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Publie le vendredi 18 mai 2007 par Open-Publishing

libre belgique, blog corresondant paris

Dans la rue : "Sarkozy, racaille, il faut que tu t’en ailles !"
BERNARD DELATTRE

Mis en ligne le 18/05/2007
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A peine le Président investi, des manifestations ont réuni des milliers de jeunes en province et à Paris.

AMBIANCE

CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS
Le président Sarkozy était à peine investi depuis quelques heures mercredi que des milliers de manifestants sont descendus dans la rue dans plusieurs villes de France.

A Paris, aux pieds de l’Opéra Bastille, les pancartes et calicots brandis n’épargnaient pas une seule facette du nouveau Président. Son slogan préféré ("Travailler plus pour gagner plus", transformé en "Marche ou crève"). Son thème de campagne favori ("L’identité nationale, ce sont aussi nos acquis sociaux"). Son positionnement par rapport à l’extrême droite ("Battre Le Pen avec ses idées, ce n’est pas une victoire"). Son atlantisme revendiqué ("Sarko méchant caniche de Bush"). Sa proximité avec le monde industriel ("Sarkozy, le candidat du CAC 40 et des marchands d’armes"). Ses liens avec les médias ("20 années de TF1 = Sarkozy Président", "Médias complices"). Même sa politique de rassemblement ("Kouchner aux Affaires étrangères = l’armée française en Irak : merci l’ouverture !").

Sur l’esplanade, il y avait un peu de tout. Des dépités, tel ce jeune de 18 ans qui a manifesté contre Jean-Marie Le Pen aux présidentielles de 2002 et n’est "pas encore revenu que ses idées aient gagné en 2007". Des remontés, tel ce quinquagénaire arborant un tee-shirt "Anti Sarko", exhortant la foule à "se lever contre les discours de haine et réclamer des paroles de fraternité". Des apeurés, telle cette mère de famille algérienne diagnostiquant "une fracture de société : les jeunes dans leur ensemble ne portent pas les aspirations de Nicolas Sarkozy". Tel aussi ce trentenaire d’origine africaine convaincu que "la couleur de la peau va devenir un handicap dans la France de Sarkozy".

Ce dernier a tout de même une grande légitimité vu son score et le taux de participation ? "Il a la sienne, nous construisons la nôtre dans les rues", dixit une manifestante. "Etre élu avec 53 pc ne permet ni de dire ni de faire n’importe quoi", selon une autre. Mais n’est-on pas dans le pur procès d’intention envers un Président qui n’a encore rien fait ? "Mieux vaut prévenir que guérir", d’après un lycéen.

Dès que le cortège s’est ébranlé, les slogans les plus repris ont renvoyé aux déclarations les plus fameuses du nouveau Président : "Qui sème la misère, récolte la colère : Sarkozy au karcher !" ou "Sarko, racaille, il faut que tu t’en ailles !" Les potelets et panneaux de signalisation ont été affublés d’autocollants : "Désertons les urnes, occupons les rues", "Contre le bruit des bottes et le silence des pantoufles : résister c’est créer". La manifestation a croisé une kyrielle d’abribus vandalisés, pas encore réparés des incidents de l’après-6 mai dans le quartier Bastille, ainsi que de nombreux commerces ayant prudemment abaissé leurs rideaux métalliques. La vue de ces stigmates d’une tension récente a musclé le ton des slogans. "Partageons les richesses et le temps de travail, sinon ça va péter !", "Il n’y a que le chômage et la précarité : il y en a assez, assez de cette société !", ont scandé les manifestants. Et le refrain d’une chanson de la rappeuse Diam’s d’être repris à tue-tête : "On a la rage ! La rage ! La rage !"

Arrivée place de la Nation, la manifestation s’est toutefois disloquée sans incident. Mais dans les derniers discours à la tribune et ultimes conciliabules, les anti-sarkozystes ont clairement mis en garde leur Président. "On ne va pas attendre que les coups pleuvent pour réagir." "On va agir comme pour le Contrat première embauche (CPE), mais ce sera bien pire." "On s’organise pour être prêts le jour où, et cela viendra vite." "Il nous a déclaré la guerre. Nous sommes prêts pour l’affrontement, à n’importe quel moment."