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Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent
Publie le jeudi 1er mars 2007 par Open-Publishing13 commentaires
Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent
L’économie sociale et solidaire représente une part non négligeable de notre économie. Fondée sur des principes éthiques, elle conteste les règles du capitalisme et met en pratique une vision solidaire. Prépare-t-elle la société de demain ?
« Il n’y a pas d’alternatives économiques » entonnent les sceptiques de tous bords. Pourtant, nous côtoyons des modes d’organisation économique alternatifs tous les jours, sans que nous y prêtions nécessairement attention ! La pratique devancerait-elle la théorie ? C’est en tout cas ce que montre l’économie sociale et solidaire (ESS), à savoir les activités économiques des coopératives, des mutuelles et des associations à but non lucratif, qui connaissent un renouveau certain ces dernières années.
UNE ÉTHIQUE PARTAGÉE
S’ils sont peu homogènes, ces collectifs sont liés par des principes communs : la démocratie – une personne, une voix – dans la gestion de leur activité économique, l’objectif non lucratif de leur activité et la répartition des bénéfices sur une base collective. Ils privilégient aussi l’association de personnes plutôt que de capitaux, la coopération entre les salariés et les usagers, la prise en compte de critères sociaux et éthiques et de nouvelles formes d’échange et de solidarité. Loin d’être marginaux, ces groupements fournissent actuellement entre 7 et 10% de l’emploi salarié en France en Belgique et au Québec1 – et représentent environ 5 à 10% du produit intérieur brut français2.
L’ESS est présente dans presque tous les domaines de l’économie, de la production à la consommation, en passant par le commerce et la finance. Ainsi, un journal édité par une association, une coopérative agricole qui produit et distribue des légumes, une banque coopérative, une mutuelle d’assurance de santé, ou encore un réseau de systèmes d’échanges locaux (SEL) font tous partie de l’économie sociale et solidaire. Bien sûr, le degré d’application effective des principes éthiques diffère beaucoup entre les différents collectifs. De même, l’engagement politique pour « une autre société » varie considérablement. Il n’en reste pas moins que le champ de l’ESS représente une source d’inspiration et une base empirique importante pour ceux qui veulent « entreprendre autrement », ou, au-delà, remettre en cause les règles du jeu de l’économie capitaliste, comme cela a déjà été tenté au XIXe siècle.
AUX ORIGINES DE L’ESS
Dès 1830 en Europe, sous l’inspiration de socialistes utopiques, tels que Robert Owen et Charles Fourier, et de l’anarchiste Proudhon, certains ouvriers commencent à organiser eux-mêmes leurs activités économiques de manière collective. C’est le début de l’associationnisme ouvrier qui permet aux travailleurs de contrôler directement leur production et leur consommation à partir d’organisations communes. Leur action a clairement un but politique : construire le socialisme par la pratique économique, à travers la propriété partagée, la solidarité, la coopération comme alternative à la compétition, et l’abolition du salariat. Or cette perspective va être progressivement abandonnée après la révolution de 1848 en France, qui permet à la bourgeoisie d’asseoir sa domination sur le terrain économique.
Ainsi, faute de pouvoir imposer une alternative au capitalisme, les associations ouvrières vont peu à peu devoir s’insérer dans l’économie dominante, tout en redéfinissant leurs spécificités : acceptation de la monnaie tout en cherchant à en limiter la domination ; acceptation du marché tout en pondérant la concurrence par des formes de coopération, etc.
LE COMPROMIS
Après la Seconde Guerre mondiale, les entreprises associatives vont même être mises fortement à contribution par l’Etat et jouer un rôle important dans la croissance dite « fordiste ». Elles vont notamment favoriser l’accès des groupes ouvriers et des paysans à la consommation à travers le crédit et les coopératives et prendre en charge partiellement les « coûts sociaux de la croissance », en s’occupant des chômeurs, des personnes malades, accidentées ou handicapées. C’est ainsi que l’économie sociale va perdre peu à peu sa visée politique radicale pour s’associer à la bonne marche de la social-démocratie en Europe. Bon nombre de coopératives et de banques populaires se laisseront entraîner dans la logique du marché et la cogestion des politiques publiques et perdront leur vocation et leurs structures démocratiques et égalitaires initiales.
