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Un conseiller de Sarko : " Ce qui nous attend est terrible ".

Publie le mercredi 26 mars 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Le Canard Enchaîné, 26 mars 2008, page 2 :

Il n’y aura pas de « plan de rigueur », a répété Sarkozy sur tous les tons. Et, pourtant, il y a comme un vent de panique qui gagne le plus haut sommet de l’Etat. Le Président et le Premier Ministre jugent, en privé, la situation économique mondiale « gravissime », et plusieurs ministres ont trouvé Sarkozy « préoccupé » au dernier Conseil des ministres.

Il faut dire qu’il n’y a pas lieu de se réjouir. Même si Christine Lagarde s’apprête à annoncer, la bouche en cœur, à ses collègues européens, le 28 mars, une perspective de croissance de 1,8 % à 2 % pour 2008, ces prévisions, déjà revues à la baisse, sont aujourd’hui dépassées. Ses propres experts de Bercy, qui se fondent sur les chiffres de l’INSEE et du FMI, tablent sur une croissance comprise entre 1 % et 1,5 %. Rappelons que le budget 2008 a été bâti sur l’hypothèse d’une croissance de 2 % à 2,5 %.

Du coup, les promesses du candidat Sarkozy de baisser de 4 points les prélèvements obligatoires (environ 68 milliards d’euros) ont toutes les chances de rejoindre celles de Chirac dans les oubliettes de l’Histoire. La question est surtout de savoir si lesdits impôts et les contributions sociales ne vont pas augmenter.

L’heure est plus que jamais à la réduction des dépenses. « Jusqu’à 7 milliards de crédits », affirme-t-on dans les couloirs de Bercy. Un objectif qui correspond au montant des sommes gelées au début de l’année par Eric Woerth, mais qui a déjà été mangé par les petits cadeaux distribués ici et là par Sarkozy au cours de ses pérégrinations.

Pour se rassurer, Sarkozy ne peut pas compter sur ses conseillers. A l’Elysée, c’est à qui broiera le plus de noir. « Nous sommes condamnés à faire le gros dos devant les mouvements sociaux », se résigne l’un.

« C’est une situation qu’on n’a pas connue depuis les années 30, renchérit l’autre. Il est possible que le monde connaisse une guerre économique, monétaire et sociale. » Et tout ça sans marge de manœuvre.

« C’est fichu. Il est impossible de sortir du carcan européen », soupire l’un.

« Il n’y a pas de levier monétaire, plus de levier fiscal, plus de levier budgétaire », se lamente son collègue de bureau. Et le même de résumer : « Il va nous falloir gérer une inflation plus forte, alors que les salaires progressent peu. Ce qui nous attend est terrible. »

Mais du moment que Christine Lagarde conserve le sourire.

Messages

  • Eh bien moi je suis bien contente de tout ce qu’il nous arrive.

    On laisse tomber l’Europe, le reste du monde, on s’occupe de la France et on fait comme au Boutan on incorporte dans le PIB le bonheur, la décroissance, l’écologie, etc.

    Voilà le pays que SN devrait visiter au lieu d’aller voir la reine pour annoncer mille guguses de plus en afganistan.

  • Il est possible que le monde connaisse une guerre économique, monétaire et sociale. » Et tout ça sans marge de manœuvre.

    Ba, ba, ba, qu’est-ce qu’ils racontent ces gens-là ? Attendez, faudrait peut-être que les patrons se serrent la ceinture, et nous redistribuent les bénéfices gagnés par la mise en place du "travailler plus pour gagner plus". Ca va, à chacun son tour, les patrons ont les caisses pleines, à notre tour à présent ! Il faut que les patrons apprennent à se serrer la ceinture, en nous la desserant à nous. Sinon, cette histoire finira mal, ça c’est une certitude.

  • Chers camarades,

    Non, je n’ai pas le cœur à plaisanter sur cette question.

