Accueil > Universités : La loi Pécresse doit être retirée
Universités : La loi Pécresse doit être retirée
Publie le lundi 5 novembre 2007 par Open-Publishing2 commentaires
La « loi relative aux libertés et responsabilités des universités » (LRU) votée cet été au parlement constitue une attaque grave contre le service public d’éducation. En instaurant un fonctionnement managérial et un financement par le secteur privé des universités cette loi fait peser de lourdes menaces tant sur les contenus pédagogique et la recherche que sur les conditions de travail des personnels et les conditions d’étude des étudiant-e-s.
Notamment en ouvrant grande la porte à la sélection et à l’augmentation des frais d’inscription. Derrière les déclarations hypocrites et mensongères des réformateurs qui prétendent lutter contre l’échec scolaire et le chômage des jeunes, l’objectif est désormais clair : faire des universités de simples entreprises chargées de livrer au patronat de la main d’œuvre docile sur des postes à court terme et de fournir des experts et des expertises visant à perfectionner et légitimer les politiques de domination sociale.
En faisant passer la loi en force et durant l’été, le gouvernement entendait éviter les foudres du mouvement social. Il s’est trompé. Au début de l’été des Assemblées générales (AG) ont rassemblés des personnels des universités appelant au retrait de cette loi inique. Depuis le mois de septembre de nouvelles la mobilisation étudiante s’amplifie. Aujourd’hui les AG de Toulouse Mirail, Rouen, Paris 1 et Perpignan ont votés la mise en place de piquets de grève et beaucoup d’autres universités devraient suivre dans les prochains jours. Une première coordination nationale à Toulouse le 27 et 28 octobre regroupant 22 sites universitaires a appelée au développement de la mobilisation et à sa coordination. Les jours de la LRU sont désormais comptés.
Alternative libertaire soutient et participe pleinement au développement de ce mouvement de grève qui au delà du retrait de la loi Pécresse exprime déjà des volontés plus offensives. En effet les problèmes sociaux, dénoncés avec force lors du mouvement contre la précarité du printemps 2006, n’ont pas disparus. Nous soutenons dans ce sens l’élargissement des axes revendicatifs mais aussi les initiatives (forum, débats etc.) visant à la réappropriation des questions politiques à la base. Seul le développement d’un rapport de force conséquent permettra, outre le retrait de la loi, l’amélioration des conditions de travail et d’étude sur les universités et la construction d’une éducation au service de toutes tous et contrôlée démocratiquement.
Enfin nous appuierons les perspectives de convergences avec les autres secteurs en lutte. La logique de casse des acquis sociaux et de privatisation des services publics touche aussi bien les secteurs de l’éducation que ceux des transports ou de l’énergie. La convergence sera nécessaire afin de faire reculer les politiques actuelles dans leur ensemble.
Alternative libertaire, le 5 novembre 2007
Messages
1. Universités : La loi Pécresse doit être retirée, 6 novembre 2007, 10:08
Puisque d’après certains tout se décide à Bruxelles et non plus dans chaque état composant l’Europe, pourquoi ne pas joindre nos revendications respectives et manifester conjointement dans toute l’Europe, pour faire cette fameuse Europe sociale que nous appelons de nos voeux depuis notre NON. C’est le moment ou jamais, puisque nous sommes au début d’une nouvelle ère, d’imprimer à l’Europe plus de social que de libéralisme.
Il faut effectivement que cette loi inique soit retirée, car Pécresse dit tout et son contraire selon ses interlocuteurs : un coup l’université doit être modernisée, un coup c’est la meilleure au monde (dit aux étudiants en Inde, pour qu’ils viennent plus nombreux dans nos facs !).
2. Universités : La loi Pécresse doit être retirée, 6 novembre 2007, 13:59
Formons des piquets volants
Publié mardi 6 novembre 2007
Organisons-nous pour tout bloquer. Formons des piquets volants.
Les médias et les syndicats nous martèlent que cette grève serait exclusivement une bataille contre la suppression des régimes spéciaux des retraites, alors que nous sommes face à une offensive du gouvernement comportant tout un panel de mesures :
service minimum dans le secteur des transports ;
suppression de 27000 postes de fonctionnaires ;
chasse aux sans-papiers ;
privatisation rampante des universités ;
attaque contre le salaire indirect (allocation chômage, RMI, instauration d’une franchise médicale) ;
volonté de supprimer les CDI.
S’il est vrai que chacune de ces mesures entraînent une réaction corporatiste de chaque catégorie concernée, il est également vrai que de plus en plus de gens sont conscients que ces « réformes » forment un tout cohérent et qu’il s’agit de s’y opposer ensemble.
