Accueil > Cesare Battisti : enfin une bonne nouvelle

Cesare Battisti : enfin une bonne nouvelle

Publie le vendredi 31 décembre 2010 par Open-Publishing
16 commentaires

Le président brésilien refuse d’extrader Cesare Battisti

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a refusé vendredi d’extrader vers l’Italie l’ancien militant d’extrême gauche Cesare Battisti pour son implication dans des homicides remontant aux années 1970.

Dans un communiqué, le gouvernement brésilien indique que cette décision a été prise "sur la base du traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie" qui prévoit un refus d’extradition si l’extradé potentiel risque d’être soumis à des "actes de persécution et de discrimination" en raison de ses "opinions politiques" ou de sa situation "sociale ou personnelle".

Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a précisé que "la situation personnelle" de Cesare Battisti avait été la principale donnée prise en compte.

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi avait par avance indiqué qu’il jugerait inacceptable que le Brésil refuse la demande italienne, une déclaration à propos de laquelle Celso Amorim a dit son "étonnement".

En novembre 2009, la Cour suprême du Brésil s’était prononcée pour l’extradition de Battisti, ancien membre des "Prolétaires armés pour le communisme" que la justice italienne a condamné par contumace à la perpétuité pour son implication dans quatre homicides durant "les années de plomb", en 1978 et 1979.

La décision finale revenait toutefois aux autorités politiques et donc à Lula, qui a accordé à Battisti le statut de réfugié politique en 2009 et dont le second mandat présidentiel prend fin le 1er janvier.

Avec cette décision, le dossier devrait être définitivement fermé et Battisti devrait retrouver la liberté au Brésil, où il est sous écrou extraditionnel depuis son arrestation en mars 2007.

Dans un communiqué publié jeudi, les services de Berlusconi jugeaient possible que la crainte d’une dégradation des conditions de vie de Battisti en cas d’extradition n’influence la décision de Lula, ce que Rome disait tenir pour "incompréhensible et inacceptable".

"Le président Lula devra expliquer ce choix, non seulement au gouvernement italien mais à tous les Italiens et en particulier aux familles des victimes", ajoutait le communiqué.

QUELLES CONSÉQUENCES DIPLOMATIQUES ?

Cesare Battisti rejette les accusations qui le visent en se disant l’objet de persécutions politiques en Italie.

Le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa, a prévenu que les relations entre l’Italie et le Brésil seraient gravement affectées par un refus brésilien d’extrader l’ancien militant.

"Personne ne peut imaginer qu’un ’non’ à la demande d’extradition de Cesare Battisti serait sans conséquence", a-t-il dit dans un entretien au Corriere della Sera de jeudi.

"Je pense que ce serait un grand préjudice porté aux relations bilatérales", a ajouté le ministre.

La Russa, représentant de l’aile droite du parti de Silvio Berlusconi, est un proche du président du Conseil mais sa position ne reflète pas nécessairement celle de la diplomatie italienne.

"En ce qui me concerne, je suis prêt à prendre d’autres initiatives", dit le ministre, ajoutant qu’il pourrait soutenir un boycottage de produits brésiliens.

L’accord de coopération militaire italo-brésilien qui doit être adopté le 11 janvier par le parlement italien est en revanche trop avancé pour être affecté, a reconnu La Russa.

Battisti s’est évadé de prison en 1981 et a vécu en France jusqu’en 2004 avant de s’enfuir au Brésil lorsque la justice française a donné son feu vert à l’extradition.

Il était soutenu par une partie de l’état-major du Parti des travailleurs (PT) de Lula, dont plusieurs responsables lui ont rendu visite dans sa cellule, près de Brasilia.

Dans un entretien accordé en mai 2009 à l’hebdomadaire Paris Match, il reconnaissait avoir commis des "crimes" mais niait avoir tué qui que ce soit. Craignant pour sa sécurité, ou évoquant un suicide, il ajoutait : "Je n’irai pas en Italie, je n’y arriverai pas vivant."

Jeferson Ribeiro, Clément Guilllou, Henri-Pierre André, Philippe Bas-Rabérin et Yves Clarisse pour le service français

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/le-president-bresilien-refuse-d-extrader-cesare-battisti-31-12-2010-125706_240.php

meilleurs voeux

antoine peyroche

Messages