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Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM
Publie le mercredi 6 mai 2009 par Open-Publishing5 commentaires

de Nolwenn Weiler
Le Haut conseil des biotechnologies, nommé le 22 mars dernier, commencera ses travaux à la mi-mai. Concernant le dossier OGM, il a devant lui un programme chargé, et polémique. Il devra notamment définir le « sans OGM », ainsi que des mesures de coexistence entre culture OGM et cultures non OGM. Pour ce faire, on lui suggère (entre autres) la lecture du petit précis scientifique de Lilian Ceballos, intitulé Plantes Insecticides : évaluation de l’impact sur les insectes auxiliaires, et édité par Le Rés-OGM.
L’auteur, écologue et scientifique indépendant, y propose une synthèse d’études scientifiques dont les résultats mettent en doute l’innocuité des Plantes génétiquement modifiées. Ces études n’ont jamais été portées à la connaissance du grand public.
Bacillus Thuriengensis, ou Bacille de Thuringe, (BT) est le nom barbare d’une bactérie qui vit dans le sol et qui secrète toute une gamme de protéines insecticides (quatre au total). Isolées au début du 20ème siècle, et pulvérisées sur les plantes attaquées, ces protéines ne sont activées par un mécanisme complexe seulement quand elles se trouvent dans l’intestin de l’insecte cible.
Cela garantit un spectre d’action restreint, avantage significatif par rapport aux insecticides chimiques qui tuent sans distinction insectes en tout genre mais aussi petits vertébrés, et oiseaux. Cette spécificité d’action fait que l’utilisation de BT est autorisée en agriculture biologique depuis les années 1970.
Plantes insecticides
Les fabricants de plantes génétiquement modifiées (PGM) se sont évidemment penchés sur les vertus du BT. Grâce au formidable concept de « l’équivalence en substance », ils ont pu créer et mettre sur le marché des PGM Bt (maïs, soja, coton) sans évaluation toxicologique. Dénoncé par Marie-Monique Robin dans son ouvrage Le monde selon Monsanto, mais aussi par de nombreux scientifiques, le principe d’équivalence en substance indique que, si un aliment ou un composé alimentaire est essentiellement semblable à un aliment ou à un composé alimentaire existant, il peut être traité de la même manière en ce qui concerne la sécurité. C’est ainsi que « l’utilisation des formulations BT en Agriculture biologique a permis d’exclure tout impact négatif sur la biodiversité sans effectuer de suivi environnemental », explique Lilian Ceballos, écologue et scientifique indépendant, auteur d’une étude sur les conséquences des PGM Bt sur les insectes., édité par l’association lyonnaise Res-OGM.
Supercherie scientifique
Or, le postulat de départ, à savoir BT= PGM Bt est une supercherie. « L’assimilation des toxines transgéniques Bt aux préparations insecticides autorisées en agriculture biologique n’est absolument pas scientifique, poursuit Lilian Ceballos. Tout biochimiste honnête vous dira que deux molécules qui ne pèsent pas le même poids sont différentes. Or, les protéines des toxines transgéniques sont de plus petite taille que celles du BT. Et ce n’est pas la seule différence. Les PGM Bt produisent des toxines végétales sous forme soluble et active ce qui influe sur l’activité et la spécificité des protéines synthétisées puisque l’activation des toxines ne dépend plus des conditions intestinales spécifiques à l’insecte cible. Bref, ces toxines transgéniques ont une structure altérée, et leurs impacts sur l’environnement sont susceptibles d’être différents de ceux que provoquent la bactérie BT. » La suspension, en janvier 2008, de la culture en plein champ du maïs MON 810 en France a d’ailleurs été justifiée, entre autres, par cette différence : l’ avis du 9 janvier 2008 du « Comité de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés » stipule en effet que « la protéine produite par le transgène n’est pas identique à celle que produit le Bacille de Thuringe.(...) Seules les études à partir du maïs contenant l’évènement MON 810 sont pertinentes pour évaluer la toxicité humaine et environnementale. »
Toxicité élargie
Eludées par les firmes qui commercialisent les OGM "BT", ainsi que par les instances d’autorisation des PGM, diverses études, dont Lilian Ceballos fait la synthèse dans son ouvrage, semblent effectivement aller dans ce sens d’une différence d’effets, montrant que la toxicité des toxines transgéniques est supérieure à celle des protoxines sécrétées par la bactérie BT.
Premièrement, les PGM produisent la toxine en permanence, que les ravageurs soient présents ou non, alors que les formulations à base de protoxine BT ne sont appliquées que sur les plantes attaquées. De plus les préparations bios ne sont appliquées qu’à la surface des végétaux et les protoxines sont rapidement détruites pas les UV. Les plantes transgéniques synthétisent les toxines à l’intérieur des cellules, ce qui exclue la dégradation rapide par des UV. « Cette protection intracellulaire leur permet de conserver plus longtemps leur activité insecticide. Elles vont s’accumuler dans l’environnement et en particulier dans le sol, qui vont conserver une activité insecticide plusieurs mois après la fin des cultures transgéniques », avertit Lilian Ceballos.
