Accueil > Ukraine : face à la montée des périls

Ukraine : face à la montée des périls

par Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de L’Humanité

Publie le lundi 5 mai 2014 par Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de L’Humanité - Open-Publishing
3 commentaires

C’est en Europe : Un régime non élu envoie les chars et les hélicoptères de combat contre une partie de sa population avec le soutien des chancelleries de l’UE et des Etats-Unis. Ces dernières ont choisi d’alimenter depuis des semaines une stratégie de la tension dans une zone ultra-sensible, à l’articulation entre la Russie et l’OTAN, en poussant un clan d’oligarques corrompus contre un autre d’affairistes tout aussi douteux, en lâchant la bride à des milices néo-nazies. Le pire est en marche après que trente et une personnes aient été brûlées vives dans le siège des syndicats d’Odessa, incendié à coups de cocktails molotov par les partisans de Kiev.

C’est en Europe et le péril est grand. Il est désormais urgent de rétablir un dialogue sans surrenchères irréalistes. Ainsi, quel crédit aurait dans ce contexte les référendums séparatistes du 11 mai et l’élection présidentielle du 25 mai fabriquée pour légitimer le nouveau pouvoir ?L’Ukraine ne peut devenir la tête de pont d’une organisation militaire dirigée contre Moscou. La relation particulière de la population de l’Est du pays avec la Russie et avec la langue russe doit être reconnue, tout comme son refus de reconnaître les nouveaux gouvernants qui se sont imposés place Maïdan. L’hypothèse fédéraliste est sans doute le moindre des maux quand se dessinent des déchirements à la yougoslave. La tension sert au contraire les ambitions de Poutine qui agite la défense des russophones comme une légitimation d’expansionnisme.

C’est en Europe et la gouvernance de l’Union est en cause quand ses dirigeants ont privilégié l’aventurisme, fermé les yeux sur l’extrême-droite au cœur du pouvoir à Kiev, poussé à l’épreuve de force. La diplomatie française après l’affaire Snowden et la violation des règles internationales du président Morales ou ses errements bellicistes dans la guerre syrienne, ne sort pas grandie de cette nouvelle épreuve. François Hollande, si empressé à Carmaux de manipuler la parole de Jaurès pour en faire une sorte de bréviaire du renoncement et du libéralisme, ferait mieux de le relire : « Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ».

http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Ukraine-face-a-la-montee-des-perils_a7861.html

Portfolio

Messages

  • Quand l’ O.T.A.N malgré tous les engagements pris au lendemain de la chute du mur de Berlin , a déjà intégré la presque totalité des ex pays de l’ est et les républiques de l’ ex-U.R.S.S et décide aujourd’ hui de s’ installer en Ukraine après y avoir fomenté un véritable coup d’ état néo-nazi , parler de l’ expansionnisme de Poutine me semble être un alignement tacite derrière l’ O.T.A.N . Les oligarchies corrompues se trouvent aujourd’ hui partout y compris en Europe et aux U.S.A . Renvoyer dos à dos les fauteurs de guerre à l’ expansionnisme depuis longtemps mis en pratique presque partout dans le monde et à l’ agressivité sans limite et la Russie capitaliste avec son oligarchie , cela me semble être le début d’ un alignement sur les positions de sa propre oligarchie occidentaleet de l’ O.T.A.N.

  • Eh bien, il commençait à être temps d’être un peu plus lucide ! Roquet

  • L’article évite de donner le sentiment, ici, aux lecteurs que, pour faire unpeu provocateur, une juste condamnation des menées du camp dit"occidental" (USA et UE notamment)aurait conduit B.Ciao à devenir un"soutien" de la politique de Poutine .
    Que nous aurions considéré comme un un espèce de bouclier des Droits des peuples , une sorte de contre-modèle d’un BLUM dont la "non intervention" avait permis que Franco et ses alliés fascistes ne "garrotte" la jeune Républiqye d’espagne du Frente Popular..

    Nous avons certainement, "tranquillement"à poser en débat quelques questions..auxquelles je n’aurais pas la prétention d’apporter des réponses.
    Mais en vrac :

     Notre histoire de ce qu’a été la LUTTE permanente pour les LIBERTES, chez nous, grâce notamment au mouvement ouvrier et son PARTI communiste (celui d’"avant) nous aide- il à comprendre que nous assistons à des séquelles de ce qu’ont été des décennies de vie dans des régions ou les zones d’influence , le résultat des guerrres inter-bourgeoisies, ont dessiné des "frontières" "d’ETATS-NATIONS", qui ont conditionné des modes de vies, ou jamais, les Masses-qui font l’Histoire- (pardon de ce rappel permanentà MARX) n’ont été réellemnt jamais impliqués dans des choix s’exprimant par l’"autodétermination", ?

     La Grande révolution d’Octobre 17, pourtant émancipatrice, a conduit à ce que le jeune Etat ouvrier russe..sur les bases dela"Grande Russie" , tout en cherchant à tatons des formes de vie basée sur le respect des identités nationales diverses,...aboutiise à une russification" à marche forcée" de certaines parties de l’EST européen

     Le"socialisme"post-léniniste , a mélé, avec Staline, carottes et bâtons.

