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Syrie : l’assassinat de Meshaal Tamo serait une conspiration !

par Maxime Azadi

Publie le dimanche 9 octobre 2011 par Maxime Azadi - Open-Publishing

Le chef du principal parti kurde et le vice-président de la Coordination Nationale en Syrie a évoqué des "forces obscures" derrière l’assassinat de l’opposant kurde Meshaal Tamo, tué vendredi à Qamishli, afin de pousser les kurdes syriens à s’engager dans le conflit sanglant.

Mechaal Tamo, 53 ans, le membre du Conseil national syrien (CNS), soutenu par les occidentaux et la Turquie et qui comprend notamment les frères musulmans, a été tué le 7 octobre à Qamichli, ville kurde, par des inconnus à bord d’un véhicule. Deux autres kurdes ont été tués le lendemain lors des funérailles de Tamo qui ont rassemblé 50 000 personnes à Qamishli. Les Etats-Unis, l’Union européen et la France ont condamné l’assassinat.

« Nous pensons que cet assassinat a été commis par des forces obscures qui veulent pousser les kurdes à s’engager dans le conflit sanglant » a affirmé à l’agence kurde Firat et au blog de Maxime Azadi sur Mediapart, le chef du parti de l’unité démocratique (PYD), principal formation kurde en Syrie qui jouit d’un soutien populaire.

LES KURDES NE SERVIRONT PAS LES FRÈRES MUSULMANS

« La position pacifique des kurdes dérangent certaines parties » a ajouté Saleh Muslim, pointant du doigt la politique anti-kurde du gouvernement turc qui tente de réprimer les réalisations kurdes. Selon lui, les occidentaux et la Turquie veulent que les kurdes servent les frères musulmans.

LE CNS MANQUE DE SOUTIEN DES PEUPLES

Les kurdes manifestent pacifiquement depuis début de la révolte, démarrée le 15 mars, alors que plus de 2900 personnes ont été tuées ailleurs en Syrie, selon les Nations Unis.

« La position pacifique du mouvement kurde a évité une guerre sanglante entre les arabes et les kurdes » a souligné le chef du PYD, affirmant que le Conseil national syrien (CNS), crée à Istanbul, manque de soutien des peuples dans le pays.

Réagissant sur les menaces des interventions militaires, il déclare que le Coordination National, composé de 15 partis dont le PYD, est contre toute intervention étrangère.

LA VRAIE OPPOSITION EST A L’INTÉRIEUR DU PAYS

Pour Saleh Muslim, les occidentaux essaient de remplacer le régime de Bashar al Assad par l’islam politique. « Nous ne l’accepterons pas » a-t-il dit, indiquant que le Coordination National a un immense soutien en Syrie et c’est pourquoi le pouvoir en place évite d’une confrontation, notamment avec le PYD.

La Coordination National a tenu son premier congrès au cours du mois de septembre et a choisi le 6 octobre son conseil de 26 membres. L’avocat Hassan Abdoul Azime a été élu à la tête de cette coordination, tandis que Saleh Muslim a été devenu le vice-président. « Nous représentons les peuples syriens » a affirmé le chef du PYD, précisant que trois autres partis kurdes sont parmi les membres de la coordination aux cotés des arabes et des assyriens.

CNS REFUSE DE RECONNAITRE LA NATION KURDE

Le Conseil soutenu par les occidentaux refuse de reconnaitre les kurdes en tant que nation, alors que la Coordination National envisage une reconnaissance officielle garantie par la nouvelle constitution.

Trois membres de la direction de cette coordination ont été enfermés par le régime syrien, ajoute le chef du PYD, qui refuse de dialoguer avec le pouvoir Assad, sans la libération des prisonniers politiques, le retrait des soldats dans les villes et l’autorisation pour les manifestations pacifiques.

Les kurdes, représentant environ 10% de la population en Syrie, soit au moins 2 million de personnes, réclament la reconnaissance de leur langue, de leur culture et de leurs droits politiques dans une région autonome.