Au-delà des grèves catégorielles se profile un mouvement social contre les mesures du patronat et du gouvernement.
Ces mesures sont prises dans le cadre de la restructuration capitaliste en cours (la « mondialisation »). La mise en concurrence de la force de travail au niveau mondial doit se doubler maintenant de la mise en concurrence de chaque individu au sein même de l’entreprise. Du statut morcelé en une multitude de catégories, on passe désormais au statut individualisé. Chacun doit se retrouver dans l’obligation de négocier seul face au patron son propre « parcours de carrière », en fait les modalités de la vente de SA force de travail. Syndicats et patronat ont déjà programmé la fin des CDI et des conventions collectives, qu’ils l’appellent Flexi-sécurité ou sécurité sociale professionnelle. Pour le capital, notre force de travail doit être soumise aux pures lois du libéralisme et pour ce faire, l’atomisation doit tendre à être totale.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le train de réformes imposé par le gouvernement pour casser les « bastions » où les corporations détiennent encore un rapport de force : supprimer de fait le droit de grève dans les secteurs-clefs que sont les transports et l’énergie ; dégraisser le personnel de la fonction publique pour pouvoir embaucher hors-statut. Il s’agit aussi de précariser encore plus l’ensemble de la force de travail pour l’obliger à se soumettre aux nouvelles conditions draconiennes de l’exploitation.
La grève n’est pas une arme dont peuvent user efficacement tous les prolétaires.
Est ce qu’encore une fois les cheminots, les gaziers, les électriciens, les postiers, les employés de la Ratp vont se retrouver seuls en première ligne ? Les syndicats vont-ils encore une fois mettre en avant la défense de tel ou tel acquis spécifique à une catégorie de travailleurs ? Nous ne voulons pas vivre ce mouvement par procuration, n’être qu’une fraction de l’opinion publique qui se contente d’approuver la grève sans y participer. La grève est une arme efficace pour ces bastions ouvriers, elle a de réelles conséquences économiques. Mais pour une grande partie d’entre nous, alternant périodes de chômage, d’interim ou de contrats temporaires, ce mode d’action n’est pas envisageable. Une non-moins grande partie d’entre nous ne travaille pas dans un « secteur-clef » où la simple cessation de travail constituerait une entrave suffisante au bon déroulement de l’économie (les professeurs, instituteurs, lycéens et étudiants en sont les exemples types).
Depuis les années 80, la grève (telle qu’elle est juridiquement encadrée) a perdu beaucoup de son efficacité. Le morcèlement des entreprises en de multiples entités, le recours à la sous-traitance et à l’interim laissent chaque secteur de travailleurs isolé dans la contestation des modalités de son exploitation. Depuis de nombreuses années, si l’on veut être entendu, les actions coups de poing, les piquets et occupations (illégaux) sont nécessaires. Et la situation à venir s’annonce bien pire, puisque chacun, isolé, devra défendre son bout de gras. Les possibilités de se regrouper pour faire grève dans sa boîte vont donc tendre à disparaître.
Nous ne sommes pas désarmés pour autant. Les mouvements sociaux de ces dernières années (en France mais aussi ailleurs, en Argentine notamment) ont démontré que le blocage de la circulation des marchandises, de l’énergie, de l’information et de la force de travail était un moyen efficace de perturber l’économie. Instaurer un tel rapport de force permet de faire reculer les projets patronaux.
Appel à la création de piquets volants
À ceux qui veulent résister !
À ceux qui perçoivent cette résistance non pas comme une somme de grèves corporatistes, mais bien comme un mouvement social d’ampleur contre le train de réformes imposées par le gouvernement pour les besoins de la restructuration capitaliste !
À ceux qui savent que cette attaque n’est pas la dernière et que, si nous laissons faire, elle sera suivie par d’autres !
À ceux qui savent que leur situation sous le capitalisme ne peut aller qu’en s’empirant !
Aux profs grévistes, aux postiers enragés, aux assemblées lycéennes et étudiantes, aux chômeurs conscients, aux gosses sans avenir, aux retraités sacrifiés, aux travailleurs précaires qui n’attendent plus rien, aux RMIstes qui ont besoin de tout…
À tous ! À tous ! À tous !
Regroupons-nous à l’échelle du quartier, de la boîte ou par groupe d’affinité…
Créons des piquets volants pour bloquer là où cela perturbe le plus, paralysons les voies de circulation et la production, coupons les circuits de flux d’informations, participons aux actions des grévistes, renforçons les occupations des points stratégiques !
Organisons-nous à 5 ou à 100, coordonnons-nous quand nous en avons l’occasion, pour agir selon nos possibilités.
http://rebellyon.info/article4440.html