    L’’agression hitlerienne de juin 41 n’a jamais soudé totalement l’union des REPUBLIQUES Soviétiques" en un bloc ou les aspects de CLASSE auraient pris le pat sur les "nationalismes" ..Même Staline, quand la Wermacht est aux portes de Staline, lui qui vient de "régler" à sa façon les réticences , les oppisitions à sa politique par des millions de victimes ,..il peut ressouder les peuples d’URSS en se référant à la " Grande Russie" (cf :fameux discours commençant par"Chers Frères, Chères soeurs")

     Comment s’étonner que l’Impérialisme unipolaire a qui suivi 1991 aie pu réactiver partout des haines que l’amélioration relative des conditions de vie dans des zones encore moyen âgeuses dans les années 20.avaient partiellement "gommées- ., ?

    Surtout du fait que l"importaion des recettes du Capital ne pouvaient que provoquer divisions, dissenssions, retour des"vieux démons" nationalistes, réapparitions des repères religieux,- tout cela avecl’abandon de toute référence aux principes élémentaires du Marxisme, c’est à dire la Lutte des Classes.

     Comment ne pas voir que, par exemple, le dépeçage del’ex Yougoslavie, la création d’un Etat fantôche comme le KOSOVO, la seule condamnation des horreurs commises par les Serbes,( assimilé à l"ex communisme" ), le soutien à des forces croates ou bosniaques en niant ce que de violemment"réactionnaire" , de restes d’anticommunisme des Ante Pavelitch leur combat portait de "pourri",
    ..que tout cela a alimenté la frustration de millions de travailleurs, de "petites gens" qui , pour la plupart, avaient pu pu instant imaginer..que les aspects négatifs d’un "socialisme imposé" seraint effacésEn conservant ce qui avait amélioré la VIE..

    Que je ne sais quelle"contagion" de "démocratie" fantasmée, serait complétée par l’élévation du niveau de vie , freiné parle "blocage" de l’expérience soviétique, incapable de par son rapport aux masses, de pouvoir générer des forces productives en situation de satisfaire de TOUS les besoins essentiels du plus grand nombre : -les LIBERTES en font partie, avec le droit à la santé, à laculture, à l’emploi , à l’éducation-

    Ce qui est l’ensemble non exhaustif des DROITS inalienable des seuls créateurs de richesse : le prolétariat.

     Oui,des oligarchies "post-"socialistes"(avec les mêmes apparatchiks-) ont remplacé les sièges du PARTI en Mac do et foyers de SDF pour les uns ,et luxe de la corruption pour les autres.

    Oui, à l’EST la russophonie.., surtout un lien avec le fait que cette région est essentiellement celle ou se concentre la classe ouvrière, une réalité objective-(meilleures conditions devie en Russie qu’en Ukraine- , une certaine crainte-justifiée selon moi- que les nouveaux oligarques de Kiev ayant remplacés avec le soutien des pires affairistes et des forces néo-fascistes les ex "maitres" du pays,..ne fassent des zones de l’Est un terrain de super-exploitation -on sait ce qu’est devenue la RDA), ces éléments conjugués expliquent l’affrontement ..

    On ne peut bien entendu pas nier que Poutine avance ses pions.

    Et en même temps ne pas constater que le drame ukrainien est à analyser dans le cadre des contradictions qui minent un système capitaliste en crise systémique , qui ne peut générer que des recherches de solutions qui, toutes seront -"naturellement" à cent lieux de processus d’émancipation.(sans insister sur les questions d’approvisionnement énergétiques qui fontde l’Iraan , de laRussie...du Vénézuela des sacrés épines dans le talon d’Achille du Capital)
    D’ou, selon moi, un besoin urgent de coopérations, d’échanges entre les forces qui se réclament du communisme , pour construire un nouvel internationalisme

    Qui ne saurait passer parle "simplisme" selon lequel l"es amis des mes ennemis sontmes amis" et /ou "Poutine est notre rempart contre l’Iimpérialisme US et son UE-OTAN"

    Pas plus que les "insurgés"barbus syriens ne sont des Communards , ni..vu d’un autre regard , El Assad je ne sais quel Lumumba, Castro ou Chavez !

    Ni manichéisme dela pensée, ni "démocratisme" à la BHL ou "communisme" à la sauce de ceux qui , j’en connais, prétendent que la Corée du NORD c’est "socialiste".. puisqu ’ Obama lui est hostile....

    Cordialement

    A.C
    Note
    Sur Ante Palevitch, les Oustachis, on lira

    http://fr.metapedia.org/wiki/Ante_Pavelic

    Pendant plus de trois années une abominable guerre civile va faire 1.706.000 victimes dans ce pays qui compte 15.000.000 d’habitants. L’armée du NDH combat avec les forces de l’Axe, contre le mouvement des résistants de Tito (les partisans communistes) et les tchetniks (résistants royalistes).
    En représailles aux crimes des partisans, les Croates exécutent par dizaines de milliers les Serbes, les juifs, les Tsiganes et les anti-fascistes au camp de Jasenovac et les femmes et enfants à Stara Gradiška. Pendant ce temps les musulmans du Kosovo exterminent les paysans serbes qu’ils remplacent par des colons albanais

     
    L’écrivain communiste Curzio Malaparte, alors correspondant de guerre d’un journal italien, avait écrit un billet dans lequel il relatait son entretien avec Pavelitch, au cours duquel des Oustachis de sa garde personnelle étaient venus lui apporter en hommage, de la part d’un de leurs chefs (devant le journaliste italien qui l’interviewait !) une bourriche d’huîtres - ou de quelque chose de visqueux qui y ressemblait.
    Tout fier, le grand dictateur Ante Pavelitch l’avait montrée à Malaparte comme preuve du dévouement de ses hommes. Elle était pleine à ras bords d’yeux arrachés à des Serbes prisonniers.