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USA : première demande parlementaire de retrait "immédiat" d’Irak

Publie le samedi 19 novembre 2005 par Open-Publishing
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WASHINGTON - Un parlementaire démocrate américain, John Murtha, a présenté jeudi la première proposition officielle de retrait "immédiat" des troupes américaines d’Irak. Motif : "les Etats Unis ne peuvent plus rien accomplir militairement" dans ce pays.

"Je crois qu’avant les élections irakiennes prévues à la mi-décembre, le peuple irakien et le prochain gouvernement doivent être avertis que les Etats-Unis vont immédiatement se redéployer", a déclaré M. Murtha, lui-même ancien combattant au Vietnam et un des responsables du budget de la Défense à la Chambre des représentants.

Sa proposition de résolution, rapidement dénoncée par la majorité républicaine, vise à déclarer que "le déploiement des forces américaines en Irak est (...) terminé, sur ordre du Congrès". Elle prévoit le positionnement d’une force de réaction rapide dans la région et exige que Washington poursuive ses efforts pour la sécurité et la stabilité de l’Irak "par la diplomatie".

Dans un communiqué, la Maison Blanche a jugé "déconcertant" qu’un ancien combattant et un homme politique "respecté" "endosse les positions politiques de Michael Moore et de l’aile d’extrême gauche du parti démocrate".

"A la veille d’une élection démocratique historique en Irak, ce n’est pas le moment de se soumettre aux terroristes", poursuit la Maison Blanche qui se dit "déconcertée" car "nulle part (M. Murtha) explique en quoi un retrait d’Irak rendrait l’Amérique plus sûre".

La proposition de John Murtha est la plus vigoureuse venue du Congrès jusqu’à présent pour demander un terme à la guerre en Irak, de plus en plus impopulaire. Jusqu’à présent, plusieurs élus avaient demandé un retrait progressif des troupes, pour certains avec un échéancier. SDA-ATS

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Messages

  • Poursuivant au Congrès la contre-offensive lancée par l’administration Bush sur le conflit irakien, les républicains de la chambre des Représentants ont obtenu vendredi soir un vote quasi unanime contre un retrait immédiat des forces américaines déployées en Irak.

    © Reuters

    Sans surprise, la résolution mise aux voix quelques heures avant les congés parlementaires de Thanksgiving et réclamant un rapatriement immédiat des troupes a été rejetée par 403 voix contre 3.
    Mais les représentants démocrates ont dénoncé une grossière manoeuvre politique visant à esquiver tout débat sérieux sur la situation en Irak et à retourner l’émotion suscitée aux Etats-Unis par la prise de position de leur collègue de Pennsylvanie, John Murtha.
    La veille, ce vétéran de la Guerre du Viêtnam, ancien colonel du corps des "marines", avait appelé au rappel des quelque 153.000 soldats américains déployés en Irak.
    Mais quand sa proposition portait sur leur retrait "aussi vite que réalisable", le texte soumis au vote par les républicains réclamait que le déploiement militaire en Irak soit "immédiatement interrompu".
    "Exploiter cette proposition et la débiner, la dévaloriser de la sorte est un outrage",
    a fustigé John Spratt, représentant démocrate de Caroline du Sud. Pour la chef de file des démocrates de la chambre, la Californienne Nancy Pelosi, en se livrant à cette manoeuvre, les républicains ont atteint "un niveau de bassesse jamais vu, même de leur part".

    BUSH RÉAFFIRME SON CAP

    Le débat précédant le vote s’est déroulé dans une atmosphère passionnelle. La séance a même été interrompue lorsque la républicaine Jean Schmidt a cité un message envoyé par un de ses concitoyens de l’Ohio : "Les lâches s’enfuient, les ’marines’ jamais", a-t-elle lu, suscitant aussitôt une réaction outragée sur les bancs démocrates.
    Cet épisode parlementaire est la dernière salve en date tirée par l’administration Bush et ses partisans contre les critiques de plus en plus vives à l’égard de l’engagement militaire en Irak.
    De Corée du Sud, où il participait au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), George Bush a réaffirmé samedi le cap de sa politique : "Nous combattrons les terroristes en Irak, et nous resterons dans la lutte jusqu’à ce que nous obtenions la victoire pour laquelle nos courageux soldats se sont battus et ont versé leur sang."
    Reste que le Sénat a voté cette semaine une résolution qui, si elle ne réclame pas un calendrier de retrait des forces américaines, plaide en revanche pour une accélération du processus d’émancipation de l’Irak

    http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=9277&0933