UN RENOUVEAU CRITIQUE
Mais la rupture du compromis social-démocrate entre marché et Etat à partir de la fin des années soixante a favorisé la renaissance d’une perspective d’économie sociale plus engagée. Pratiquer une économie alternative redevient alors un moyen de résister aux ravages du libéralisme – en mettant à disposition des biens et services pour les « exclus » du système – tout en construisant une alternative concrète au modèle dominant. La possibilité de simultanément « résister et construire » séduit une frange de plus en plus large de militants qui a hâte d’appliquer ici et maintenant des principes démocratiques et égalitaires sans attendre un « grand soir », au demeurant plus qu’hypothétique.
Depuis une quinzaine d’années, de nouveaux domaines d’activité ont ainsi été investis par l’économie solidaire, tels que le commerce équitable, les micro-crédits, la finance solidaire et les systèmes d’échange locaux, qui connaissent une croissance significative en Europe.
DE PORTO ALEGRE À MUMBAI
Plus récemment encore, un réseau centré sur la « socio-économie solidaire »3 s’est développé au sein de la mouvance altermondialiste, avec une participation non négligeable lors des deux derniers Forums sociaux mondiaux, à Porto Alegre en 2003, puis à Mumbai 2004. Si le réseau est traversé par différentes sensibilités politiques, on y voit renaître une perspective clairement post-capitaliste qui ne craint pas de s’afficher comme telle. C’est le cas d’une frange du réseau brésilien, dont fait partie l’économiste Marcos Arruda. Selon lui, l’articulation en réseau d’un nombre croissant de consommateurs, d’entreprises et de secteurs de l’économie solidaire devrait créer, à un moment donné, un point de rupture à même de déboucher sur une société post-capitaliste. Ainsi, convient-il de « mondialiser » ces pratiques pour faire face à la globalisation néolibérale de l’économie.4
UN PROJET DE SOCIÉTÉ ?
On peut voir ainsi dans cette stratégie une réactualisation du projet associationniste à l’heure de la mondialisation. Pour les partisans de cette approche, l’économie solidaire représente donc un véritable projet de société. Pour d’autres, en revanche, un tel programme n’est pas d’actualité, comme le précise Jacques Archimbaud du Réseau français d’économie alternative et solidaire (REAS) : « Il faut changer la société au niveau qu’elle tolère. Notre pratique est réformiste. Mais nous ne sommes pas dans une logique de réparation sans fin des dégâts du progrès. Nous réintroduisons de la pluralité dans l’économie. »
Ainsi, ballottée depuis plus d’un siècle entre utopie révolutionnaire et réflexion pragmatique, l’économie sociale poursuit son chemin sur le terrain pratique. Elle a réussi à montrer que la question n’est pas de savoir s’il y a ou non des alternatives, mais plutôt quelles alternatives sont désirables.
UN CAS D’ÉCOLE : L’HABITAT COOPÉRATIF
Echapper au joug des propriétaires tout en évitant la propriété individuelle ? Une alternative légale existe en matière de logement : les coopératives d’habitation. Celles-ci permettent à un groupement de personnes d’être collectivement propriétaire des logements que ses membres habitent. Les coopérateurs paient des loyers qui correspondent aux coûts d’exploitation réels. A long terme, les frais de logement sont bien inférieurs à ceux pratiqués sur le marché. Au-delà de l’aspect économique, des principes éthiques sont inscrits au coeur de la plupart des habitats coopératifs : libre adhésion, démocratie, participation et non-lucrativité en sont les grands classiques.
SOUTIEN DE L’ÉTAT A GENÈVE
A Genève, les coopératives d’habitation qui intègrent ces principes ont le vent en poupe depuis la modification de la loi générale sur le logement en 2000. Proposé par les partis de l’Alternative, ce nouveau corpus législatif a permis la création de la Fondation de droit public pour la promotion du logement bon marché et de l’habitat coopératif. Celle-ci a notamment pour mission d’aider les coopératives à acquérir des bâtiments qui peuvent être mis à disposition de leurs membres. Ainsi, en vertu de la nouvelle loi, des terrains et des bâtiments appartenant à l’Etat peuvent être remis en droits de superficie à des coopératives pour y pratiquer du logement social et des prêts peuvent être faits aux coopérateurs pour l’acquisition de parts sociales.
L’intérêt pour la collectivité publique ? Les loyers pratiqués à terme par les coopératives sont plus bas que ceux du marché. Ceci a une importance cruciale pour l’Etat puisque les immeubles privés qu’il subventionne, dans le but de mettre à disposition des logements à loyer modéré (HLM), retournent au régime de loyers libres après 20 ans d’habitat social. Passé ce délai, les coopératives maintiennent généralement un prix raisonnable, alors que les sociétés privées sont libres de fixer les loyers au prix du marché.
