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la grève just in time des team members / sur campus

Publie le lundi 27 avril 2009 par Open-Publishing

CE MERCREDI 29 AVRIL 2009

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Pour tenter de masquer la dure réalité de la lutte des classes, la langue française n’y suffit plus. Le management a pour fonction de tirer le maximum de plus-value du travail salarié, à l’aide de méthodes perverses visant à fragmenter, individualiser, diviser la production et les producteurs. Ils sont « responsabilisés », perdant leur statut d’ouvrier pour une appellation nouvelle, celle de collaborateur, d’équipier, voire pour les plus modernes celle de team member.

Ainsi en va-t-il pour les heureux producteurs qui ont la chance de participer à « l’aventure Toyota ». Ils expérimentent de nouvelles méthodes de travail, incluant la production just in time, « juste à temps », histoire de ne pas perdre une seule miette de ces précieux profits séquestrés par qui vous savez…

Car bien sûr, pour le manager il s’agit avant toute chose de rentabiliser le travail ; mais il y a un autre aspect : en établissant un climat de responsabilité où chacun est supposé entretenir un lien quasi affectif avec le tout, l’entreprise, et son projet, on essaie de briser dans l’œuf toute contestation.

C’est pourquoi, malgré des conditions de travail de fait détestables, malgré le stress et les troubles musculo-squelettiques, malgré l’envers vécu du décor, l’usine Toyota d’Onnaing a pu longtemps se prévaloir d’être un modèle dans une région ravagée par le chômage issu de la désindustrialisation. Ne pouvait-on constater un climat social d’une grande tranquillité chez Toyota ?

Or, le vernis craque vite, on le constate, quand un dirigeant de l’usine, excédé par un début de grève, déclare : « Plutôt crever que de payer le chômage partiel à 100 % ! » A ce jour, il n’est pas tout à fait mort, puisqu’à l’issue du mouvement de grève qui s’était élargi, les team members ont obtenu 95 %. C’est peut-être une petite victoire, mais dans le contexte actuel de curée, et pour le quotidien des salariés concernés, c’est une petite victoire d’une portée certaine. C’est aussi un coup de griffe sur le mythe Toyota et au-delà sur toutes les « illusions managériales ».

Nous parlerons de tout cela avec les délégués syndicaux de l’usine.