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"Bonaparte"
Agitation dans le milieu judiciaire. En cause, le remplacement prochain du procureur général à la cour d’appel de Paris, Yves Bot. Est pressenti pour lui succéder Laurent Lesmele, ex-conseiller de Jacques Chirac à l’Elysée et chef de cabinet des gardes des Sceaux Perben et Clément. Du coup, des syndicats de magistrats et la gauche accusent le chef de l’Etat de vouloir « verrouiller » la haute magistrature en y plaçant des proches, pour ne pas être inquiété après son départ de l’Elysée.
A quatre reprises déjà, ces dernières années, la gauche a fustigé les « moeurs bonapartistes » (dixit le PS Arnaud Montebourg) du chef de l’Etat en matière de justice.
Quand Yves Bot a remplacé à Paris Jean-Pierre Dintilhac, qui avait estimé en 2001 que le Président pouvait être entendu comme témoin par un juge. Quand Dominique Perben a nommé un proche, Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris. Quand Jean-Louis Nadal, qui avait contesté aux juges la possibilité de convoquer le chef de l’Etat, a été promu procureur général à la Cour de Cassation.
Quand, enfin, est devenu secrétaire général du ministère de la Justice le magistrat qui, auparavant, avait envoyé un hélicoptère dans l’Himalaya pour éviter des ennuis judiciaires à Xavière Tiberi.
© La Libre Belgique 2006
France
Le « système Chirac » à nouveau jugé
BERNARD DELATTRE
Mis en ligne le 12/09/2006
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Le procès de la première des affaires des faux électeurs parisiens s’ouvre enfin, plus de quinze ans après les faits.
Ce vaste système de fraude électorale a, au minimum, servi Jacques Chirac.
Qui est accusé à présent de vouloir protéger sa retraite.
AP
CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS
Après les marchés truqués du Conseil régional d’Ile-de-France (qui aboutit à la condamnation de plusieurs anciens ministres), après les malversations à l’office des HLM de Paris (qui concerna des lampistes), après les emplois fictifs au RPR (qui mit entre parenthèses la carrière d’Alain Juppé), le procès d’une nouvelle « affaire » parisienne a débuté lundi. Et vient éclairer d’une lumière crue les moeurs politiques en vigueur dans la capitale lorsque la droite chiraquienne y régnait sans partage (1977-2001).
Cette fois, c’est un scandale de manipulation électorale présumée dont il s’agit. Ce n’est pas la plus retentissante de ces affaires parisiennes de faux électeurs. En effet, les fraudes, beaucoup plus massives, dont sont soupçonnés l’ex-maire Jean Tiberi (1995-2001) et son épouse Xavière dans le cinquième arrondissement, aux municipales de 1995 et aux législatives de 1997 et 2002, ne seront jugées que l’an prochain. Cette affaire-ci ne porte pas sur des milliers de faux électeurs, mais tout de même sur plus de 300 votants inscrits irrégulièrement dans le troisième arrondissement, et dont les voix ont permis à la droite d’y remporter les municipales de 1989 et de 1995.
Le mécanisme était simple : il s’agissait, contre des promesses de faveurs (places en crèches ou en logements sociaux, etc.) et l’engagement de voter pour la droite, d’inscrire fictivement des électeurs et des fonctionnaires sur les listes électorales. Le bénéficiaire de ces fraudes était le « clan Dominati » : l’UDF Jacques Dominati, ex-ministre de Raymond Barre, longtemps premier adjoint de Jean Tiberi et maire du troisième arrondissement, et ses fils Laurent et Philippe, respectivement conseiller et sénateur UMP de Paris.
Un « chelem » en trichant ?
Ces fraudes étaient-elles commanditées directement depuis l’Hôtel de Ville lorsque Jacques Chirac était maire (1977-1995) ? Des proches de ce dernier figurent sur le banc des prévenus. Et nul n’a oublié que « le grand chelem » (la victoire dans les vingt arrondissements) remporté aux municipales de 1989 par le maire de l’époque l’avait remis en selle face à ses rivaux de droite après son échec aux présidentielles de 1988.
Peu connu à l’étranger, le « clan Dominati » a pourtant, pendant vingt ans, joué un rôle majeur dans la politique parisienne. Il a notamment servi de force d’appoint aux néo-gaullistes, empêché la tentative de putsch de l’ex-ministre Jacques Toubon contre Jean Tiberi en 1998, et contribué à la défaite de Philippe Séguin contre l’actuel maire Bertrand Delanoë en 2001, en montant contre lui des listes dissidentes dans plusieurs arrondissements.
Messages
1. > chirac vue de belgique, 12 septembre 2006, 18:54
C’est vrai que la chiraquie ressemble à une histoire belge pas drole.