QUI PEUT SE LE PAYER ?
Mais l’habitat coopératif est-il accessible à tous financièrement ? La réponse varie beaucoup au cas par cas. Les entreprises de taille importante et anciennes sont généralement en mesure de mettre à disposition des appartements sans demander une participation financière importante à leurs membres. La Société coopérative d’habitation Genève (SCHG) par exemple, fondée en 1919 et comptant environ 2000 sociétaires, demande à ses adhérents 4500 francs de parts sociales pour un logement de quatre pièces. Les tarifs sont souvent plus élevés pour les entreprises plus récentes. La jeune coopérative de l’habitat associatif (CODHA), ne disposant encore que de peu de fonds propres demande pour un appartement neuf de même taille la somme de 18000 francs. Bien sûr, les prestations et la qualité des logements peuvent varier considérablement. La participation des sociétaires à la conception du logement est généralement beaucoup plus importante dans des coopératives de petite taille.
UN HABITAT ÉCOLOGIQUE ?
Elément nouveau, l’écologie semble être de plus en plus intégrée aux principes défendus par les coopératives. Selon Eric Rossiaud de la CODHA, l’habitat coopératif s’y prête avantageusement : « Qui va investir dans des panneaux solaires, des chaudières au bois et une meilleure isolation ? Malheureusement pas les entreprises privées qui cherchent à minimiser l’investissement et ne se préoccupent généralement pas des charges que devront payer les locataire. Les coopérateurs, eux, préfèrent investir en amont pour payer moins de frais fixes à l’avenir ! »
CHRISTOPHE KOESSLER
Note :
1Chiffres donnés par le Conseil des entreprises et groupements de l’économie sociale (CEGES) en France et reprise par le groupe d’économie sociale et solidaire SOS (www.groupe-sos.org), et par l’association APRES, de Genève.
2Chiffres donnés par le CEGES et repris par le groupe d’économie sociale et solidaire SOS.
3Voir par exemple le site : www.socioeco.org
4Voir M. Arruda, « Economie solidaire, fondement d’une globalisation humanisante », contribution du PACS au Forum social mondial 2002, ou « Economia solidaria y el renacimiento de una sociedad humana matrística » sur le site internet : www.alainet.org
Messages
1. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 09:34
autogestion mon amour :
www.ambiance-bois.com
http://bergerette.chez-alice.fr/bergerette/Default.htm
http://leplacard.mecanique.free.fr/
www.lekalk.info
http://endehors.org/news/12786.shtml
http://www.m-lasserre.com/textes/entrepriseautogeree.htm
http://www.regards.fr/article/?id=2319
http://www.autogestion.coop
........
2. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 10:55
Veux-tu démontrer que l’Economie Sociale et Solidaire est une alternative au capitalisme ?
L’économie dite Sociale et Solidaire est encore basée sur le système capitaliste, c’est un aménagement « humaniste » du principe de libre entreprise, ce n’est pas une alternative nouvelle en soit.
De nombreuses entreprises fonctionnent déjà sur ce créneau :
– les plus connues, les mutuelles (MAIF, MAAF … )
– des banques (Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Coopératif ….), pour certaines y a-t-il encore beaucoup de différences entre les banques classiques et ces banques associatives pour les clients ?
Les associations relèvent également de l’ESS , quand on voit les modalités de gestion dans certains secteurs (compromission avec le pouvoir politique, représentation outrancière des « notables » locaux, verrouillage du contrôle des usagers….) nous pouvons nous poser la question de savoir à qui profite réellement cet activité.
L’économie sociale est directement inscrite dans le courant réformateur, donc rien de bien révolutionnaire là dedans. Il ne faut pas oublier que les deux mouvances Réformatrice et Révolutionnaire ce sont toujours opposées au cours du siècle passé, les objectifs poursuivis étant totalement différents.
Alors, décidément, non l’économie sociale n’est pas une alternative crédible au capitalisme c’est une forme du capitalisme.
Lino
1. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 12:24
Ce que tu dis est fondamentalement faux. Seule la mise en place d’une pratique alternative pourra permettre le dépassement du capitalisme. Ce n’est pas en effet en élaborant des plan et programmes politiques plus ou moins fantaisistes... ce qui se fait à chaque élection que l’on changera les choses... Pas plus qu’en trépignant en appelant à la grève générale insurrectionnelle.
