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Vers une enquête sur les sans-papiers qu’emploierait la SNCF

Publie le lundi 13 juillet 2009 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a dit qu’il transmettrait aux ministères de l’Intérieur et de la Justice le cas de dizaines de sans-papiers qui travailleraient pour la SNCF dans des conditions indignes.

Selon le syndicat Sud-Rail, quelque 150 maîtres-chiens sans papiers sont employés illégalement par un sous-traitant de la SNCF pour assurer la sécurité dans des gares parisiennes.

"Je vais transmettre le dossier à la Justice et au ministre de l’Intérieur parce que je crois que c’est une affaire grave", a déclaré Eric Besson en marge du conseil des ministres.

"Je voudrais que sur le plan judiciaire l’enquête suive son cours parce que ça me paraît quand même d’une ampleur et d’une gravité exceptionnelles", a-t-il ajouté. "Il y a visiblement des sous-traitants qui sont allés bien au-delà du travail dissimulé, du travail illégal."

Eric Besson a précisé que certains sans-papiers pourraient bénéficier d’un traitement favorable de leur dossier d’immigration.

"Il y en a deux ou trois qui pourraient correspondre à l’application de la circulaire que j’avais prise le 5 février en application de la directive sur la traite des êtres humains parce qu’ils ont été exploités visiblement dans des conditions qui sont hallucinantes", a-t-il dit.

Le président de la SNCF, Guillaume Pépy, l’a assuré que la "la SNCF apporterait sa contribution en ce qui concerne la régularisation par le travail d’un certain nombre d’entre eux".

Un porte-parole de la SNCF a précisé que l’entreprise respectait le droit du travail.

"Il est écrit expressément dans tous nos appels d’offres que les salariés doivent être déclarés et être soumis à toutes les obligations légales", a-t-il dit.

"S’il s’avère que ces conditions ne sont pas respectées, on en tirera les conséquences", a-t-il ajouté en soulignant que la SNCF avait envoyé des courriers aux responsables des entreprises sous-traitantes "en les mettant en demeure sous huit jours de se conformer à la législation sur le droit du travail".

Jean-Baptiste Vey et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

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