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la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy
Publie le samedi 22 mars 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Au supermarché, la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy
FRANCE. La hausse des prix liée à la flambée des matières premières entame le budget des ménages et explique en bonne partie le recul de la droite aux municipales. Reportage à Evreux.
Sylvain Besson, Evreux
Samedi 22 mars 2008
C’est jour de fête pour Edouard, 20 ans, pâtissier et DJ à ses heures perdues. Dans son caddy aux trois quarts vide, il a glissé des yaourts Danone, un camembert Lepetit et un paquet de Kinder Surprise. « Rien que des bons produits, meilleurs que les sous-marques », explique-t-il devant l’hypermarché Cora d’Evreux, petite ville normande située à une heure de Paris. Pour Edouard, ces articles sont devenus un luxe : « J’ai deux chiens, je gagne 1000 euros (environ 1550 francs). On est le 20mars, il me reste 120 euros pour finir le mois. Les produits de base, les loyers, la bouffe, tout augmente. Heureusement que là, c’est ma mère qui paie. »
Comme Edouard, ils sont des millions en France à devoir se serrer la ceinture. « Depuis l’automne, nous avons subi trois ou quatre hausses de tarifs successives de la part des industriels, contre une seule fois par an en temps normal », explique Sébastien Bessin, manager au Cora d’Evreux. Conjuguées à celle des prix du pétrole, ces hausses nourrissent l’angoisse des Français pour leur pouvoir d’achat, promu sujet de préoccupation numéro un par tous les sondages. Et l’impact politique du phénomène est considérable.
Aux élections municipales du 16 mars, Evreux, qui avait voté pour Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 (50,3%), a basculé à gauche. « Beaucoup de gens nous disent qu’ils ne s’en sortent pas. Ils votent contre nous car ils ont le sentiment qu’on les a délaissés », commente Bruno Le Maire, député du parti présidentiel UMP pour la circonscription d’Evreux.
Divorcée, mère de quatre enfants, Patricia gagne 1200 euros par mois en s’occupant d’une personne âgée. Un « bon salaire », selon elle, meilleur en tout cas que ceux qu’elle percevait durant ses « années de galère » comme caissière, femme de ménage ou assistante à mi-temps dans une maison de retraite. Mais cela n’a pas atténué sa hargne contre Nicolas Sarkozy.
« Travailler plus pour gagner plus, qu’il disait », ricane-t-elle en rappelant le slogan de sa campagne présidentielle. « On a un type égoïste au gouvernement, il ne peut pas se mettre à la place de gens comme nous. Et il a fait bénéficier les riches de je ne sais pas combien de réductions d’impôts » - une allusion au « paquet fiscal » voté l’été dernier, dont les effets sur la croissance demeurent incertains.
Cerises boycottées
Solange, retraitée croisée entre les vastes rayonnages du Cora, se montre plus compréhensive. « Dans la mesure où les caisses sont vides, Sarkozy ne peut pas faire grand-chose, déclare-t-elle. Il s’est peut-être un petit peu avancé en disant qu’il serait le président du pouvoir d’achat, mais ce n’est pas en dix mois qu’il va redresser une situation qui était déjà catastrophique avant lui ! »
En épluchant ses factures, Solange a établi un décompte minutieux de la hausse des prix. L’an dernier, elle a boycotté les cerises, qu’elle trouve trop chères à 8euros le kilo. Depuis octobre, le paquet de yaourts est passé de 2,03 à 2,13 euros, soit une hausse d’environ 5%. En comptant l’essence, elle en a pour 50 euros de dépenses supplémentaires tous les mois.
Afin d’inverser la tendance, le gouvernement français présentera ce printemps une « loi de modernisation de l’économie » censée accroître la concurrence dans le commerce. Mais les professionnels de la grande distribution n’en attendent que des effets limités, du moins à court terme : sur de nombreux produits alimentaires, les marges sont déjà faibles, d’autant que les consommateurs optent de plus en plus pour les produits bas de gamme.