Joel de Toulouse
2. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 14:21
donne des exemples STP de pratiques (ecovillage,...) et ou genre :
genre www.ambiance-bois.com
http://bergerette.chez-alice.fr/bergerette/Default.htm
http://leplacard.mecanique.free.fr/
www.lekalk.info
http://endehors.org/news/12786.shtml
http://www.m-lasserre.com/textes/entrepriseautogeree.
htm http://www.regards.fr/article/?id=2319
http://www.autogestion.coop ........
en y ajoutant une greve générale inséructionnelle
3. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 14:47
Ce que je dis n’est pas fondamentalement faux, c’est un autre regard que le tien sur la capacité de l’ESS à modifier la société et sur son utilité aujourd’hui.
Tactiquement les options divergent entre les 2 courants( réformiste et révolutionnaire) :l’un par l’adaptation aux contingences de l’économie capitaliste, afin de permettre à l’Homme d’y trouve sa place, l’autre par la rupture avec le modèle dominant (par quelques moyens. que ce soit)
.
C’est la ligne de démarcation entre les modèles qui ont donné naissance à la sociale démocratie (Radicaux , contre les modèles socialistes (socialiste : au bon sens du terme) .
C’est un choix de société dont il s’agit et des moyens que l’on se donne pour lutter contre le capitalisme et ses aberrations. A chacun ses espoirs et ses croyances.
Et puis pour mémoire, l’évolution d’ AXA, l’un des fleurons de l’assurance et de la banque française, devrait nous interpeller sur les capacités de l’ESS à être une alternative au capitalisme.
Lino
4. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 16:59
C’est vrai que j’ai été un peu catégorique mais je maintien qu’il y a une erreur fondamentale dans ton raisonnement. Dans la position "révolutionnaire", il n’y a qu’un discour... aucune pratique, seulement des souhaits (l’insurrection, la prise de pouvoir,...)... d’ailleurs l’exemple soviétique a montré qu’une telle stratégie, même quand elle "réussissait", fondée sur rien elle ne durait pas.
L’Histoire montre au contraire que le dépassement d’un système se fait pas l’émergence de formes alternatives qui minent le système en place. Alors se pose la question du pouvoir, mais pas avant.
Joel de Toulouse
5. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 17:24
L’histoire montre tellement de chôse qu’on peut tout dire.
Mais jusqu’ici les formes nouvelles qui minaient le pouvoir en place étaient elles mêmes des formes d’exploitation du travail gratuit.
Anisi la bourgeoisie prend la place de la noblesse de terre mais ils ont des interets commune à exploiter le peuple.
Nous voulons une société débarrasée de l’exploitation,cela suppose qu’e le pouvoir en place n’a absolument pas d’interets communs avec nous ,les salariéS.
Et donc qu’une opposition totale existe.
Tout sera fait pour empecher l’emergence de forme d’économie sociale,et si elles apparaissent elles seront vite orienté vers l’economie de marché.
Enfin l’effet de masse est absolument necessaire pour une telle économie ce qui veut dire que quand elle pourra arriver ,et bien déja le pouvoir politique sera changé.
Pas d’incantation de la greve generale,mais certainement pas non plus le refus de la preparer ,de la populariser ,et encore moins de la saboter au nom des "gens qui n’en veulent pas"
Crore qu’on en fera l’économie est plus qu’une erreur,c’est un crime.
Car en face ,il y a des pinochets
6. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 17:34
L’Histoire montre à peu près tout, encore faut-il savoir comprendre ou essayer de comprendre l’enchaînement des évènements... elle montre aussi ce qu’il ne faut pas faire...Savoir tirer les leçons des échecs et des erreurs.
Cela dit, je ne vois pas par quel procédé tu peux provoquer ou susciter une "opposition totale". Tu dis qu’elle existe, mais où concrètement ?... dans les têtes ? Mais tu sais qu’il y a tout et son contraire dans têtes... Tu sais très bien que les gens qui râlent sont souvent les premiers à voter pour l’ordre établi... pourtant ils râlent, critiquent... Non ! je pense que le discours seul est parfaitement inopérant... et en dehors du discours qu’est ce qu’il y a ? Quelle proposition est faite ? Sur quoi fonder l’écroulement du système actuel et surtout le remplacer par quoi ? L’autogestion ? La démocratie intégrale ? Mais ça c’a ne se fait pas avec un coup de baguette magique ou simplement de bonnes intentions proclamées.