« Cette diffusion dans l’écosystème suggère que certains organismes non cibles pourraient être exposés avec des conséquences méconnues sur le fonctionnement des services écosystémiques qui en dépendent »,note-il encore. L’élargissement du spectre d’activité des toxines Bt et leurs répercutions sur l’abondance des groupes d’insectes non cibles dans les champs ont notamment été étudiés par Michelle Marvier en 2007. Son étude, publiée dans la revue Science, montre que « les hyménoptères auxquels appartiennent les abeilles voient leur abondance relative fortement diminuée dans les champs de maïs ou de coton Bt ». Rappelons que les abeilles sont essentielles à la pollinisation de 90 cultures fruitières et maraîchères dans le monde !
Résistance des ravageurs
Outre ces risques associés à la perte de biodiversité, la diffusion massive de toxines Bt va entraîner, irrémédiablement, une résistance des insectes cibles. On connaît déjà ce problème avec les pesticides. « En 1934, 236 espèces étaient classées comme parasites des cultures. Parmi elles : des virus, des bactéries, des champignons, des insectes, des mollusques, des oiseaux, des mammifères, des nématodes, des acariens. 236 au total, dont 140 espèces d’insectes. En 1972, Elles étaient 643 au total, soit environ trois fois plus. Dont 278 espèces d’insectes ! », avertissent ainsi François Veillerette et Fabrice Nicolino dans leur ouvrage Pesticides : révélations sur un scandale français. « La résistance aux toxines Bt a été documentée dans plus de 17 espèces d’insectes, alors que ces plantes ne sont dans la nature que depuis une dizaine d’années », rapporte Lilian Ceballos.
Les firmes créatrices et vendeuses de PGM ne nient pas ce risque d’apparition de résistance, qui, en plus d’une prolifération d’insectes ravageurs, rendrait inutilisable la bactérie BT par les producteurs bios. Ils ont même mis en place des stratégie de lutte contre l’apparition de résistance. L’un des axes de cette stratégie conseille la mise en place d’une zone refuge. D’une surface indéterminée, et non obligatoire d’un point de vue légal, cette zone est plantée de plantes non OGM, afin d’éviter que les insectes résistants ne se croisent entre eux. L’efficacité de ces zones refuges, et la possibilité de les mettre en place suscitent la controverse. En Europe, où les parcelles agricoles sont bien plus réduites qu’aux Etats-Unis, la mise en place d’une zone refuge est parfois simplement impossible. Quoi qu’il en soit, cette stratégie n’est qu’un retardateur de catastrophe puisque tôt ou tard les insectes deviendront résistants. « Dans deux ou trois dizaines d’années au mieux. Demain, au pire », selon Lilian Ceballos. Voilà qui est rassurant ! Nous espérons que le haut Conseil aux biotechnologies ramènera un peu, de rigueur scientifique dans ce dossier très brûlant. Et conseillons aux citoyens de surveiller le dit Haut conseil, et ses décisions, de très près.
Messages
1. Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM, 7 mai 2009, 12:51, par Mengneau Michel
J’ai reçu aussi ce message,
Le riz, l’aliment de base consommé quotidiennement par plus de 2 milliards d’individus, est menacé par le génie génétique. A l’heure actuelle, le riz génétiquement modifié n’est cultivé commercialement nulle part au monde. Mais la pression des compagnies semencières et de certains gouvernements pourrait bientôt changer la donne...
Dans les semaines à venir, les Etats membres de l’Union européenne vont devoir se prononcer sur l’autorisation d’importer le riz génétiquement modifié LL62 de Bayer. Il faut absolument empêcher cette autorisation !
Ensemble, mobilisons-nous dès maintenant contre le riz transgénique.
Pour cela, vous pouvez d’ores et déjà :
Signez la petition en cliquant ici http://links.mailing.greenpeace.org/ctt?kn=3&m=32739457&r=MjI3NDMyNDM1NwS2&b=0&j=NDgyMjEzMTYS1&mt=1&rt=0
La pétition est sur le site de Greenpeace France
2. Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM, 8 mai 2009, 00:07, par le ralleur
Comment faire pour faire comprendre que la nature a plus d’un tour dans son sac !
J’ai lu, il y a quelques jours un article dans futura-sciences sur les OGM :
la menace des « super mauvaises herbes » s’amplifie
Je mets le lien ici ,ça fout vraiment la trouille...
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/botanique-1/d/ogm-la-menace-des-super-mauvaises-herbes-samplifie_19036/
J’espère que cette première leçon en fera réfléchir plus d’un !
Un grand homme a dit :
un agriculteur a trop de bon sens pour réfléchir de travers.
1. Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM, 8 mai 2009, 12:01
l’article a été publié sur Bellaciao :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article84896
3. Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM, 8 mai 2009, 10:28, par boddah
la mobilisation est importante, nous devons faire face aux lobbies ypperactifs européens !!! http://legrandvillage.wordpress.com/
4. Un chercheur rend publiques des études jamais diffusées sur les OGM, 28 septembre 2009, 12:10
D’aucun appellent les OGM des chimères génétiques ; A ce sujet je vous invite à lire l’article de jean-Pierre Berlan, directeur de recherche à l’inra, qui aborde cette question sous tous ses aspects :
http://www.liberterre.fr/agriculture/OGM/index.html
Bonne lecture
Denis P