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Valérie Pecresse : Dernière trouvaille pour tenter de diviser.

Publie le jeudi 2 avril 2009 par Open-Publishing
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Sur le site du Monde aujourd’hui.

ATTENTION DANGER !!! Valérie Pécresse prend de nouvelles mesures pour la recherche. Ce sont surtout des annonces faites pour tenter de diviser les opposants à sa réforme, soit en langage clair son projet de destruction de l’université telle qu’elle survit encore aujourd’hui pour la livrer pieds et poings liés au secteur marchand. Voir à ce sujet l’excellente démonstration de Geneviève Azam.

L’annonce officielle était attendue depuis sa rencontre avec l’ensemble des syndicats de la recherche, lundi 30 mars. Valérie Pécresse devait finalement confirmer, jeudi 2 avril, aux directeurs d’organismes de recherche que le "ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche financera directement les nouvelles “chaires d’excellence”". Il s’agit d’un investissement de 4,5 millions d’euros. Cela signifie, pour la dizaine d’organismes de recherche, dont le CNRS ou l’Inserm, la réouverture de 130 postes de chercheurs aux concours de recrutement.

Dans leur budget 2009, la plupart des organismes avaient en effet "gelé" des recrutements pour financer ces chaires destinées aux jeunes maîtres de conférences et chargés de recherche les plus prometteurs. Ce qui a convaincu les syndicats de chercheurs que cela risquait d’amputer le nombre de postes existants.
Présentées en octobre 2008 par MmePécresse, ces chaires gérées à parité par les organismes de recherche et les universités doivent rendre la carrière universitaire plus attractive. Outre une prime annuelle de 6 000 à 15 000 euros, ces jeunes chercheurs bénéficieront, pendant cinq ans, d’une décharge de deux tiers de leur temps d’enseignement afin de mener leurs recherches. Ils doivent également bénéficier d’une enveloppe financière de 10 000 à 20 000 euros annuels pour mener à bien leurs travaux.

"En créant ces chaires, mon but était de renforcer l’attractivité des universités et des organismes, pas de supprimer des postes", défend Mme Pécresse. Envisagées comme l’une des mesures de revalorisation des carrières des chercheurs d’un à quatre ans d’expérience, ces chaires sont contestées par une partie de la communauté scientifique.

"Ces primes individuelles vont en particulier créer de profondes inégalités au sein des laboratoires", explique Isabelle ThisSaint-Jean, de Sauvons la recherche. Cette opposition aux chaires explique pourquoi ce nouveau "gage de bonne foi", adressé par la ministre, ne devrait pas suffire à rassurer la communauté universitaire, qui était une nouvelle fois mobilisée, le 2 avril.

Garanties Le pôle de syndicats les plus opposés aux réformes gouvernementales, structuré autour de la FSU, mais aussi les syndicats plus modérés, comme le SGEN-CFDT ou l’UNSA, exigent toujours un "signe fort" en matière de recrutements de chercheurs publics. Outre ces 130 postes, les syndicats demandent la restitution des postes supprimés en 2009 et des garanties pour les années à venir.

Sur les 450 postes supprimés en 2009 dans la recherche, "seuls 183 postes de titulaires sont supprimés cette année dans les organismes", affirme Mme Pécresse. "Les 267 autres postes supprimés correspondent à des postes de moniteurs budgétés mais en partie non utilisés. Dans le même temps, l’Agence nationale de la recherche finance cette année 1 000 postes de moniteurs." "Il faut que le premier ministre, François Fillon, intervienne, comme il l’a fait pour les universités. Il doit annoncer un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires", défend Mme ThisSaint-Jean.

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