Joel de Toulouse
7. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 20:27
On peut toujours rêver que des ESS puissent vivre et se développer dans un océan de capitalisme,systéme qui détient tout les pouvoirs,politiques,économiques,fait la pluie et le beau temps en matiére de lois,de controles des prix.Et la financiarisation du capital n’arrange rien au contraire.
Le capitalisme peut controler une coopérative par le jeu bancaire,la spéculation sur les terrains,l’immobilier.
Alors ne pas poser le probléme de la prise en main de l’état par les travailleurs est absurde.
Et oui il y a une opposition totale entre les intérêts des travailleurs et ceux des capitalistes.Et le fait qu’elle existe ou pas dans la tête des travailleurs cela s’appele "conscience de classe" et ce n’est pas inné,ça fait partie intégrante de la bataille des idées.
D’ou le matraque idéologique des grands médias et leur prise en main par la classe capitaliste et les salariés des ESS n’y échappent pas.Elles finiront,tôt ou tard,par se comporter comme des entreprises capitalistes ordinnaires.
Renoncer à la conquête du pouvoir c’est vouer les ESS à l’échec et devenir des entreprises capitalistes particuliéres dans un océan capitaliste financier.
Jean Claude des Landes
8. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 1er mars 2007, 22:17
Ca c’est le schéma classique que l’on répète depuis un siècle et demi et qui nous a conduit toujours et systématiquement à l’échec. Même quand le pouvoir a été pris, pacifiquement (élection) ou violemment (coup d’état), ça a toujours échoué... et c’est ce modèle que tu veux que l’on applique toujours et maintenant ? L’obstination dans l’erreur n’est pas preuve d’intelligence.
Joel de Toulouse
9. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 2 mars 2007, 00:26
Pour Lino et Joel de toulouse, Mon idee : personnellement je pense que dans ce monde il n´y a que 2 systemes capitalisme ou socialisme. donc comme je suis contre le capitalisme (profit de l´homme par l´homme, profit de l´animal par l´homme) il nous faudra trouver un socialisme qui fonctionne donc avec toutes les motivations et ceux qui veulent l´ellaborer. Il est vrai que du jour au lendemain , on ne pourra changer le monde, c´est pour cela que l´on doit d´abord freiner le capitalisme et on a donc besoin de gens qui comme moi sont pour le socialisme et aussi ceux qui ont choisit une 3 voie ( que je ne partage pas , mais qui peut etre deja un frein au capitalisme et un entre-deux) c´est pour cela que les gens de gauche et les altermondiaux devont travailler ensemble. Pour moi c´est le socialisme ( a nous de l´ellaborer ), personnellement ce systeme ESS je n´y crois pas, je ne pense pas qu´il y ait une troisieme voie, c´est seulement si nous sommes ensemble que nous ferons avancer les choses. je suis anarcho-coco et de gauche ( je ne sais si je resterai coco ou si je deviends 100% anarcho, mais je resterai de gauche et je resterai meme si je deviends 100% anarchistes dans le parti DIE LINKE (communiste platteforme) car sans parti on est foutu et je n´oublierai pas que le peu que je connaisse en politique c´est grace au pc. ) je suis aussi dans Attac et Syndique, l´heure est au rassemblement de la gauche ( pour moi le ps n´est pas a gauche mais au centre ; bien sur il existe encore certains ps et verts de gauche) c´est pour cela que l´on doit se rassembler a gauche dans un parti ( voir le travail qu ´on fait en allemagne) on peut dans un parti defendre des idees differentes ( mais mon premier combat est contre le capital , et seulement 10% de discuter de nos differences) , il faut faire avancer le schmill-blick et en france il y a du boulot que ce soit lo lcr pc et ceux de gauche (doivent faire un seul parti, et nous devons faire ce parti LA GAUCHE EUROPEENNEE qui a deja la fondation et qu´il faut continuer de consolider) , ainsi qu` Attac. Ici on travaille ensemble, j´ai un peu honte d´etre un francais de gauche ! (ici avec mon accent , on me demande que ce font mes compatriotes de gauche et alter mondial et ) QUE DOIS-JE REPONDRE ? J´AI MAL A MA GAUCHE ! Il aurait fallu que olivier jose arlette marie, fassent des meetings separes (ca serait mieux , une journee avec 4 personnes dans 4 villes pour toucher plus de monde) ou ensemble, pour un projet ensemble-pour une gauche ensemble - car il n´y a pas beaucoup de differences entre ces 4 personnes pour une autre politique, et on veut JUSTE appuyer a gauche !, on sait bien que ce sera entre Segolene et Nicolas (en esperant qu´il soit battu) Jose est-il de gauche ?-ou veut-il donner comme consigne s´il n´a pas les signatures de voter Segolene (donc il serait du centre pour moi) Bien a Vous 2. J-F
10. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 2 mars 2007, 01:01
Ce n’est pas parce que ça a toujours échoué que ça doit toujours échouer.
