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Une grève de la faim contre la chasse aux grévistes.

Publie le samedi 19 décembre 2009 par Open-Publishing

Trois responsables de SUD-Energie sont en grève de la faim, à Paris, pour réclamer l’arrêt des sanctions disciplinaires à l’encontre des grévistes du printemps dernier, la réintégration de Nordine et le respect du droit de grève. La direction tente de faire « un exemple ».

Circulez, y’a rien à voir. C’est en substance le message que transmet la direction de l’antenne GRDF de la rue Pétrelle (Paris 9e) à toute personne venue rendre visite aux trois syndicalistes grévistes de la faim, vendredi 18 décembre. Soutiens, camarades, collègues, proches ou journalistes, tous sont logés à la même enseigne et trouvent portes closes. La direction n’aurait pas apprécié la visite, dans la matinée, d’Olivier Besancenot (NPA) et de Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), qui ont apporté leur solidarité.

Vers 14h30, pour protester contre leur isolement forcé, René-Michel Millambourg, syndicaliste SUD-Energie Ile-de-France en grève de la faim depuis lundi, s’allonge en travers de la rue, à même le sol. Il fait -1°C. Autour de lui, un médecin s’affaire et quelques personnes lui parlent et apportent des couvertures. Au bout d’une heure, la direction pointe le bout de son nez. A la demande d’aide « pour me relever », l’un des deux cadres répond sèchement, les mains dans les poches : « Vous marchiez très bien ce matin… » Finalement, peut-être dérangé par l’appareil photo et la caméra qui filme la scène, il acceptera de le soutenir, une fois dans l’enceinte de l’établissement. Mais personne ne sera autorisé à le suivre.

Avec Yann Cochin, de SUD-Energie, en grève de la faim depuis cinq jours, rejoint depuis la veille par un responsable SUD de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, René-Michel Millambourg exige la réintégration de Nordine Mahroug (qui, pour raisons médicales, a dû se réalimenter), licencié après sa participation au mouvement de grève du printemps, ainsi que la levée de toutes les sanctions à l’encontre des grévistes. Pas moins de 240 procédures disciplinaires sont engagées, allant de la rétrogradation jusqu’à la mutation d’office ou au licenciement ! Le mouvement, l’un des plus importants qu’ait connus l’entreprise, réclamait entre autres une hausse des salaires et l’arrêt des réorganisations incessantes. Les directions d’EDF et de GDF n’avaient rien lâché.

• Pour rendre visite aux grévistes de la faim de GDF-EDF, rendez-vous au 16-20 rue Pétrelle, Paris 9e. Une pétition est signable ici : http://lapetition.be/en-ligne/petition-5847.html