide en 2003. Des promesses lui sont alors faites sous condition d’un désistement dans son action. Elles ne seront pas tenues. En juillet 2004, alors qu’il n’est plus en arrêt de travail, aucune proposition de reclassement dans l’entreprise ne lui est faite.
Malgré ses multiples demandes d’entretien auprès des responsables, il se voit, ainsi que le formule la CGT-Culture à l’automne 2005, « égaré en un labyrinthe invraisemblable d’encouragements, de promesses stériles, de signes contradictoires et, pour finir, de silences méprisants et destructeurs. » Il reprend alors son action aux Prud’hommes, mais n’aura pas la force de la mener à terme.
M. le Ministre de la Culture, dans son discours le 31 janvier 2006, déclare que : « Nous pouvons imaginer que l’approche de l’échéance de sa retraite, qui allait définitivement rompre le lien qui l’attachait à la RMN, qui était toute sa vie, lui était insupportable parce qu’elle lui enlevait, au sens le plus fort du terme, sa raison de vivre. » Non, M. le Ministre, la RMN n’était pas l’unique raison de vivre de M. Bahramian.
C’est la situation qui lui a été faite à la RMN qui a brisé toutes les chances de la brillante carrière professionnelle qui lui était promise et qui a constitué une mise en danger de son état de santé.
Ce sont ces atteintes à sa dignité qui l’ont conduit à mettre fin à ses jours ce 23 janvier 2006.
Messages
1. > Suicide de Mohammad Bahramian : réponse à l’honteuse allocution du Ministre R.D. de Vabres le 31/01/, 13 février 2006, 06:53
MR BAHRAMIAN EN SE SUICIDANT A DECIDE
QUE SEUL CET ACTE EXTREME POUVAIT BRISER LE SILENCE.
QUE L’ENTREPRISE SERAIT CONTRAINTE DE METTRE A JOUR LES RESPONSABILITES.
QUE LE HARCELEMENT CESSERAIT AINSI POUR LES AUTRES SALARIES.
EMPECHE DE REPRENDRE SON ACTIVITE PROFESSIONNELLE DEPUIS JUILLET 2004,
IL SUBISSAIT "UNE MISE AU PLACARD" PROGRAMMEE PAR LA DIRECTION DEPUIS DEBUT 2003
CET ACTE VOLONTAIRE EST UN ACTE DE COMBAT
LES RESPONSABLES SE REPANDENT EN PROPOS MENSONGERS SUR SON ETAT MENTAL ;
COMME L’AFFIRMENT SES CAMARADES ET LES AMIS QUI LE COTOYAIENT CHAQUE JOUR :
BAHRAMIAN ETAIT "SAIN D’ESPRIT" ,
MALGRE L’ANXIETE GENEREE PAR LA SITUATION D’EXCLUSION SUBIE
SA TENACITE, SON SENS AIGU DES VALEURS ESSENTIELLES, SA COMBATIVITE ONT ETE
LE FIL DIRECTEUR DE SA VIE
QUE FERONS NOUS DE SA DERNIERE PAROLE ?