On pourrait faire l’état exhaustif des ESS à l’heure actuelle,leur bilan de santé et il n’est pas fameux.Ils se heurtent à une logique capitaliste boursiére et financiére.
Les ESS ne sont pas rejetées,au contraire,elles sont un des moyens de changer la société,mais pas le seul.
Et ton dévellopement est quand même un peu léger:tu reprend,au mot prés,les arguments de ceux qui veulent que l’économie domine le politique,puisque,pour toi,c’est en changeant les bases économiques que viendra le changement politique,je trouve que c’est faire peu de cas de la volonté humaine en général et politique en particulier,et la domination de l’économique est une erreur.Et c’est trés libéral tout ça.
Il faut bien une volonté politique des travailleurs concernés pour que des ESS naissent,donc une volonté politique pour qu’elles puissent se développer et cette volonté doit s’exprimée a tout les niveaux de la société.
Maintenant il ne s’agit d’attendre que tout les salariés aient une conscience de classe,mais d’agir avec celle qu’ils ont actuellement et donc de faire un pas avec eux,ce pas qui fera évoluer leur conscience et la notre avec.
Je ne sais pas qui persiste dans l’erreur,mais essaie de construire une ESS avec des salariés sans un minimum de conscience de classe et dit moi dans combien de temps ils commenceront à se comporter en prédateurs et à jouer en bourse.Parce que c’est exactement ce qui est en train de se passer avec certaines.
Ensuite essaie encore de produire de l’éléctricité,des transports,du service public en général avec une ESS,si tu reste dans le champ du systéme capitaliste,si tu n’a pas le pouvoir d’état et surtout la majorité des salariés avec toi.Bonne chance.
Jean Claude des Landes
11. Tourner la page capitaliste ? Des alternatives fleurissent, 2 mars 2007, 10:53
A Joël
Ceci sera ma dernière intervention sur ce sujet.
Telle qu’elle est présentée actuellement par ses partisans, l’ESS serait une alternative crédible pour lutter contre le capitalisme et promouvoir une autre société.
Or penser ainsi c’est faire fi du passé. L’ESS a plus d’un siècle d’histoire. Bon nombre de structures relevant de l’ESS ont 50-80ans d’existence .
Les exemples du Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, d’Axa . . . (qui ont pour origine l’ESS et qui, pour la plus part, y sont toujours classées) sont significatifs de la difficultés des structures de l’ESS a garder les valeurs d’origine. Beaucoup d’entres elles se comportent comme des banques « capitalistes », voire elles ont intégrées purement et simplement le système capitaliste (Axa).
Les mutuelles ( d’assurance ou du secteur maladie) se trouvent confrontées à la concurrence des compagnies d’assurance et doivent adapter leurs stratégies à la hauteur des enjeux. Ce qui ne va pas sans difficultés avec la cohérence de leur éthique.
Les coopératives sont en but aux mêmes difficultés et aux mêmes enjeux, elles sont parties prenantes du système économique dominant et ne possèdent qu’une faible marge de manœuvre pour faire valoir leurs différences.
Les associations (également classées dans l’ESS) surtout celles qui ont une mission de service public ne sont pas logées autrement. Dépendantes du bon vouloir des hommes politiques et des politiques publiques définies, elles sot maintenues dans un rôle de prestataires de services, elles risquent d’être mis en concurrence avec le secteur lucratif à tout moment (Agcs).
Les aspects stratégiques gagnent de plus en plus les réflexions autour de l’ESS, non pas pour approfondir les questions de lutte contre le capitalisme, mais bien plus simplement pour sauvegarder leur activité.
Penser que par l’entrisme économique nous serions en mesure de préparer une alternative au capitalisme me semble être une erreur.
Il n’est pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain, les tentatives et les réalisations de l’ESS, ont un rôle à jouer dans les modifications de société. Par contre ( si cela leur est possible car trop éloigné de la réflexion des structures relevant de l’ESS), tant qu’elles n’auront pas intégrées le principe la lutte des classes dans leur éthique et qu’elles penseront pouvoir changer la donne à elles seules, elles seront utilisées comme un leurre qui viendra diviser les forces du changement.
Lino