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Publie le jeudi 16 février 2006 par Open-Publishing

DANGERS DE LA DÉMOUSTICATION CHIMIQUE ? DES SAINTS-LOUISIENS ONT VU DES MILITAIRES RAMASSER DES OISEAUX MORTS

Chikungunya : Interdit de photographier, interdit d’informer les Réunionnais
Publié dans l’édition du jeudi 16 février 2006 (Page 3)

Des habitants de la ville de Saint-Louis ont vu hier matin des militaires ramasser des oiseaux morts - notamment un cardinal - près de l’église du centre-ville et au quartier de Roches Maigres. Ils les ont vu déposer les dépouilles dans des cartons disposés dans leurs véhicules. Interdiction formelle de photographier ces volatiles morts, indique notre journaliste Jean-Fabrice Nativel. Nous reproduisons ci-après son témoignage.

SANTÉ PUBLIQUE

"Hier à 9h45, alors que je me trouve en pleine discussion avec un petit groupe d’habitants des rues Saint-Philippe et Saint-Louis, en ville de Saint-Louis, l’un d’entre eux est interpellé par son frère. Celui-ci l’alerte sur ce qui se passe non loin du quartier de la gare routière. Des agents de démoustication procédaient à une pulvérisation autour de l’église du centre-ville. Une heure après, des militaires ramassaient des oiseaux sans vie.

Nou ramass pa mantèr

AU même moment, un agent de démoustication de cette commune regagne son domicile. Il s’entretient avec le groupe d’habitants. Il leur explique l’opposition de certains habitants du quartier de Roches Maigres face à la démoustication chimique. Une autre personne présente lors de cette opération à ce lieu, a vu des militaires ramasser des oiseaux, notamment le cardinal, reconnaissable à son ventre de couleur rouge. Ils les déposaient dans des cartons disposés dans des véhicules de l’armée.

"Des picotements sur le corps"

Aussitôt, je me suis rendu sur place avec 2 des habitants. Je me suis présenté comme journaliste de “Témoignages” au seul “militaire observateur” se trouvant sur place. J’ai demandé à photographier les oiseaux. Il me l’a interdit formellement. Malgré tout, la conversation s’est engagée. Une heure après cette démoustication, les 2 accompagnateurs et moi-même avons ressenti des picotements sur le corps. J’ai insisté à nouveau pour les photos. Mais rien.
Récemment, le préfet plaidait la transparence totale sur cette épidémie. Force est de constater que ce n’est pas le cas, du moins sur le terrain. Des habitants ont vu les militaires récupérer des oiseaux morts. Mais une fois de plus, le droit à l’information pour l’ensemble de la population sur les risques des produits chimiques semble être bafoué. Une des personnes se demandait comment préserver sa volière."

Jean-Fabrice Nativel

Chikungunya : Interdit de photographier, interdit d’informer les Réunionnais
Article paru dans Témoignages le jeudi 16 février 2006