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Venisation ???????

Publie le mercredi 3 octobre 2007 par Open-Publishing
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03.10.2007
Un néologisme
C’est un tournant. Il va faire grimacer les investisseurs et spéculateurs mais réjouir les particuliers – et notamment d’innombrables Parisiens – qui se demandaient où donc la flambée allait s’arrêter. Selon les chiffres de la FNAIM publiés hier, pour la première fois depuis l’an 2000, les prix de l’immobilier en France ont cessé d’augmenter pendant trois mois consécutifs, entre juillet et septembre. Sept ans donc que cela n’était plus arrivé. L’année 2007 se soldera sans doute, malgré tout, par une nouvelle hausse des prix (de l’ordre de 4%), mais elle sera nettement moindre que celle de toutes les années précédentes.

C’est à ce moment qu’un nouveau mot relatif à une tendance parisienne surgit dans la langue française : la « venisation » de la capitale. On entend par là le fait qu’à Paris (comme c’est le cas à Venise aussi), ne cesse d’augmenter le nombre de logements détenus au titre de résidences secondaires par des étrangers le plus généralement aisés et ayant flashé sur tel ou tel quartier charmant.

En 2006, nous apprenait ce week-end le JDD, plus d’un logement sur dix vendu dans la capitale l’a été à un étranger qui le destinait à un pied-à-terre. Dans les arrondissements centraux de la rive gauche (cinquième, sixième et septième arrondissements), ce chiffre monte à 20%. Autour de Notre-Dame et dans l’Ile Saint-Louis comme dans certaines zones du Marais, il explose carrément pour atteindre 40%.

Dans une ville historiquement cosmopolite comme Paris, le problème ne provient évidemment pas de la présence accrue d’Italiens, d’Américains, de Libanais, de Qataris, de Britanniques ou… de Belges. En revanche, il est clairement posé par le niveau de prix souvent élevé auquel s’opèrent ces transactions – qui font exploser la cote des quartiers concernés et renforcent encore la tendance aux ghettos sociaux. Le problème dérive aussi du fait que ces pieds-à-terre ne sont généralement occupés que deux à trois mois par an.

Du coup, en dehors des beaux jours, des rues entières de Paris sont désertées d’une bonne partie de leurs habitants. Les petits commerces de proximité, évidemment, n’y survivent pas. Et on arrive à des quartiers entiers où on ne trouve plus que des boutiques de mode ou de déco, des restaurants et bistrots chics pour touristes, et des agences immobilières.

Pour expérimenter la « venisation » de Paris, une seule expérience suffit : aller à Saint-Germain des Prés et essayer d’y dénicher un « Franprix », une boulangerie ou un garagiste. Bonnes chaussures de marche conseillées...

Messages

  • Dans une moindre importance, ce phènomène touche également certaines zones du centre Bretagne. Dans une mondre importance mais avec des effets et troublantes conséquences similaires. Skapad