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le 11 novembre ou la victoire du capitalisme

Publie le vendredi 30 octobre 2009 par Open-Publishing
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On parle beaucoup des 20 ans de la chute du mur de Berlin ces derniers temps. Tous les médias surfent joyeusement sur la vague de la double-pensée, en transformant subrepticement la révolte d’un peuple opprimé en une sorte de symbole à la gloire du capitalisme.

Car en détruisant le mur qui séparait Berlin-est de Berlin-Ouest, ce n’est en réalité ni le communisme que le peuple allemand rejetait, ni le capitalisme qu’il appelait de ses voeux, mais tout simplement la fin de l’oppression qu’il revendiquait. On oublie trop souvent que le capitalisme, comme le communisme, ne sont que des prétextes à l’oppression des hommes, et que les peuples ne se battent pas contre des systèmes mais contre l’oppression elle-même, indépendamment du système qui les soutient.

Mais voilà bien comment l’Histoire se trouve toujours instrumentalisée : pour la première fois depuis la première guerre mondiale, un chancelier allemand et un président français se retrouveront ensemble pour commémorer la fin de la première guerre mondiale. Il a été dit qu’il était envisagé de transformer ce 11novembre, à l’avenir, en une journée en mémoire de la chute du mur, évènement éminemment plus positif que celui consacré à la guerre.

On pourrait a priori en être heureux, mais il faut quand même réfléchir aux conséquences d’une telle transformation. Cela signifie que dans le futur, les générations qui nous suivront n’auront plus aucun repère leur permettant de savoir qu’en 1914, le monde a vécu des drames immenses et insensés, atroces, qui ont duré quatre années, et dont les conséquences ont été celles qu’on connaît aujourd’hui : la crise de 1929, la montée du nazisme, la guerre à nouveau, terrible à nouveau, et puis la « guerre froide » conduisant en 1989 à la chute du mur et l’espoir d’un monde en paix. Lorsqu’un enfant d’aujourd’hui demande pourquoi il ne va pas à l’école le 11 novembre, ceux qui ne confondent pas ce jour avec le 8 mai sont encore capables d’évoquer la mémoire de cette guerre.

Mais dans quelques années, nous ne parlerons plus de la guerre, nous évoquerons alors la « chute du mur ». que dira-t-on à ce sujet : la libération de l’oppression communiste, l’entrée fraternelle dans le monde merveilleux du capitalisme ? sans doute. Pourtant, il n’y a pas que le communisme qui soit en mesure d’oppresser les peuples…ni de construire des Murs : les Etats-unis, Israël le font aussi. Quelle hypocrisie !

http://calebirri.unblog.fr

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