    Que Sarkozy-Fillon ne tiennent pas leurs promesses, on s’en fout, qu’ils tentent au moins de nous protéger contre la vague qui se prépare, malheureusement, ils chantent toujours "Tout va très bien Madame la marquise". Et ne rêvent que d’aller en découdre en Afghanistan ou en Iran pour mettre un peu plus la panique dans un monde qui marche sur la tête.

    Si le cataclysme prévisible s’enclenche, nous serons en première ligne, partout, au fin fond de la brousse, du désert et de la campagne française la plus obscure.

    Si les patrons se serrent la ceinture, nous n’en aurons aucun profit : leur richesse est du vent spéculatif, il n’y a plus de réalité économique à leur puissance financière.

    Le PIB mondial représente moins de la moitié des titres financiers en circulation et dans le PIB une partie des activités financières spéculatives est incluse !

    Ces valeurs sont donc le vent d’une bulle qui nous laissera sur le carreau quand elle va exploser.

    Après 1929, des milliers d’états-uniens sont partis sur les routes dans leur voiture où ils logeaient en recherchant les soupes populaires ou à voler des légumes dans les champs.

    Voilà ce qui nous attend partout, globalisation oblige : le CAC40 est détenu à plus de 30 % par les fonds de pension US, plusieurs de nos industries (chaussures, vêtements, sidérurgie, automobiles, etc.) ne "nous" appartiennent plus ou ne sont plus en France. Nous n’avons plus aucune autonomie dans de nombreux secteurs industriels, même si on l’étend à l’Europe.

    Si le commerce international est touché par les effondrements monétaires en cascade (dollar en chute libre, entraînant l’euro, le yen et le yuan à cause des réserves majoritaires en dollars et en bons du trésor US), serons-nous obligés de troquer des vêtements contre du fromage ou du vin ? Nous pourrons toujours vendre un peu d’électricité, si nous avons de l’uranium... ce sera le moment de recycler les déchets (dans le nouveau Superphénix, il n’aurait peut-être pas fallu arrêter l’ancien ?)

    Quant à nos salaires et nos retraites... la question ne sera pas de savoir si ce sera un ou deux points de perdus ! Et tant pis pour ceux qui auront cru que la capitalisation est la solution pour assurer leur retraite : ils auront droit au fonds de solidarité, comme les indigents.

    Voilà pourquoi nous ne danserons pas la Carmagnole si le tsunami se déclenche et pourquoi je préférerai que nous réfléchissions vite sur les moyens à mettre en œuvre pour contrer les effets de la politique néolibérale qui nous est imposée depuis 1971.

    JeanNimes

    • """Si les patrons se serrent la ceinture, nous n’en aurons aucun profit : leur richesse est du vent spéculatif, il n’y a plus de réalité économique à leur puissance financière.""""

      nous n’aurons aucun profit certes,et la haute bourgeoisie,les elites seront a l’abri,et ne seront en aucun cas restreints dans leur consommation utile
      le futile peut être et encore ça dépend..

      la richesse est du vent spéculatif ce qui veut dire qu’une chute de celle ci ne fera pas disparaitre l’économie réelle.

      la solution est bien dans une redistribution radicale des richesses.
      et bien entendu un controle totale dans la gestion des entreprises par les salariés,ce qui veut dire une réapropriation compléte des secteurs indispensables à toute activité humaine :
      santé,education,eau,energie,telecom,banques ,assurances etc ..

      non seulement il faut redistribuier les richesses,mais aussi rendre ce qui a été volé,ce qui signifie que la bourgeoisie devra rendre ces biens immobiliers,ses oeuvres d’art .

      il sera aussi indispensable de fixer un ecart des salaires maximum (entre 1à 5 par exemple)

      on peut aussi apprendre à consommer différemment car la dimension ecologique est une obligation de survie.

      il y a 19% des enfants en dessous de seuil de la pauvreté ,si en finir avec ce désastre humain necessite de payer les elus,les drh,les cadres sup,les ministres au niveau de 2 fois le smic revendiqué (ils ne seront pas à la rue ) et bien faisons le ,proposons le !

