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Venezuela : Hugo Chavez menace de réquisitionner les banques

Publie le dimanche 20 janvier 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

Venezuela : Hugo Chavez menace de réquisitionner les banques qui refuseront de financer le secteur agricole

AP, 20 janvier 2008

CARACAS, Venezuela - Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a menacé, samedi 19 janvier 2008, de prendre le contrôle des banques privées qui ne respecteraient pas une nouvelle disposition légale qui plafonne les taux d’intérêts des prêts accordés aux paysans et en étend la durée.

Cet avertissement de M. Chavez intervient dans un contexte de pénurie de nourriture et d’inflation des prix des aliments qui a atteint 22,5 % en 2007, soit le taux officiel le plus élevé de toute l’Amérique latine. Le Venezuela subit une pénurie de certains produits basiques depuis plus d’un an. Pour faire face à ce problème, le gouvernement a importé du lait, de la viande, des oeufs, du poulet, des légumes et d’autres aliments début 2006, mais ces achats à l’étranger n’ont pas suffi à satisfaire la demande intérieure.

Hugo Chavez, qui veut mener le Venezuela vers "le socialisme du 21e siècle", a accusé beaucoup de banques privées de se soustraire à l’obligation que leur font les lois agraires de consacrer près d’un tiers de leurs prêts au secteur agricole, aux crédits hypothécaires et aux petits commerces, et avec des taux intéressants. "Nous avons fixé un taux maximal de 15% pour la banque privée (...), nous avons modifié la loi pour que la durée du crédit agricole passe de trois à vingt ans (...). Une banque qui ne se conformerait pas à ces décisions doit être sanctionnée et pas une petite amende, non, la banque devra être réquisitionnée", a déclaré le président du Venezuela. "La loi doit être appliquée", a-t-il ajouté lors d’une rencontre avec des agriculteurs, retransmise à la télévision.

Associated Press

http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=10234

Messages

  • Il a raison :

    I) La politique bien comprise est supérieure à l’économie, surtout quand cette dernière tourne en rond sur elle-même ;

    II) c’est en nationalisant les entreprises qui avaient "collaboré" en 40 que la France s’en est sortie ;

    III) garder l’argent pour les riches, et désertifier presque tout un territoire est une forme de guerre moderne puisqu’il y a des victimes privées de nourritures et des besoins essentiels.

  • Les banques ont mis le Vénézuela à leur service, Chavez veut mettre les banques au service de Vénézuela ! A la dictature de la bourgeoisie, on substitue la dictature du prolétariat ; la dictature de la majorité se substitue à la dictature de la minorité.

    Ca m’étonnerait que tous les pisses vinaigre du capital ne remontent pas bientôt au crénaux !

    • Chavez veut mettre les banques au service de Vénézuela ! A la dictature de la bourgeoisie, on substitue la dictature du prolétariat ; la dictature de la majorité se substitue à la dictature de la minorité.

      Comment ? le prolétariat est au pouvoir eu Vénézuela ?

      Attention au grand écart entre les mots et la réalité, les travailleurs n’ont pas le pouvoir au Vénézuela, par contre ils ont un gouvernement qui leur est favorable. Ce n’est pas la même chose.

      La question des banques doit également être regardée de ce point de vue. Une nationalisation doit se regarder d’un double point de vue : Qui contrôlera les banques d’état et pour quelle politique.

      Se concentrer que sur un seul aspect est effectivement aller à la banqueroute et la question restera centrale : qui contrôle ?

      Les nationalisations de 1945 en France n’ont pas fabriqué un morceau de socialisme dans l’hexagone, les travailleurs n’y avaient aucun pouvoir. Elles ne se fixaient pas comme objectif de permettre aux travailleurs de maitriser leur sort.

      L’orientation du gouvernement Chavez pour la nationalisation des banques est une bonne chose, mais elle ne trouvera son sens qu’avec la question du contrôle des travailleurs (et/puis la gestion, seule à même de penser une utilité des banques non fondée sur la prédation et/ou la dilapidation d’un outil dans une société de transition).

      La bataille du Vénézuela est toujours en cours, elle se joue dans le double processus d’expulsion du pouvoir capitaliste et de progression du pouvoir autonome des travailleurs sur les entreprises, la centralisation de ce dernier.

    • C’est vrai que j’ai jeté, volontairement, le bouchon un peu loin. Précisons aussi que Chavez ne parle pas de nationalisation mais de réquisition.

      Mais, cette péripétie montre bien que la bourgeoisie vénézuellienne, comme toutes les bourgeoisies, ne recule devant rien, pour saboter une politique qui ne sert pas, suffisament, ses intérêts. Elle n’a que faire d’une quelconque autosuffisance alimentaire du Vénézuela. Surtout que les cours internationaux, boostés par les biocarburants, peuvent lui laisser espérer une reconquête, par la bande, de la manne pétrolière. Il faudra bien nourrir le peuple, il suffira donc que les banques se mettent dans le tuyau des importations alimentaires pour récupérer de la monnaie.

      Chavez a d’autres projets, c’est pas la dictature du prolétariat, mais il veut extraire, comme le pétrole, la nouriture du peuple du sol vénézuelien, il a raison !

      Au passage, on peut rappeler qu’en France, quand on a voulu booster l’agriculture (Années 50-60), il a fallu, parceque les banques traditionnelles trainaient les pieds, créer une banque....

      CN46400

  • Qu’est-ce qu’il est bien, ce petit Chavez. Vieux stal borné.