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« Talghouda » ou le Roman comme vecteur de la mémoire du 8 mai 45 à Setif et à Lyon
Publie le vendredi 15 mai 2009 par Open-Publishing« Talghouda » ou le Roman comme vecteur de la mémoire
Rencontre débat avec Omar Mokhtar Chaâlal autour de ses deux derniers livres sur Kateb Yacine et Abdelhamid Benzin
Lundi 25 mai, 20h, Maison des Passages Lyon 69005

L’écrivain sétifien, Omar Mokhtar Chaalal, est invité à Lyon (France) par l’ancienne adjointe maire de Lyon, conseillère régionale, Sabiha Ahmine, le Lundi 25 mai 2009. C’est à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage intitulé « Talghouda » que Mr Chaalal animera une rencontre-débat aura lieu à la la Maison des Passage, 44 rue St- Georges 69005 Lyon- (Métro vieux Lyon) - 20h00.
Natif de Sétif en Algérie, Omar Mokhtar, dit le Tigre, a vu le jour quelques mois seulement après les massacres de sétif du 8 mai 45, une date qui l’a marquée et qui veut nous la réstituer sous forme de fragments. Ce grand ami au sens plein du terme de l’auteur de Nedjma, Kateb Yacine, pour qui il avait consacré une formidable biographie, nous révèle dans son dernier roman, « Telghouda », Abdelhamid Benzine, le doyen du journalisme algérien, cet écrivain du peuple qui fût directeur d’Alger Républicain, ce grand militant nationaliste et communiste. Un de ces héros anonymes de l’Algérie et de l’humanité pour qui l’auteur voue une formidable admiration et un grand respect.
Après « Le proscrit » (recueil de poésie), « Kateb Yacine, l’homme libre » (Casbah-Editions) ou Le fugitif, (roman, Casbah- 2006), « Telghouda » est le premier tome d’une trilogie qui retrace les premières années de la vie de Abdelhamid Benzine. Pour Omar Mokhtar, ce roman est aussi et surtout l’œuvre d’une vie qui s’inscrit dans un long projet libérateur beaucoup plus vaste, dans une histoire commune, un passé si proche et lointain à la fois. Une pierre qui contribué à ériger ainsi une mémoire citoyenne vivante entre les deux rives, authentique et moderne. Sur fond d’oppression, de résistance, de famine, d’amour interdit, de racisme et d’antisémitisme colonial , « Telghouda » nous aide à mieux comprendre, toujours d’une manière modeste et digne, l’itinéraire inédit, oublié mais original de Benzine et de ces ami-e-s, de toutes ces femmes et ces hommes comme Audin, Alleg et bien d’autre qui se sont battues à la fois contre la barbarie Nazie et contre l’oppression colonial, qui ont donné le meilleur d’eux même à l’humanité, tout en rêvant d’une Algérie libre, indépendante moderne, républicaine, métissée, ouverte et fraternelle...
Pour Mme AHMINE le choix de cette rencontre s’inscrit dans le cadre des échanges fraternelles et la coopération citoyenne entre la ville de Lyon et Sétif en Algérie. C’est la poursuite du combat de nos anciens pour la défense des valeurs de la république, pour la liberté et l’égalité et pour construire des ponts de dialogue et de concorde entre les peuples. Le Roman est un moyen aussi de connaissance pour forger une reconnaissance réciproque et fidèle.
Omar Chaalal n’est pas historien et ne voulait pas non plus faire œuvre politique ou idéologique. S’il a choisi le roman c’est pour sa liberté de temps, pour son anti-conformisme : un formidable vecteur de la mémoire, pour une connaissance et une reconnaissance réciproque. En effet, le roman offre les marges nécessaires pour parler de l’oppression coloniale, en particulier celle des massacres du 8 mai 45, combien encore ocultée et méconnue en France… Des crimes qui ont marqués non seulement les personnages historiques du roman (Benzine et Yacine), mais qui ont aussi marqué l’histoire et le destin de toute une région, Sétif et, au-delà, celui de toute une nation : l’Algérie...
Tout en rejetant le système colonial, comme un archaïsme du passé, il est ainsi possible aujourd’hui de rendre hommage à toutes les victimes de la guerre d’Algérie sans discrimination... Et construire enfin une mémoire commune dans la concorde.