« Les priorités se sont déplacées, note Sébastien Bessin, de Cora. Aujourd’hui, les gens veulent avoir un téléphone portable, Internet, un écran plat à montrer à leurs amis. La nourriture est le dernier budget sur lequel ils peuvent rogner. »
Car derrière la baisse du pouvoir d’achat se profile un problème plus préoccupant. Le travail industriel, stable et relativement bien payé, décline au profit d’emplois précaires ou à temps partiel dans les services. Dans des endroits comme Evreux, « on assiste à une véritable paupérisation du salariat, estime le député Bruno Le Maire. Les gens ont le sentiment d’être dans une situation nationale et internationale qui les broie, avec des usines qui ferment et un pays qui s’appauvrit. »
Si Nicolas Sarkozy ne parvient pas à les rassurer, il s’expose à des revers autrement plus cinglants que le coup de semonce des municipales.
le temps (suisse)
Messages
1. la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy, 22 mars 2008, 09:29
Tant que la grogne ne se traduira pas par 5% des inscrits votant pour l’UMP (en gros Neuilly-Auteuil-Passy), tous les Sarkozy de France auront encore de beaux jours devant eux.
1. la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy, 22 mars 2008, 10:35
Je pense que c’est en cours et Neuilly-Auteuil-Passy seront obligés de se délocaliser pour trouver le caviar,les restos 3 étoiles.
bernard SARTON,section d’Aubagne
2. la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy, 22 mars 2008, 11:39
Au lieu d’acheter des yahourts dans un supermarché, ils ont qu’à se les faire. ça coute moins cher, ça prend 5 mn, tu peux y mettre du lait bio, et t’engraisse plus Danone qui exploite la main d’oeuvre qu’il employe.
Je trouve cela complètement ridicule de parler de baisse du pouvoir en citant comme exemple le prix du yahourt. Qu’on nous parle plutôt de la hausse des prix de loyer, de l’inefficacité de l’organisation de nos villes qui obligent les gens à faire, soit des déplacements délirants, soit payer une fortune leurs logements. Mais qu’on arrête de nous prendre pour des gogos sur le prix des sucettes !!!
Je n’ai ni tel portable, ni télé, ni voiture clinquante, ni tous les gadgets à la con qu’on peut posséder aujourd’hui (un ordi suffit amplement), et je me porte très bien, merci.
Sans nier le problème qu’ont les gens qui ont un petit salaire et qui, eux, ont de réels problèmes pour s’en sortir. Les autres, ils n’ont qu’à se priver un peu sur le superflu, faire des choses avec leurs dix doigts, et ça ira mieux pour eux. Parce que vouloir tout s’acheter, être à la mode, vivre comme des petits nouveaux riches, ça coute cher, et ça sert à rien.
Je préfèrerais que ce qui alimente la grogne, ce soit la répartition des richesses, les franchises médicales, la suppression a venir des bureaux de postes, etc, etc .... plutôt que vouloir ressembler à un modéle de riches de toutes façon inaccessible pour l’ensemble du monde.
Pitchounet.
1. la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy, 22 mars 2008, 16:48
Bien d’accord avec Pitchounet, il est plus urgent de se battre pour l’essentiel, franchises médicales, le service public, etc que pour accumuler toujours et toujours plus les gadgets, suivre la mode connement qui donnent une sacrée plus value aux propriétaires de marque.
Sinon dans l’article, j’imagine que la pesonne a voulu écrire 1000 € = 6500 francs. C’est peu pour vivre décemment. Pas étonnant qu’il lui reste si peu en fin de mois.
3. la baisse du pouvoir d’achat alimente la grogne contre Sarkozy, 25 mars 2008, 12:14
Conversion des 1000 € = 6,55957 x 1000 = 6559,57 f.
Une erreur de frappe .
Sinon votre article reflète bien la réalité de la ménagére