Accueil > Urgences : trois ans d’attente pour un résultat très décevant

Urgences : trois ans d’attente pour un résultat très décevant

Publie le vendredi 26 mai 2006 par Open-Publishing

Alors que les conflits se multiplient depuis plusieurs années dans les structures d’urgences hospitalières et que l’hôpital devient la dernière porte ouverte face
aux difficultés de la permanence des soins de ville, les décrets concernant les urgences publiés 23 mai ne permettront pas d’améliorer le service rendu à la
population.

Les quelques points positifs

Un seul type de service d’urgence est institué avec la suppression de la différence entre SAU et UPATOU.

L’indication de la nécessité de circuits individualisés pour certains patients, notamment ceux en garde à vue.

Les services doivent être ouverts 24h sur 24 et la présence d’un service d’hospitalisation de courte durée est obligatoire.

Les équipes de SMUR intègrent un infirmier.

L’hôpital s’intègre dans un réseau de prise en charge des urgences.

Trop de points négatifs

Notre principale revendication concernant la fixation de normes de personnel en fonction du volume d’activité n’a pas été prise en compte. Un service d’urgence peut fonctionner avec un infirmier et
un médecin, voire même dans certains cas - équipe commune
urgences -SMUR - avec un infirmier et un médecin appelés dans un autre service lors de la sortie du véhicule d’intervention.

La disparition entre SAU et UPATOU présente également des
inconvénients. De fait, la présence d’un plateau technique n’est plus obligatoire dans l’établissement puisqu’il suffit de passer une convention, y compris avec des structures privées du type cabinet de biologie situé en face de l’hôpital.

Trop de points négatifs

Notre principale revendication concernant la fixation de normes de personnel en fonction du volume d’activité n’a pas été prise en compte. Un service d’urgence peut fonctionner avec un infirmier et un médecin, voire même dans certains cas - équipe commune urgences -SMUR - avec un infirmier et un médecin appelés dans un autre service lors de la sortie du véhicule d’intervention.

La disparition entre SAU et UPATOU présente également des
inconvénients. De fait, la présence d’un plateau technique n’est plus obligatoire dans l’établissement puisqu’il suffit de passer une
convention, y compris avec des structures privées du type cabinet
de biologie situé en face de l’hôpital.

Le transport infirmier inter hospitalier est validé dans les pires
conditions. Nous étions prêts à l’intégrer en cas de validation
comme moyen supplémentaire et encadré dans le cadre d’un SMUR.

Le texte actuel permet de valider la pratique de la sous-traitance à
des sociétés privées sans aucun contrôle de qualité. Par ailleurs,
l’infirmier travaille sans protection juridique car la responsabilité
médicale n’est pas précisée.

Par ailleurs, l’absence de précisions sur les moyens financiers
disponibles rend aléatoire la mise en oeuvre de certaines mesures,
notamment celle de l’instauration de réseaux de prise en charge. En
effet la disparition de la permanence des soins libérale après minuit
dans de nombreux départements, laisse l’hôpital seul garant de
cette mission sans moyens supplémentaires alors que dans le même
temps 350 millions d’euros ont été injectés en 2005 dans la
permanence de soins libérale.

En conclusion

Près de trois ans ont été nécessaires pour accoucher de textes très généraux qui n’abordent pas le problème essentiel de l’hôpital qui est celui des moyens
financiers et donc humains. Alors que les objectifs de qualité sont mis en avant
dans tous les domaines, notamment pour accélérer les restructurations,
l’absence de critères normatifs rend illusoire toute amélioration du système.

Par ailleurs, les multiples possibilités de conventionnement permettent de laisser la part belle - c’est-à-dire rentable - au privé lucratif dans le cadre d’accords pour la biologie, l’imagerie et la chirurgie. L’hôpital gardera la prise en charge et l’hospitalisation en médecine, notamment celles des personnes âgées.

Nous ne pouvons donc que porter une appréciation négative sur ces textes qui
traitent de structures essentielles pour assurer la mission de service public de
l’hôpital face à un tissu libéral qui se délite sous l’action conjuguée de la
démographie et des changements de pratiques professionnelles.

Fait à Montreuil, le 26 mai 2006