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Trois ans sans Ingrid Betancourt !

Publie le lundi 21 février 2005 par Open-Publishing
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Ce 23 février 2005, Ingrid Betancourt et Clara Rojas commenceront leur quatrième année de détention aux mains de la guérilla des FARC en Colombie.

Pour elles, tout comme pour les plus de 3.000 autres otages, civils ou militaires, hommes, femmes, vieillards et plus de 400 enfants qui croupissent dans la jungle entre les mains de leurs tortionnaires, l’espoir d’une libération prochaine n’a jamais paru aussi éloigné.

Détenus quelque part dans des régions insalubres de la jungle amazonienne, sans aucun contact avec leur famille, ils essayent de survivre dans des conditions de vie extrêmement éprouvantes. S’ils sont libérés un jour, ceux qui survivront en resteront probablement marqués à tout jamais.

On ne sait ce qu’il faut dénoncer en premier lieu...

La cruauté de leurs ravisseurs, qui continuent sans état d’âme à pratiquer de manière systématique la prise d’otage et l’assassinat de civils comme des moyens « ordinaires » de poursuivre une lutte dont ils veulent faire croire qu’elle est une lutte de libération ?

L’indifférence du gouvernement colombien qui laisse froidement des milliers de ses citoyens endurer ce calvaire - certains depuis plus de sept ans -, et dont la seule préoccupation semble être la gloire d’une hypothétique victoire militaire ?

La banalisation de cette situation dans le grand public et particulièrement en Colombie, où une partie parfois importante de la population semble avoir classé les enlèvements dans les « péripéties habituelles de la vie normale » ?

Ou l’incroyable naïveté de certains groupes ou organisations politiques dans nos pays, qui continuent à soutenir les guérillas colombiennes au nom de leurs convictions soi-disant marxistes ou bolivariennes ?

Aux risques encourus par les otages que sont les maladies tropicales, les violences de leurs tortionnaires, les bombardements aveugles de l’armée colombienne aidée par les États Unis dans leur offensive du plan patriota, s’ajoute la tentation du désespoir. Les mois et les années passent sans que personne, à part leurs proches, ne semble se préoccuper de leur sort.

C’est le message unanime que nous recevons maintenant de leurs familles : désespérées par l’indifférence de leur gouvernement et effrayées des conséquences pour la vie des séquestrés de la politique militariste de leur président, elles nous demandent avec force de véhiculer ce message : "une pression de la part des pays d’Europe sur notre gouvernement et sur la guérilla est maintenant notre seul espoir...."

Regroupés maintenant dans la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt , les comités de soutien de France, de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse, d’Irlande et d’autres pays continuent inlassablement leur combat, et ils ont décidé de se faire le relais de toutes ces familles en diffusant au cours des prochaines semaines leur message de détresse aux élus locaux, nationaux et européens.

A l’occasion du triste anniversaire des trois ans de détention d’Ingrid Betancourt et de Clara Rojas, nous demandons à tous les élus et aux media qui nous ont toujours soutenus de continuer et d’intensifier leurs actions pour convaincre les protagonistes en Colombie de rechercher en priorité et d’aboutir à une solution pacifique du problème.
Un accord humanitaire, premier pas pour une libération de tous les séquestrés, est la seule alternative acceptable. Laisser pourrir le problème ou vouloir le résoudre par la violence ne le sont pas

http://www.betancourt.info/

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