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Une semaine à 100 milliards d’Euros
Publie le lundi 10 septembre 2007 par Open-Publishing4 commentaires
Une semaine à 100 milliards d’Euros
10 septembre 2007
Les marchés interbancaires, sur lequel les grandes banques se prêtent mutuellement des fonds de trésorerie, sont extrêmement tendus depuis quelques semaines, malgré les interventions répétées des Banques Centrales.
Les banques accumulent des réserves, et montrent beaucoup de mauvaise volonté à les prêter à leurs homologues, ou réclament pour ce faire des taux d’intérêts nettement supérieurs à ceux du marché.
Même les plus grands établissements ne sont pas épargnés. La semaine dernière, la Barclays, troisième banque britannique, a ainsi du faire appel en urgence à la Banque d’Angleterre pour obtenir 1,6 milliards de livres.
La raison de cette méfiance porte un nom : Papier commercial.
Près de cent milliards d’euros de ces emprunts à court terme arrivent à échéance de remboursement cette semaine, et les banques craignent de devoir sortir de leurs coffres ces sommes considérables.
« Les banques amassent du cash, » déclare David Brickman directeur de la stratégie pour le crédit chez Lehman Brothers. « Nous pensons qu’elle le font à cause du papier commercial. Ces marchés ne fonctionnent pas normalement, certaines dettes sont déjà apparues sur les bilans des banques et plus encore vont suivre. Nous estimons qu’entre le 11 et le 19 septembre 68,5 milliards de livres seront à renouveler, y compris les échéances à un mois et à quatre mois. C’est pourquoi les banques accumulent du liquide. »
Le marché du papier commercial fournit aux entreprises et aux investisseurs la possibilité de placer à court terme des liquidités, en bénéficiant d’une rémunération supérieure à celle offerte par les banques. Les institutions financières qui émettent ces obligations investissent l’argent déposé à long terme, avec un rendement supérieur à celui qu’elles versent à leurs clients, et se financent grâce à la différence des taux d’intérêts appliqués.
En temps normal, lorsque ces billets à court terme arrivent à échéance, ils sont soit renouvelés, soit remboursés en émettant de nouveaux emprunts, en un roulement perpétuel de trésorerie.
Mais depuis le mois d’août et le début de la crise des subprime, les investisseurs n’ont plus confiance dans les obligations émises par ce type d’établissements. A la différence des banques, les fonds d’investissements intervenant sur ce marchés ne sont contraints à aucun dépôt de réserve et ne bénéficient pas de l’entière garantie de la place en cas de défaillance, car ils ont dans leurs portefeuilles d’investissement à long terme des titres de CDO adossés à des emprunts hypothécaires, désormais objet de toutes les suspicions.
En quoi cela concerne-t-il les banques ? Tout simplement parce que ce sont elles qui ont créé bon nombre de fonds d’investissements de ce type, nommés « conduits » ou « Structured Investment Vehicle », qu’elles en sont souvent propriétaires, et se sont engagées à couvrir une partie de leurs besoins en trésorerie.
Si les SIV ne trouvent pas preneurs pour leur papier commercial, ils se retourneront alors vers les banques qui pourraient avoir à débourser des sommes considérables.
Le 17 septembre, ce sont pas moins de 33 milliards d’euros qui devront être trouvés. Et les 100 milliards à renouveler en une semaine représentent une somme équivalente à l’ensemble des transactions de ce marché durant tout le mois d’août.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1224
sources :
Banks face 10-day debt timebomb
By Iain Dey, Sunday Telegraph
Last Updated : 12:47am BST 09/09/2007
Britain’s biggest banks could be forced to cough up as much as £70bn over the next 10 days, as the credit crisis that has seized the global financial system sparks a fresh wave of chaos.
.........
– http://www.telegraph.co.uk/money/ma...
.... Les pessimistes eux se sont complu dans les comparaisons avec les crises de 1987, le lundi noir à la bourse de New York, et de 1998, quand la déconfiture du « hedge fund » Long Term Capital – dirigé par deux Prix Nobel d’économie – conduisit la finance sur le fil du rasoir. Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed, déclarait hier que les sept dernières semaines sont « identiques » à celles qui ont précédé les crises de 1987 et de 1998.