      damien

    • Damien je partage votre point de vue. En fait pour se sauver, c’est malheureux à dire mais il est urgent de se créer un réseau, un maillage parallèle d’entraide pour et par la "France d’en bas", les salariés ouvriers, employés pour que nous puissions ployer sans casser quand le tsunami financier va passer sur nos têtes. Déjà les gens commencent à s’organiser par la débrouille, le "sel", les "amaps" aux abords des villes en collaborant avec la petite paysannerie qui est "très riche" en savoir faire agricole, sans compter toutes sortes d’idées qui ont ou vont émerger d’ici peu. Il y a une chose de sûre, c’est que si nous n’avons pas de fortune, nous ne manquons pas d’idées astucieuses, à l’inverse des riches qui sont obligés de tout acheter faute d’avoir des idées.

      Ca ne tient qu’à nous de changer les choses. Un exemple intéressant, celui du lundi de pentecôte offert à l’état, en posant une journée de congés ce jour-là, l’ensemble des salariés a fait avorter le côté "juteux" de la mesure en 2007. Résultat, le lundi de pentecôte retourne au jour férié, et la mesure s’appliquera à n’importe quel autre jour, au choix du patron et/ou du salarié.

      Donc, les syndicats peuvent et doivent éclairer l’ensemble des salariés, réfléchir avec eux pour d’autres actions à mettre en place du même genre pour contrer certaines mesures injustes pour les rendre inefficaces. Les grèves, les manifs, le boycott (faut dire aux dires de Kouchner boycottage !?) complèteront notre panoplie de la résistance à cette politique ringarde importée des USA.

      A nous d’innover et faire passer les infos astucieuses par le bouche à oreille, laissant le "mouchard de l’Elysée" marri ! A nous d’avoir un temps d’avance sur eux.

    • C’est bien d’un coté une certaine forme de décroissnce et de l’autre pour les plus pauvres (les plus nombreux) ,un accroissement de revenus .

      cependant cet revenu augmenté ne peut definitivement plus être une recherche de consommation sans contenu ecolo et vide de sens humain

      le probleme de la satisfaction des besoins de masse pose la question de la production de masse

      peut on chacun avoir son potager,ses poules et lapins,faire son pain ???
      j’en doute fort car le temps manque .
      mais une reduction massive du temps de travail permettrait de faire par nous memes certaines choses.

      dans les années 80 est paru un livre"travailler deux heures par jour"
      du collectif ADRET
      des réponses et des experiences etaient deja données .

      mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue que c’est bien la prise de pouvoir politique et economique qui permettra une perennisation et une efficacité maximale des pratiques "collectivistes"

      changer le monde en laissant le pouvoir aux capitalistes ??
      inéfficace et dangereux !
      ça n’empeche pas de construire deja des reseaux non marchands

      tout est à nous !

      Damien

  • “Nous, nous disons que conceptuellement il est plus fertile pour la critique de partir de la relation plutôt que des sujets, de la métaphysique des sujets, parce que si on part des sujets, on passe sa vie à devoir décider si la Reine d’Angleterre est mieux que le général Videla lorsqu’ils se croisent aux Malouines**, question absolument et vertigineusement idiote, on passe sa vie à devoir établir si un snipper serbe vaut mieux qu’un bombardier de l’OTAN.
    C’est à proprement parler mal poser le problème, parce que ce n’est pas là la question des griffes des bons ou des méchants dans lesquelles ne pas tomber, ce sont entre autres les expressions d’une systémique et d’un ensemble de relations, dans lesquels si on garde les idioties des appartenances, des blasons et des drapeaux, on perd l’objet de vue, le rapport au Capital, la forme de l’État, on cherche qui est David et qui est Goliath, sans se rendre compte que ce sont tous des grands et petits Goliath et que l’erreur est dans leur maison de fous.”

    C’est ce passage d’un texte d’Oreste Scalzone que je suis en train de traduire qui me paraît le mieux s’accorder à la "foule de cons sidérés à rations générales" à laquelle notre mobilisation commence à ressembler...

    i Ojo !

    KLetaGR