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VOUS AVIEZ DIT : AGRICULTURE DURABLE .

Publie le jeudi 6 avril 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

DIMINUTION DE L’ENVELOPPE DES CONTRATS D’AGRICULTURE DURABLE

Les jeunes de la CGPER protestent suite à la nette diminution du montant des crédits affectés aux CAD. C’est pourtant un dispositif adapté à notre île, qui favorise l’agriculture durable.

CANNE À SUCRE - PRODUCTION SUCRIÈRE

AU cours d’une conférence de presse hier matin à Dioré (Saint-André), les jeunes de la CGPER, par la voix de Eric Soundrom, ont dénoncé la décision du ministère de l’Agriculture d’allouer une enveloppe financière de 80.000 euros pour les CAD (Contrat d’agriculture durable) à La Réunion contre 3.7 millions d’euros en 2005 et 5.1 millions d’euros en 2004. "La CGPER conteste cette décision sur le fond et sur la forme", note le dirigeant des Jeunes de la CGPER.
Sur le fond, l’enveloppe de La Réunion pourra à peine permettre la signature de 4 CAD alors qu’en 2005, il y a eu la signature de 147 contrats et 2004 181 contrats. Le CAD est une mesure de la loi d’orientation agricole de 1999 qui visait à promouvoir une agriculture en phase avec la protection de l’environnement et l’aménagement du territoire des zones rurales en rétribuant les agriculteurs (jardiniers de l’espace) pour leur contribution. Ce contrat d’une durée de 5 ans entre l’État et les agriculteurs volontaires permettait aux agriculteurs de souscrire à des mesures environnementales telles que le désherbage raisonné, l’entretien des chemins et des andins, l’entretien des ravines, la lutte contre l’érosion, l’utilisation de fumure organique en échange d’une compensation financière de l’ordre de 4.800 euros par an et par exploitation.

Un outil adapté

Ce contrat était particulièrement adapté aux petites et moyennes exploitations cannières ≤ 10 hectares (75% des dossiers) car cette contractualisation nécessite une gestion d’exploitation plus contraignante et manuelle. Le taux de consommation de notre crédit exceptionnel (96%) montre que les agriculteurs réunionnais s’étaient appropriés cet outil.
Depuis son instauration en 2002, ce ne sont pas moins de 311 CAD qui ont été signés essentiellement sur Saint-Benoît (59), Saint-Paul (41), Saint-Joseph (33) alors que dans d’autres communes comme Bras-Panon, le nombre de CAD réalisé est faible. Plus de 49% sont des jeunes agriculteurs de moins de 40 ans.
"Ces dernières années, dans toutes les grandes réunions, les technocrates ne parlent que de l’agriculture durable et raisonnée pour la Réunion et là lorsqu’il y a un outil adapté au contexte local, on vise à la supprimer sans aucune concertation", déplorent les jeunes de la CGPER qui notent que "les effets des CAD étaient d’ores et déjà visibles puisqu’une étude du CIRAD a démontré que les 1.553 hectares concernés par les CAD donnent d’aussi bons rendements avec moins de produits".
Plus globalement, cette diminution importante de l’enveloppe allouée pose la question de quelle agriculture pour demain à La Réunion quand on sait que cet outil était un véritable levier pour promouvoir une agriculture durable.
"Nous profiterons de la venue en fin de semaine de la ministre de l’Environnement Mme Nelly Olin pour lui faire part de notre mécontentement devant cette décision contraire au développement rural de La Réunion", conclut la CGPER

Lutte contre le chikungunya

Pour la CGPER, "dans un contexte local marqué par l’épidémie du Chikungunya, l’entretien par les agriculteurs des ravines et des andins qui ne subissent jamais de démoustication permettait de limiter la prolifération de l’aedes albopictus vecteur de la maladie". C’est un argument de plus pour les contrats d’agriculture durabl

Une forme contestable

Sur la forme, la CGPER s’indigne que la DAF et la Chambre d’agriculture aient passé cette décision sous silence alors qu’ils avaient l’information depuis plusieurs semaines. La DAF a même poussé l’ironie en demandant aux professionnels de valider 13 nouvelles mesures CAD en CDOA (Commission départementale d’orientation agricole) la semaine dernière toute en sachant qu’elles ne seraient plus finançables.
Par ailleurs, il y a environ 250 agriculteurs qui ont fait la formation et déposé des pièces pour la constitution d’un dossier auprès des services de la Chambre d’agriculture et ne pourront pas prétendre à un CAD. Ces personnes resteront sur le bord de la route.

Remise en cause d’un dispositif adapté aux Réunionnais
Article paru dans Témoignages le jeudi 6 avril 2006

Messages

  • Je lis régulièrement tes textes.
    Puisque tu connais bien la Réunion, y a-t-il des infos sur le type d’insecticides utilisés pour démoustiquer en urgence.
    L’urgence n’aurait-elle pas permis de déstocker discrètement et au prix fort des insecticides désormais interdits ou fortement soupçonnés de nuisances graves ?
    MC

    • A M.C

      Tu as tout à fait raison , en janvier on a utilisé pour la démoustiquation du TEMEPHOS à tres forte dose , ce produit est considéré par la Medecine du Travail comme un poison .
      Ce produit est aujourd’hui interdit dans toute l’Union européenne , on a donc liquidé les stocks à la REUNION .
      claude de T

    • Bonjour Claude,
      Sur l’agriculture durable, il me semble qu’une des principales causes de l’érosion (problème n°1) des sols était en partie les pratiques liées à la monoculture productiviste de la canne à sucre... Pourrais tu me le confirmer et si c’est le cas quelles étaient les mesures des CAD concernant une aide à la diversification culturale ?
      Maxime

    • La production de canne reste dominante dans l’agriculture réunionnaise

      Cependant, bien qu’en fort déclin, la culture de la canne à sucre occupe encore près de 5 000 exploitants et reste la principale activité agricole de l’île, se situant à part égale avec les deux autres types de productions agricoles de la Réunion : la production animale et les autres cultures végétales.
      Les champs de canne couvrent plus de la moitié des terres cultivées (environ 27 000 hectares). Les plantations s’étendent sur le littoral Est (zone chaude et humide) et entre 300 et 800 m d’altitude sur les pentes de la côte Ouest et Sud de l’île.
      La canne à sucre ne peut pousser en dessous de 300 mètres que grâce à l’irrigation, comme c’est le cas à la Pointe au sel, en dessous de la Saline.
      La canne à sucre joue un rôle important dans le maintien des sols. Grâce à ses racines, elle fixe la terre en période de fortes pluies, et ses tiges souples résistent mieux que d’autres cultures aux cyclones.
      pour repondre à ta question je suis allé sur un site : canne à sucre à la reunion .
      voila ce que j’ai trouvé , comme je ne suis pas un specialiste des problemes agricoles , je te le donne comme je l’ai pris .

      amitiés à toi maxime .
      claude de T

    • additif pour maxime :
      recherche google : erosion des sols à la reunion page 4 article 49