Ceci dit, à part le fait d’être toutes deux des crises, elles ne se ressemblaient guère : leur seul point commun, c’est que le facteur qui détermina leur gravité fut la croyance partagée par ceux qui avaient conçu les systèmes automatisés d’achat et de vente, que l’on peut faire confiance aux corrélations observées entre instruments financiers, autrement dit, que le présent est condamné à reproduire le passé. Penser que l’avenir reproduira ce que l’on connaît déjà, c’est très mal connaître la finance qui au cours des vingt dernières années s’est complexifiée de minute en minute.
Une collègue m’envoyait un courriel hier soir : « Peux tu m’expliquer ce qu’est un CDO “au carré” ? » Un CDO « au carré », c’est une Collateral Debt Obligation composée d’autres CDO, chacun d’entre eux étant composé d’un large nombre de « tranches » d’Asset–Backed Securities, de titres adossés à des avoirs – souvent des subprime mortgages, c’est–à–dire des prêts hypothécaires à risques. Je lisais hier dans une publication spécialisée de l’Union de Banques Suisses, datée du 4 septembre : « Les CDO “au carré” sont virtuellement impossibles à analyser (…) Pour analyser un simple CDO “au carré” constitué de 125 titres différents (…) il nous faudrait connaître l’information relative à 9.375 titres ». Non, la crise de 2007 ne ressemblera ni à celle de 1987, ni à celle de 1998 !
Messages
1. Une semaine à 100 milliards d’Euros, 11 septembre 2007, 00:10
Petite mise en parrallèle, vu sur Le Monde Diplomatique sept 2007.
Dépense militaires sur la belle bleu à la fin 2006 : 1058.9 milliards de dallars.
En france les ventes vont dépasser les 6 milliards en 2007 contre 3.38 milliards en 2004.
Comme quoi de la croissance en cherchant bien, pas si dure de la retrouver !
Mais chacun sait : Toute vérité n’est pas bonne à dire. Chut ! CHUUUT !!!!!
Pour ce qui rèverait encore d’une droite sympathique et loufoque ! Celle ci est bien moins marrante et c’est pourtant celle qui nous commande. Salut les poteaux. Skapad
1. Une semaine à 100 milliards d’Euros, 11 septembre 2007, 07:43
depense pour un systeme energetique viable 20000 milliards de dollars, depense pour la retraite :quelques centaines de milliards en plus vers 2020, et la on peut pas payer les vieux qui votent sarko, chercher l’erreur
2. Une semaine à 100 milliards d’Euros, 11 septembre 2007, 13:41
Pour ce qui concerne les engagements pris par la BCE dans son soutien revendiqué aux marchés spéculatifs, il s’élève aujourd’hui à plus de 300 milliards d’euros depuis le 10 août dernier.
C’est à peu près l’équivalent de toutes les recettes fiscales du budget de notre pays, cela en à peine un mois !!!!!
JN55
1. Une semaine à 100 milliards d’Euros, 11 septembre 2007, 15:03
Voilà qui est une précision bien venue, on va continuer de raisonner sur l’affaire :
Un impôt d’un peu moins de 300 milliards d’Euros levé pour fluidifier les marchés des engagements risqués pris par des groupes financiers, par le biais d’une dévaluation de 300 milliards d’euros l’Euro.
Ou autrement dit : Sur la masse d’euros, dévaluée de 300 milliards, 300 milliards d’euros ont été levés pour être prêtés à des groupes financiers.
C’est bien un impôt gigantesque qui a été levé en quelques semaines , et cet argent a été prêté à des groupes financiers. Cet argent va continuer de grossir la bulle financière et justifier l’argent fictif créé par des banques privées. Enfin, ils ont l’argent qu’ils ont prêté à d’autres .... grâce à ces prêts bienvenus.
Etape suivante, ne pas rembourser..... et se faire rembourser deux fois par les petits emprunteurs (en piquant l’argent qu’ils ont déjà versé et en leur piquant le bien qu’ils ne peuvent rembourser).
"Et un , et 2, et 3 zéros !" comme quoi il y a des slogans universels...
C’est cela ? ou je me trompe ? .....
Copas.