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Xavier Darcos chahuté avant de lire la lettre de Guy Môquet

Publie le lundi 22 octobre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

de Claude Canellas

PERIGUEUX, Dordogne (Reuters) - Le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, a été accueilli fraîchement par des enseignants et des militants communistes dans son ancien lycée à Périgueux (Dordogne), ville dont il est maire, et où il a lu la lettre de Guy Môquet devant plusieurs dizaines d’élèves.

A son arrivée, l’attendait une poignée de militants communistes distribuant un tiré-à-part du journal L’Humanité consacré à Guy Môquet.

L’un d’entre eux donnait le ton en arborant une pancarte sur laquelle on pouvait lire : "Darcos-Sarkozy, vos valeurs ne sont pas celles de Guy Môquet".

Interrogé par la presse, le ministre a dit ne pas comprendre cette "polémique".

"En tant que ministre, j’ai fait ce qu’il fallait pour que ce document soit lu dans un contexte pédagogique", a-t-il déclaré devant l’entrée du lycée Bertran de Born où il fut élève de 1958 à 1965 avant d’y exercer en tant que professeur.

Pour lui si "depuis le début il y a des réticences", il ne faut pas "que l’arbre cache la forêt" car "dans l’immense majorité des cas, cette lettre est lue sans difficulté".

Xavier Darcos a estimé qu’il n’y avait pas matière à voir "une instrumentalisation politique" dans cette cérémonie. Il a expliqué qu’il "(défendait) les valeurs de la résistance".

L’un des militants communistes l’a alors interpellé en lui reprochant de ne pas manquer de "culot" alors que pour lui "avec votre gouvernement vous remettez en cause les valeurs du Conseil national de la résistance" dans le domaine social.

LES PROFESSEURS REFUSENT DE LIRE

Un peu plus loin, une syndicaliste enseignante rappelait au nom de l’intersyndicale SGEN-SNES-SUD que des professeurs du lycée avaient refusé de lire cette lettre. Il estiment que "la Résistance n’est la propriété de personne et que la neutralité de l’école est un principe de la République", dit-elle.

Xavier Darcos a ensuite lu la lettre devant des élèves de 1ère et de terminale ainsi que des cadets de la République de l’école de police réunis avec d’anciens résistants et des personnalités du monde éducatif.

Deux anciens résistants qui furent élèves du lycée ont apporté leur témoignage sur la Résistance refusant d’entrer dans la polémique sur l’opportunité d’une telle cérémonie.

"Je n’ai pas à apprécier les décisions qui viennent d’en haut", a dit Léon Lichtenberg, 82 ans, préférant retenir le fait que "la lettre de Guy Môquet a une force extraordinaire et a un caractère symbolique évident".

Ralph Finkler, 83 ans, a pour sa part rappelé aux plus jeunes de l’assistance qu’ils ont "beaucoup de chance d’être citoyen ce pays, chance de ne pas avoir connu la guerre depuis leur naissance, de vivre dans une démocratie, de manger à leur faim et de recevoir une bonne éducation".

Après une minute de silence parfaitement respectée, quatre élèves ont lu un texte sur les fusillés de Chateaubriant dont Guy Môquet faisait partie.

La parole a ensuite été donnée à l’assistance.

"Ne pensez-vous pas que la volonté du président de la République à la fois de mettre fin à la repentance et de demander que cette lettre soit lue dans tous les lycées, ne pensez-vous pas que c’est un paradoxe bizarre ?", a demandé François Gaboreau, élève de terminale.

"Le président de la République a voulu perpétuer les valeurs de la Résistance mais il n’a pas souhaité que ce soit une occasion politicienne", a répondu le ministre.

Concernant la repentance, il a estimé que "la mission première des hommes publics c’est d’exalter les valeurs de réconciliation".

http://www.lemonde.fr/web/depeches/...

Messages

  • moi je regrette un peu qu’ils l’aient pas attaché sur une chaise, coiffé du bonnet d’âne, qu’ils lui aient pas mis du persil dans les narines (bon... j’arrête là...) et un entonnoir sur la tête, et qu’alors, mais seulement alors, ils ne lui aient pas lu, lentement, très lentement, ces propos bien sentis, concernant cette lettre du jeune fusillé Guy Môquet : "ELLE ILLUSTRE TRAGIQUEMENT LE COURAGE DE LA JEUNESSE QUI, A CHAQUE EPOQUE ET EN TOUT LIEU, REFUSE L’OPPRESSION, L’INJUSTICE, LA VIOLENCE DU MONDE".

    Ce sont là, on l’aura compris, des propos signés Xavier Darcos et qui ont paru dans le Monde du 18/10/2007, p. 20, grand bien lui fasse.

  • La famille politique de Sarkozy et Darcos, fait la danse du ventre devant Bush. Elle est mal placée pour donner des leçons de résistance patriotique.
    De plus, les enseignants de l’EN ne sont pas des caniches au garde-à-vous. Le pauvre Darcos va devoir le comprendre, tôt ou tard.

    • C’est la peine de nous faire tout ce cinéma, si c’est pour aller faire la guerre aux iraniens !

      Que cherchent-ils au travers de la lettre de Guy Môquet :

       s’approprier les valeurs du communisme pour tuer la gauche (c’est fait avec les éléphants du PS, plus facilement manipulables) ?

       préparer la jeunesse française à une guerre contre l’Iran ? (il leur faut de la chair fraiche en première ligne) ?

       faire en sorte que l’opinion publique résiste à l’appel de Bush pour une guerre contre l’Iran ?

       ou minimiser ce qu’a été la collaboration en France (la grande honte pour certains) ?

      A propos de collabos, certains à la radio ne se sont pas privés de fustiger les communistes, comme étant à l’époque les premiers collabos parce qu’entrés en résistance après 41. Un droit de réponse de la direction communiste s’impose et même une plainte. Le PCF ne peut pas laisser dire des horreurs pareils quand les communistes français ont payé leur engagement au prix fort. Si Guy Môquet avait été un collabo, Darcos n’aurait pas lu sa lettre aujourd’hui !