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Une délégation française en Côte d’Ivoire pour le partage du "gâteau"
par 14 juillet
Publie le jeudi 14 juillet 2011 par 14 juillet - Open-Publishing2 commentaires
Au moment où le Medef (Le Mouvement des entreprises de France Ndlr) planchera sur la façon de repenser la relation Afrique-France, lors d’un séminaire à Paris le 12 juillet, les milieux d’affaires hexagonaux convergeront vers la Côte d’Ivoire pour une mission "traditionnelle", emmenée par François Fillon, le VRP (Voyageur, Représentant, Placier Ndlr) de Nicolas Sarkozy. Après dix années d’incertitudes, d’investissements en berne et de crises à répétition, l’heure du business sonne de nouveau en Eburnie ! Tout le pays est à reconstruire, notamment dans le Nord. Et pour cela, Alassane Ouattara dispose d’une arme redoutable : un plan de 15 milliards $. Entre aide budgétaire, annulation et reconversion de dettes, cette somme sera bientôt disponible. Il n’y aura alors plus qu’à se pencher pour récolter des marchés. Analyse.
A la France reconnaissante.
Symbole de la confiance retrouvée entre les deux pays, les nombreux patrons français venus, le 8 juin à l’hôtel Westin Paris, pour le déjeuner organisé par le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), présidé par Jean-Louis Vilgrain, ont cru gouter au paradis en écoutant Aly Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France : « C’est l’honneur de la France que d’avoir participé à la chute de Laurent Gbagbo » ; « Prenez la part qui vous revient dans le programme d’Alassane Ouattara ».
Pas besoin de sortir d’HEC Afrique pour comprendre. Pour accompagner le mouvement, le ministre ivoirien des finances, Charles Diby Koffi, a déjà reçu pour instruction de débloquer 6 milliards F CFA afin d’indemniser les entreprises spoliées lors des émeutes anti-françaises de 2004. Cette décision prise en son temps par Charles Konan Banny, alors premier ministre de Laurent Gbagbo, n’avait jamais vu le jour. Cerise sur la cabosse de cacao, six autres milliards doivent être débloqués en complément à cette mesure par le ministre français de l’économie et des finances.
Bercy joue l’effet d’entrainement.
Outre un prêt d’urgence de 400 millions $ accordé dès le 14 avril, Bercy s’apprête d’ailleurs à aider singulièrement l’Etat ivoirien en transformant les 1 300 milliards F CFA de la dette bilatérale (2 milliards $ !) en contrat-désendettement-développement (C2D). Par cette décision, près d’un tiers de la dette ivoirienne (6,2 milliards $) sera reconverti en projets prioritaires, dont les entreprises hexagonales devraient bénéficier. Le Fonds monétaire international (FMI) se chargera d’annuler le reste de la dette. Là aussi, la Côte d’Ivoire peut compter sur le soutien de Paris. Au sein du FMI, comme auprès du Club de Paris et du Club de Londres. Pour peu que Christine Lagarde, très au fait de la situation économique ivoirienne, soit nommée à la tête de l’organisation, le champagne coulera à flots dans le quartier du Plateau !
Barrages, centrales et matraques !
Sans attendre la mission de juillet, les patrons défilent déjà à Abidjan. Pierre Descazeaux, responsable Afrique d’Air France, et Koné Dossongui, le directeur d’Air Ivoire, sont tombés d’accord pour restructurer la compagnie ivoirienne, en cessation de paiement. Une lettre d’intention a été adressée à Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara. Le 10 juin, deux mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo, Sébastien Billières, responsable des franchises du Groupe Flo, a inauguré la première enseigne de la chaîne Hippopotamus en Côte d’Ivoire, en présence de l’ambassadeur de France, Jean-Marc Simon. Quelques jours plus tard, le 16 juin, Stéphane Charrieau, le directeur Energie d’Alstom pour l’Afrique de l’Ouest, a rencontré le ministre des infrastructures, Patrick Achi, pour évoquer les projets des centrales d’Azito et de Vridi. Quant à la société Marck, elle a déjà arraché un méga-contrat de livraison de treillis et d’équipements destinés aux forces ivoiriennes de police et de gendarmerie ! Symbole du retour de la France économique, François Fillon atterrira, le 14 juillet, en compagnie du secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Pierre Lellouche. La trentaine de patrons du Medef suivra dans un autre avion. Un troisième appareil entièrement médicalisé fermera le ban.
Le premier ministre français a préféré prendre ses précautions.
La reprise a ses limites...
Source : La Lettre du Continent
Messages
1. Une délégation française en Côte d’Ivoire pour le partage du ‘’gâte, 15 juillet 2011, 06:06, par zorba
Que dit Méluchon de la situation en Côte d’Ivoire ?
Rien !
Il consent en bon valet de l’impérialisme américain, contre les peuples et pour la soumission aux élites autoproclamées et dominantes.
2. Une délégation française en Côte d’Ivoire pour le partage du "gâteau", 15 juillet 2011, 09:49
Leur mondialisation est très visiblement le pretexte pour aller piller les richesses des pays qui en disposent ! Incroyable que l’avidité et la cupidité ne trouvent aucune limite !parfois je me demande s’ils ne sont pas envoutés (par qui ? par quoi ? pourquoi ?),car je cherche une explication à leur aliénation psychique et n’arrive pas à comprendre que l’on puisse devenir prédateurs à ce point là et à ce prix là (ruine de pays entiers...tueries,carnages...horreur) !